Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Charles Levens – Te Deum – Deus noster refugium

Charles Levens, Te Deum - Deus noster refugium

Charles Levens – Te Deum – Deus noster refugium
Sophie Landy et Sophie Pattey (dessus), Vincent Lièvre-Picard (haute-contre), Sébastien Obrecht (taille), Sébastien Brohier et Marduk Serrano (basse-tailles), Marcos Loureiro de Sa (basse), Sagittarius, choristes de l’Ensemble baroque Orfeo et Ensemble Vocal Arpège, orchestre baroque Les Passions, Michel Laplénie (direction).

Acheter ce disque sur Alapage – 19,60 € – HORTUS 060 – sorti le 30/04/2008.

Sorti de la psallette de La Major à Marseille, Charles Levens, après avoir « vicarié » à Vannes et Toulouse, devient – de 1738 à sa mort – maître de chapelle de la cathédrale de Bordeaux. Son œuvre, essentiellement religieuse, est tirée de l’oubli par Sagittarius, puisque c’est ici le second CD que consacre Michel Laplénie à ce compositeur (Charles Levens, 2 Messes des Morts, Lyra d’Arco, 2003).

Donné en 1758 pour l’entrée du Maréchal de Richelieu à Bordeaux, le Te Deum de Levens dû connaître un succès certain, puisqu’on le redonnait encore en août 1789 « pour remercier Dieu du calme qui ne règne pas encore dans ce royaume » ! L’œuvre témoigne des qualités indéniables de la musique qui pouvait se donner loin de Paris et de la Cour. Nous sommes toutefois en province, aussi les guerrières et triomphantes timbales et trompettes versaillaises font-elles défaut dès la noble simphonie introductive, et le renfort à la basse du serpent nous consolera peu de ce manque cruel. L’admirable cohésion de l’orchestre et l’engagement enthousiaste de la masse chorale concourent toutefois à la majesté de l’œuvre, majesté à laquelle collaborent avec franchise les solistes sagittariens : noblesse un peu froide de Vincent Lièvre-Picard (Te Deum laudamus), aisance ornementale comme rythmique de Sophie Pattey (Tu Rex gloriæ mais les aigus y perdent en clarté), ; mentions toutes spéciales pour la générosité puissante vraiment saisissante de la basse Marcos Loureiro de Sa (Tu Rex gloriæ et le superbe Salvum fac populum) ainsi que pour le jeune timbre chaleureux de la taille Sébastien Obrecht (Pleni sunt cœli). L’œuvre se termine par un vrai moment de pure grâce par le trio vocal des hommes (Dignare, Domine, die isto), avant la conclusion fuguée – obligée du genre – par un chœur volontaire quoique toujours un peu flou (In te, Domine, speravi).

Au Te Deum fait suite le grand motet Deus noster refugium sur le Psaume 45, qui eut les honneurs de la Cour et du Concert spirituel. Fidèle à l’évolution du grand motet français après Lalande, le psaume s’orne des ors de l’Opéra : un tremblement de terre par un trio vocal des basses (Propterea non timebimus, dum turbatitur terra) dont les beaux débordements d’énergie se font quelque peu au détriment de la précision ; plusieurs tempêtes rendues par les vagues du chœur (Sonuerunt et turbatæ sunt aquæ eorum et Conturbatæ sunt). Plus encore que dans le Te Deum, on y sent l’influence prégnante de l’école provençale : la parenté avec Campra ou Gilles apparaît indéniable. Souhaitons donc que d’autres enregistrements nous fassent mieux connaître leur petit cousin bordelais.

A history of Requiem, part II. André Campra – Michael Haydn – Laudantes Consort, Guy Janssens dir.

Laudantes Consort, A history of Requiem, Part II - Campra, Haydn

A history of Requiem, part II. Requiem d’André Campra & de Michael Haydn – Laudantes Consort, sous la direction de Guy Janssens.

Acheter ce disque sur Alapage – 21,99 € – CYPRES – sorti le 29/11/2007.

Partant du constat que la messe des morts demeure la forme qui a suscité le plus grand nombre de réalisations concrètes dans toute l’histoire de la musique, le belge Guy Janssens et son Laudantes Consort ont entrepris d’en brosser un panorama significatif en choisissant d’enregistrer un Requiem pour chaque siècle. Ce second volume de la collection couvre ainsi le XVIIème siècle baroque et le XVIIIème siècle classique en mettant en perspective le Requiem grand siècle d’André Campra (1660 † 1744) avec celui en ut mineur de Michael Haydn (1737 † 1806), lequel a profondément marqué le jeune Mozart, qui devait s’en inspirer largement pour composer le sien (voyez le Dies iræ ou le Quam olim Abrahæ de l’offertoire).

Ce genre d’intégrales fait d’ordinaire craindre des réalisations bâclées : il n’en est rien ici, fort heureusement, les deux Requiem présentés sont réellement de bonne tenue. Le chœur du Laudantes Consort demeure dans l’un et l’autre d’une fort belle couleur, illuminé tout particulièrement par les soprani. L’équilibre choral, idéal dans Campra, se révèle un peu moins bien réalisé dans Haydn, où les pupitres masculins sont assourdis sous les cuivres caracolants de l’orchestre. Le travail des solistes s’avère assez inégal : dans la Messe des morts de Campra, seul Stephan Van Dyck paraît véritablement épanoui dans ce répertoire ; chez Haydn, on retiendra surtout la belle souplesse vocale d’Elke Janssens.

Tant le Requiem de Campra que celui en ut mineur d’Haydn possèdent par ailleurs de nombreuses gravures par des ensembles davantage spécialisés ; on s’en doute, le présent disque ne se distingue pas par des apports novateurs ou bouleversants. La messe de Campra tout particulièrement souffrirait fort d’une comparaison avec une version véritablement baroqueuse, telle celle d’Hervé Niquet : l’orchestre de Janssens paraît terne, sans mordant, en tout cas par trop éloigné de l’esthétique du baroque français, en un mot trop « classique ». On était en droit d’attendre une meilleure différenciation dans la juxtaposition d’univers si différents que celui de l’héroïsme louis-quatorzien d’une part et de l’exubérance viennoise de l’autre.

Bossancourt