Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

900ème anniversaire de l’Ordre souverain de Malte

Bulle Pie postulatio voluntatis reconnaissant l'Ordre de Malte

Le 15 février 1113, le Pape Pascal II, par la bulle Pie postulatio voluntatis, reconnait la nouvelle “fraternité hospitalière” de Jérusalem, dédiée à Saint Jean-Baptiste, la place sous la protection du Saint-Siège, et lui accorde un statut souverain, avec la faculté d’élire librement ses supérieurs sans ingérence de laïcs ou des autres autorités religieuses. Cet anniversaire important prend une signification toute particulière dans le contexte de l’Année de la Foi. Hier, 9 février 2013 le Saint Père a célébré la Sainte Messe en la Basilique Saint-Pierre au terme de laquelle le pape Benoît XVI s’est adressé à plus de 4.000 membres et volontaires de l’Ordre de Malte, venus du monde entier pour participer à cet événement exceptionnel.

900 ans de la reconnaissance de l'Ordre hospitalier de Malte

900 ans de la reconnaissance de l'Ordre hospitalier de Malte

900 ans de la reconnaissance de l'Ordre hospitalier de Malte

Annonce de la canonisation des 813 bienheureux martyrs d’Otrante

La chapelle conservant les reliques des Martyrs dans la cathédrale d'Otrante

Le pape Benoît XVI devrait annoncer ce lundi la convocation d’un consistoire, probablement pour octobre prochain, destiné à la canonisation de 815 nouveaux saints, sans doute, et de mémoire, le plus grand nombre de saints canonisés en une seule fois ! Outre deux religieuses, la Colombienne Mère Laura (la première Colombienne jamais canonisée) et la Mexicaine Mère Lupita (la deuxième Mexicaine à avoir l’honneur des autels), le Souverain Pontife entend que soient canonisés Antonio Primaldo & ses compagnons, les 813 bienheureux martyrs d’Otrante qui furent victimes, le 14 août 1480 – parmi les 12 000 autres habitants de la ville qui furent massacrés lors de la prise de celle-ci – de la barbarie des musulmans turcs, pour avoir refusé de renier leur foi dans le Christ.

En 1453, à la tête d’une armée de 260 000 Turcs, Mehmet II avait conquis Byzance, la “seconde Rome”. Dès lors, il projetait de s’emparer de la “première Rome”, la vraie Rome, et de transformer la basilique Saint-Pierre en écurie pour ses chevaux.

En juin 1480, il juge le moment opportun pour accomplir son œuvre: il lève le siège de Rhodes – que ses chevaliers défendaient avec courage – et dirige sa flotte vers la mer Adriatique. Il a l’intention de s’emparer de Brindisi, dont le port est vaste et commode. De Brindisi, il envisage de remonter l’Italie jusqu’au siège de la papauté. Un fort vent contraire contraint cependant les navires à toucher terre à 50 milles plus au sud. Le débarquement a lieu à Roca, à quelques kilomètres d’Otrante.

Otrante était – et est encore – la ville située le plus à l’est de l’Italie. C’est une ville riche d’histoire. L’importance de son port fait d’Otrante un pont entre l’Orient et l’Occident. Otrante possède une très belle cathédrale, construite en 8 ans seulement de 1080 à 1088. En 1095, 12 000 croisés y reçurent la bénédiction de l’évêque, avant de partir, sous le commandement du prince Bohémond Ier de Hauteville, libérer et protéger le Saint-Sépulcre de Jérusalem. C’est justement à Otrante que saint François d’Assise, revenant de Terre Sainte, avait débarqué en 1219 et avait été accueilli avec tous les honneurs.

Au moment du débarquement des Ottomans, la ville ne peut compter que sur une garnison de 400 hommes armés, dont les chefs s’empressent de demander de l’aide au roi de Naples, Ferrante d’Aragon, en lui envoyant un courrier. Après avoir cerné le château, où tous les habitants du bourg s’étaient réfugiés, le pacha Agometh envoie un messager pour proposer une reddition à des conditions avantageuses, mais les habitants refusent courageusement cette proposition. Pour supprimer toute équivoque, les capitaines se saisissent des clés de la ville et les jettent ostensiblement à la mer du haut d’une tour, en présence de la population. Pendant la nuit, une bonne partie des soldats de la garnison franchissent les murs de la ville au moyen de cordes et s’enfuient. Les habitants seuls restent pour défendre Otrante.

S’en suit un siège éprouvant : les bombardes turques lancent des centaines de boulets de pierre sur la ville (beaucoup d’entre eux sont encore visibles aujourd’hui dans les rues du centre historique). Quinze jours plus tard, à l’aube du 12 août, les Ottomans concentrent leurs tirs sur un des points les plus fragiles des murailles. Ils ouvrent une brèche, envahissent les rues, massacrant tout ce qui est à la portée de leurs tirs. Ils gagnent la cathédrale où de nombreux habitants se sont réfugiés. Antonio De Ferraris-Galateo rapporte la passion des Otrantais dans son De Situ Japigia (Bâle, 1558) :

“Pendant la nuit précédent ce jour malheureux, l’archevêque Etienne […] avait raffermi tout le peuple avec le sacrement de l’Eucharistie divine pour la bataille le lendemain matin, qu’il avait prévue. Les Turcs, ayant rejoint l’archevêque qui était assis sur son trône vêtu des habits pontificaux et tenant la croix, lui demandèrent qui il était, et il répondit courageusement: “Je suis le recteur de ce peuple et indignement en charge des brebis du troupeau du Christ». Et l’un d’eux lui ayant dit: «cesse de désigner le Christ, Mehmed est celui qui règne à présent, pas le Christ,” il dit, s’adressant à tous : “O misérable et malheureux, pourquoi vous fourvoyez-vous en vain ? Puisque Mehmet, votre législateur, pour son impiété souffre en enfer avec Lucifer et les autres démons, vous lui valez un châtiment éternel ; et vous aussi, si vous ne vous convertissez pas au Christ et n’obéisssez pas à ses commandements, vous serez de la même façon bannis avec lui, pour toujours.” Il venait à peine de prononcer ces mots, que l’un d’eux saisit son cimeterre et, d’un seul coup lui trancha la tête; et ainsi décapité sur son trône, il est devenu un martyr pour le Christ en l’an du Seigneur 1480, le 11 août.”

“Environ huit cents ont été présentés au Pacha, qui avait à ses côtés un misérable prêtre, originaire de Calabre, nommé Jean, apostat de la foi. Celui-ci employa toute son éloquence satanique afin de persuader nos saints qu’ils devaient abandonner le Christ, embrasser le mahométisme, certains des bonnes grâces d’Achmet, qui leur accorderait la vie, les biens et tous les avantages dont ils jouissaient dans leur patrie; sinon ils seraient tous tués. Parmi ces héros, il y avait un homme du nom d’Antonio Primaldo, un tailleur, d’un âge avancé, mais plein de foi et de ferveur. Au nom de tous, il déclara “croire tous en Jésus-Christ, Fils de Dieu, et être prêts à mourir mille fois pour lui.” Et se tournant vers les Chrétiens, il dit ces mots : “Mes frères, jusqu’à aujourd’hui, nous avons combattu pour la défense de la patrie, pour sauver nos vies et pour nos seigneurs terrestres, à présent il est temps de se battre pour sauver nos âmes, pour le Seigneur, lequel étant mort pour nous sur la Croix, il convient que nous mourions pour lui, restant fermes et constants dans la foi, et avec cette mort temporelle, nous gagnerons la vie éternelle et la couronne du martyre.” À ces mots, tous se mirent à crier d’une seule voix et avec ferveur : “plutôt mourir mille fois, et de n’importe quelle mort que de renier le Christ.”

“A ces mots, le pacha, furieux, les condamne tous à mort. Le lendemain matin, «ces braves champions de la sainte foi avec la corde autour du cou et lses mains attachées derrière le dos, sont emmenés au col de Minerve tout proche. Avec l’humble attitude, avec l’air pieux et serein et la fréquente invocation les noms de Jésus et de Marie, ils faisaient d’eux-mêmes un glorieux spectacle à Dieu, et agréable aux Anges. Durant tout le trajet qui mème de l’antique port de mer au haut de la colline, résonnaient les saintes prières, avec lesquelles ces grandes âmes imploraient la grâce de consommer le sacrifice de leur vie. Ils se réconfortaient mutuellement en attendant patiemment le martyre, et c’était le père au fils, et le fils à son père, le frère à son frère, l’ami à l’ami, le camarade au camarade, avec une grande ferveur et avec une grande joie. Un turc importun tournait autour des chrétiens, avec à la main une table gravée de caractères arabes. L’interprète apostat la présentait à chacun et l’expliquait, en disant : Celui qui veut croire à cela aura la vie sauve, sinon il sera tué. Ils reprirent ensemble la profession de foi et la réponse généreuse donnée plus haut : ainsi le tyran ordonna qu’on leur tranchât la tête ; le premier à avoir la tête coupé fut le vieux Primaldo, haï de lui car il n’en finissait pas de faire des disciples. En effet, dans ces derniers moments, avant de courber la tête sur la pierre, il disait encore à ses camarades qu’il voyait le ciel ouvert et les anges le réconforter ; qu’ils soient fermes dans la foi, et regardent le ciel déjà ouvert pour les recevoir. Il pencha le front, sa tête fut coupée, mais son buste se dressa, et malgré les efforts des bourreaux, resta immobile, jusqu’à ce que tous aient été décapités. L’événement merveilleux et étonnant aurait été une leçon de salut pour ces infidèles, s’ils n’avaient été rebelles à la lumière qui éclaire chaque homme qui vit dans le monde. Un seul bourreau, un nommé Berlabei, profita du miracle, et, se proclamant bruyamment chrétien, il fut condamné à la peine du pal.”

Lors du procès pour la béatification des huit cents, en 1539, quatre témoins oculaires ont rapporté le prodige d’Antonio Primaldo, resté debout après avoir été décapité ainsi que la conversion et le martyre du bourreau. L’un d’entre eux, Francesco Cerra, âgé de 72 ans en 1539, raconte:

“Antonio Primaldo fut le premier à être mis à mort. Décapité, il resta fermement debout et tous les efforts de ses ennemis ne parvinrent pas à le faire tomber, jusqu’à ce que tous les autres eussent été tués. Le bourreau, sidéré par le miracle, proclama que la foi catholique était la vraie. Il insista pour devenir chrétien et pour cette raison fut condamné à la mort par le pal, sur ordre du pacha.”

Le sacrifice des huit cents d’Otrante n’est pas important uniquement du point de vue de la foi. Les deux semaines de résistance de la ville permirent à l’armée du roi de Naples de s’organiser et de se rapprocher de ces lieux, empêchant ainsi les 18 000 Ottomans d’envahir toute la région des Pouilles et d’avancer sur Rome. Les chroniqueurs de l’époque n’exagèrent pas en affirmant que la résistance opiniâtre des habitants d’Otrante a permis le salut de l’Italie.

http://youtu.be/R7cvRLhMUvc

La Bibliothèque Vaticane numérise 265 manuscrits

La préface dans le Codex Regina 337, sacramentaire grégorien de type Hadrianum du VIIIème siècleLa Bibliothèque Apostolique Vaticane a mis en ligne 265 manuscrits sur son site web, première étape d’un vaste projet de numérisation de tout son fond de manuscrits, dont la valeur historique est tout à fait exceptionnelle.

Parmi les 265 manuscrits mis en ligne, les liturgistes noteront tout particulièrement la présence des ouvrages suivants :

  • le Codex Regina 337, l’un des meilleurs exemplaires du sacramentaire grégorien de type Hadrianum. Ce manuscrit du VIIIème siècle reflète la liturgie papale pratiquée au Latran, issue de l’organisation de la liturgie opérée par le pape saint Grégoire le Grand et poursuivie par ses successeurs jusqu’à l’époque du pape Hadrien Ier († 795), qui l’envoya à Charlemagne lorsque celui-ci voulut établir la liturgie romaine dans tout son empire. Le Codex Regina 337 a été analysé par H. A. Wilson dans son ouvrage The Gregorian sacramentary under Charles the Great, publié par la Henry Bradshaw Society à Londres en 1915 ; on peut lire cet ouvrage en ligne sur archive.org.
  • le Codex Palatini Latini 46 ; c’est un évangéliaire du second quart du IXème siècle qui provient probablement du riche scriptorium de l’abbaye de Lorsch, succursale intellectuelle de la cour d’Aix-la-Chapelle, fondée en 764 par saint Chrodegang, évêque de Metz.
  • le Codex Palatini 487, provenant là encore de l’abbaye de Lorsch. Il s’agit d’un recueil d’Ordines Romani copié aux alentours de l’an 800.
  • Musique sacrée & évangélisation

    “La musique sacrée peut favoriser la foi et contribuer à la nouvelle évangélisation”, a déclaré le Pape le 10 novembre dernier aux membres de l’association musicale italienne Santa Cecilia, réunis pour un congrès à Rome. “A propos de la foi, on pense spontanément à la vie de saint Augustin… dont la conversion est certainement due en grande partie à l’écoute du chant des psaumes et des hymnes dans les liturgies présidées par saint Ambroise. Si, en effet, la foi naît toujours de l’écoute de la parole de Dieu, d’une écoute des sens qui passe aussi par l’esprit et le cœur, il ne fait aucun doute que la musique et surtout le chant donnent à la lecture des psaumes et des cantiques bibliques une plus grande force communicative. Parmi les charismes de saint Ambroise, on trouvait justement une sensibilité et une capacité musicale prononcées, don que celui-ci, une fois ordonné évêque de Milan, mit au service de la foi et de l’évangélisation”.

    Benoît XVI a ensuite souligné que le chant sacré lié aux paroles fait partie nécessaire ou intégrante de la liturgie solennelle. “Pourquoi nécessaire et intégrante ? Certainement pas pour des raisons esthétiques mais parce qu’il contribue à nourrir et exprimer la foi, et donc à la gloire de Dieu et à la sanctification des fidèles qui sont l’objectif de la musique sacrée. C’est justement pour cela que je voudrais vous remercier pour le précieux service que vous rendez : la musique que vous exécutez n’est pas un accessoire ou un embellissement de la liturgie mais elle est la liturgie même”. Evoquant la relation entre le chant sacré et la nouvelle évangélisation, le Pape a ajouté que la constitution conciliaire sur la liturgie rappelle “l’importance de la musique sacrée dans la mission ad gentes et encourage à valoriser les traditions musicales des peuples. Mais dans les pays d’ancienne évangélisation comme l’Italie, la musique sacrée peut aussi avoir et a, de fait, un rôle important pour favoriser la redécouverte de Dieu, une nouvelle approche du message chrétien et des mystères de la foi”.

    Puis le Saint-Père a rappelé à ce sujet le cas du poète Paul Claudel qui se convertit en écoutant le Magnificat au cours des vêpres de Noël à Notre Dame de Paris. “Mais sans recourir à des personnes célèbres, pensons à toutes ces personnes qui ont été touchées au plus profond de leur âme en écoutant de la musique sacrée, et encore plus à ceux qui se sont sentis attirés de nouveau vers Dieu par la beauté de la musique liturgique… Efforcez-vous d’améliorer la qualité du chant liturgique sans avoir peur de reprendre et valoriser la grande tradition musicale de l’Eglise qui trouve dans le grégorien et la polyphonie ses deux expressions les plus hautes… La participation active de tout le peuple de Dieu à la liturgie ne consiste pas seulement à parler, mais aussi à écouter, à accueillir par les sens et avec l’esprit la Parole et cela vaut aussi pour la musique liturgique”.

    La vidéo suivante montre le Saint Père arrivant à la salle d’audience et surpris d’entendre le Tu es Petrus polyphonique entonné par les embres de l’association musicale italienne Santa Cecilia.

    Communiqué de la Commission Pontificale “Ecclesia Dei”

    Le texte de la réponse de Son Excellence Monseigneur Bernard Fellay, Supérieur général de la Fraternité sacerdotale saint Pie X, requise au cours de la rencontre du 16 mars 2012 au siège de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, est parvenu le 17 avril 2012. Ce texte sera examiné par le Dicastère et soumis ensuite au jugement du Saint-Père.

    Source : Radio Vatican.

    Négociations entre Rome et la FSPX : réponse positive de Mgr Fellay

    Mgr Fellay, supérieur de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, aurait signé le préambule doctrinal proposé par le Saint-Siège, avec quelques modifications mineures sur le texte initial, préambule proposé en septembre dernier pour rentrer en pleine communion et pour initier une régularisation canonique.

    L’information, pour l’heure juste informelle et non officielle, est diffusée par Vatican Insider.

    Ce préambule contiendrait substantiellement une professio fidei, la profession de foi requise de ceux qui occupent une charge ecclésiastique, engageant une soumission religieuse de volonté et d’intellect à l’enseignement magistériel du Pape et du collège des évêques. Toutefois, le Saint Siège a mentionné à plusieurs reprises que la signature du préambule doctrinal ne signifierait en rien la fin de discussions légitimes ou d’études sur les expressions et formulations présentes dans les documents du Concile Vatican II.

    Le texte du préambule, avec les modifications proposées par Mgr Fellay, et signé par lui en tant que supérieur de la Fraternité Saint-Pie X, sera présenté au Pape dans les prochains jours. Il est possible que le texte soit examiné par la Congrégation de la Doctrine de la Foi lors de sa prochaine rencontre de la Feria Quarta (mercredi) au début du mois de mai. La signature du préambule doctrinal ouvrirait la voie pour l’établissement d’un statut canonique pour la FSPX, probablement sous la forme d’une prélature personnelle dépendant directement du Saint-Siège.

    Source : Rorate cœli

    Benoît XVI – L’esprit de la musique

    Monsieur l’Abbé Iborra, vicaire à Saint-Eugène – Sainte-Cécile, a réuni un très intéressant corpus de textes de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI sur la musique et m’a demandé d’en faire la préface. Afin de vous donner envie d’acheter cet ouvrage, je retranscrit ici cette préface.

    “Au milieu des nombreuses études « ratzingériennes » qu’il conduit depuis plusieurs années, Monsieur l’Abbé Iborra a conçu l’excellente idée de réunir les différents textes du pape Benoît XVI sur la musique. A première vue, le corpus de textes très divers ainsi rassemblés, pour beaucoup de circonstances, ne se présente certes pas comme un traité de théologie systématique sur la musique en général, ni sur la musique sacrée en particulier. Pourtant, au fil de la lecture de ces différents textes, on découvre que la pensée de Benoît XVI va bien au-delà de la simple expression de sentiments mélomanes. Elle révèle une vision théologique profonde et originale de la valeur de la musique dans le plan de la Rédemption.

    Beaucoup de ces textes sont des discours prononcés à l’issue de concerts offerts au Pape. On y lit bien sûr toute la délicate amabilité du Saint-Père envers les interprètes. On le sait musicien ; il n’est dès lors pas foncièrement surprenant – quoique ! – d’y trouver également des analyses musicales – parfois réellement techniques et précises – sur les œuvres qui viennent d’être interprétées devant lui, même si aucun pape ne s’était à ce point livré à cet exercice avant lui. En premier lieu, la grande variété, tant des interprètes que des œuvres jouées dans ces concerts, fournit au Pape l’occasion de souligner combien la musique est un langage universel, le seul selon lui à avoir échappé à la malédiction de la confusion des langues après la Tour de Babel, un langage sans paroles mais pourtant apte à réunir les hommes. A l’adresse des musiciens, le Pape ne manque pas alors de rappeler que la pratique de la musique induit forcément une expérience de communion : chanter ou jouer d’un instrument ensemble nécessite à la fois l’écoute des autres et aussi un nécessaire don de soi. En ce sens, pour le Pape, la pratique de la musique et du chant contient en elle une force éducatrice universelle pour les sociétés humaines.

    Au cours de ses études d’anthropologie, le R.P. Marcel Jousse, s.j. (1886 † 1961) avait posé la démonstration que l’homme primitif ne savait que chanter, et que, par conséquence, le langage parlé n’était arrivé que postérieurement, par paresse en quelque sorte, étant donné l’économie énergétique des moyens qu’il mettait en œuvre par rapport au chant. On trouvera dans ces textes de Benoît XVI cette même idée originale qui souligne combien l’homme chantant exerce par la musique la plénitude de son expression, la pleine extension de sa communication, grâce au déploiement de tous ses moyens.

    Une fois posé ces aspects civilisationnels, le Pape souligne combien cette force éducatrice de la musique entraîne l’homme vers l’accomplissement d’un objectif esthétique, la recherche du beau. Loin de nier la valeur de cet impératif esthétique, le Pape montre au contraire combien cette quête de l’harmonie sonore ne constitue de fait qu’une facette de la quête fondamentale de l’harmonie ontologique de l’homme avec Dieu, et, partant, avec les autres et avec le cosmos tout entier. Dieu seul est le souverainement bon et le souverainement beau, lui seul peut parfaitement répondre à la quête des universaux – καλὸς κἀγαθός – de la beauté et de la bonté qui est profondément inscrite au cœur de tout être humain.

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    Communiqué de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi

    Le 14 septembre 2011, au siège de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a eu lieu une rencontre de Son Éminence Révérendissime le Cardinal William Levada, Préfet de cette Congrégation et Président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, Son Excellence Monseigneur Luis Ladaria, s.j., Secrétaire de cette Congrégation, et Monseigneur Guido Pozzo, Secrétaire de la Commission pontificale Ecclesia Dei, avec Son Excellence Monseigneur Bernard Fellay, Supérieur général de la Fraternité sacerdotale saint Pie X, et Messieurs les Abbés Niklaus Pfluger et Alain-Marc Nély, Assistants généraux de la Fraternité.

    À la suite de la supplique adressée le 15 décembre 2008 par le Supérieur général de la Fraternité sacerdotale saint Pie X à Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, le Saint-Père avait pris la décision de lever l’excommunication des quatre évêques consacrés par Monseigneur Marcel Lefebvre et d’ouvrir en même temps des colloques doctrinaux avec la Fraternité, afin de surmonter les difficultés et les problèmes d’ordre doctrinal, et de parvenir à la réduction de la fracture existante.

    Obéissant à la volonté du Saint-Père, une commission mixte d’études, composée d’experts de la Fraternité sacerdotale saint Pie X et d’experts de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, s’est réunie à huit reprises pour des rencontres qui ont eu lieu à Rome entre le mois d’octobre 2009 et le mois d’avril 2011. Ces colloques, dont l’objectif était d’exposer et d’approfondir les difficultés doctrinales majeures sur des thèmes controversés, ont atteint leur but, qui était de clarifier les positions respectives et leurs motivations.

    Compte tenu des préoccupations et des instances présentées par la Fraternité sacerdotale saint Pie X à propos du respect de l’intégrité de la foi catholique face à l’herméneutique de la rupture du Concile Vatican II à l’égard de la Tradition – herméneutique mentionnée par le Pape Benoît XVI dans son Discours à la Curie romaine en date du 22 décembre 2005 –, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi prend pour base fondamentale de la pleine réconciliation avec le Siège apostolique l’acceptation du Préambule doctrinal qui a été remis au cours de la rencontre du 14 septembre 2011. Ce préambule énonce certains des principes doctrinaux et des critères d’interprétation de la doctrine catholique nécessaires pour garantir la fidélité au Magistère de l’Église et au sentire cum Ecclesia, tout en laissant ouvertes à une légitime discussion l’étude et l’explication théologique d’expressions ou de formulations particulières présentes dans les textes du Concile Vatican II et du Magistère qui a suivi.

    Au cours de la même réunion ont été proposés quelques éléments en vue d’une solution canonique pour la Fraternité sacerdotale saint Pie X, qui suivrait la réconciliation éventuelle et espérée.

    [01275-03.01] [Texte original: Français]

    Source : Service de presse du Vatican

    A noter que ce communiqué est publié en ce 4ème anniversaire de l’entrée en vigueur du motu proprio Summorum Pontificum.

    ***

    En complément : Entretien avec Mgr Fellay après sa rencontre avec S.E. le cardinal Levada sur le site de Dici.

    Le pape reçoit une tiare de la part de catholiques & d’orthodoxes

    A l’audience générale de ce mercredi à Rome, le Saint-Père a reçu une magnifique tiare offerte conjointement par des chrétiens catholiques et orthodoxes.

    La tiare a été commandée par M. Dieter Philippes ( http://www.dieter-philippi.de/ ), un homme d’affaires catholique allemand qui a une grande dévotion à la papauté, ainsi que l’unité des chrétiens.

    Cette tiare a été créée à Sofia, en Bulgarie, par les chrétiens orthodoxes de l’atelier Liturgix.

    Aujourd’hui, une petite délégation de catholiques romains et d’orthodoxes bulgares en pèlerinage à Rome a eu l’honneur de présenter la tiare au Saint-Père au nom de l’unité des chrétiens.

    Toutes nos félicitations aux acteurs de ce merveilleux projet, propre à rapprocher Orient & Occident.

    VT VNVM SINT

    Source & crédit photographique : John Paul Sonnen – Orbis catholicus & l’Osservatore Romano

    Instruction Universae Ecclesiae sur l’application du motu proprio Summorum Pontificum

    COMMISSION PONTIFICALE ECCLESIA DEI

    INSTRUCTION sur l’application de la Lettre apostolique Summorum Pontificum donnée motu proprio par Sa Sainteté le Pape BENOÎT XVI

    I. Introduction

    1. La Lettre apostolique Summorum Pontificum, donnée motu proprio par le Souverain Pontife Benoît XVI le 7 juillet 2007 et entrée en vigueur le 14 septembre 2007, a rendu plus accessible la richesse de la liturgie romaine à l’Église universelle.

    2. Par ce Motu Proprio, le Souverain Pontife Benoît XVI a promulgué une loi universelle pour l’Église, avec l’intention de donner un nouveau cadre normatif à l’usage de la liturgie romaine en vigueur en 1962.

    3. Après avoir rappelé la sollicitude des Souverains Pontifes pour la sainte liturgie et la révision des livres liturgiques, le Saint-Père reprend le principe traditionnel, reconnu depuis des temps immémoriaux et à maintenir nécessairement à l’avenir, selon lequel “chaque Égliseparticulière doit être en accord avec l’Église universelle, non seulement sur la doctrine de la foi et sur les signes sacramentels, mais aussi sur les usages reçus universellement de la tradition apostolique ininterrompue. On doit les observer non seulement pour éviter les erreurs, mais pour transmettre l’intégrité de la foi, car la règle de la prière de l’Église correspond à sa règle de foi[1]“.

    4. Le Souverain Pontife évoque en outre les Pontifes romains qui se sont particulièrement donnés à cette tâche, notamment saint Grégoire le Grand et saint Pie V. Le Pape souligne également que, parmi les livres liturgiques sacrés, le Missale Romanum a joué un rôle particulier dans l’histoire et qu’il a connu des mises à jour au cours des temps jusqu’au bienheureux Pape Jean XXIII. Puis, après la réforme liturgique qui suivit le Concile Vatican II, le Pape Paul VI approuva en 1970 pour l’Église de rite latin un nouveau Missel, qui fut ensuite traduit en différentes langues. Le Pape Jean Paul II en promulgua une troisième édition en l’an 2000.

    5. Plusieurs fidèles, formés à l’esprit des formes liturgiques antérieures au Concile Vatican II, ont exprimé le vif désir de conserver la tradition ancienne. C’est pourquoi, avec l’indult spécial Quattuor abhinc annos publié en 1984 par la Sacrée Congrégation pour le Culte divin, le Pape Jean Paul II concéda sous certaines conditions la faculté de reprendre l’usage du Missel romain promulgué par le bienheureux Pape Jean XXIII. En outre, avec le Motu Proprio Ecclesia Dei de 1988, le Pape Jean Paul II exhorta les Évêques à concéder généreusement cette faculté à tous les fidèles qui le demandaient. C’est dans la même ligne que se situe le Pape Benoît XVI avec le Motu Proprio Summorum Pontificum, où sont indiqués, pour l’usus antiquior du rite romain, quelques critères essentiels qu’il est opportun de rappeler ici.

    6. Les textes du Missel romain du Pape Paul VI et de la dernière édition de celui du Pape Jean XXIII sont deux formes de la liturgie romaine, respectivement appelées ordinaire et extraordinaire : il s’agit de deux mises en oeuvre juxtaposées de l’unique rite romain. L’une et l’autre forme expriment la même lex orandi de l’Église. En raison de son usage antique et vénérable, la forme extraordinaire doit être conservée avec l’honneur qui lui est dû.

    7. Le Motu Proprio Summorum Pontificum s’accompagne d’une lettre du Saint-Père aux Évêques, publiée le même jour que lui (7 juillet 2007) et offrant de plus amples éclaircissements sur l’opportunité et la nécessité du Motu Proprio lui-même : il s’agissait effectivement de combler une lacune, en donnant un nouveau cadre normatif à l’usage de la liturgie romaine en vigueur en 1962. Ce cadre s’imposait particulièrement du fait qu’au moment de l’introduction du nouveau missel, il n’avait pas semblé nécessaire de publier des dispositions destinées à régler l’usage de la liturgie en vigueur en 1962. En raison de l’augmentation du nombre de ceux qui demandent à pouvoir user de la forme extraordinaire, il est devenu nécessaire de donner quelques normes à ce sujet. Le Pape Benoît XVI affirme notamment : « Il n’y a aucune contradiction entre l’une et l’autre édition du Missale Romanum. L’histoire de la liturgie est faite de croissance et de progrès, jamais de rupture. Ce qui était sacré pour les générations précédentes reste grand et sacré pour nous, et ne peut à l’improviste se retrouver totalement interdit, voire considéré comme néfaste[2] ».

    8. Le Motu Proprio Summorum Pontificum constitue une expression remarquable du magistère du Pontife romain et de son munus propre – régler et ordonner la sainte liturgie de l’Église[3] – et il manifeste sa sollicitude de Vicaire du Christ et de Pasteur de l’Église universelle[4]. Il se propose :
    a) d’offrir à tous les fidèles la liturgie romaine dans l’usus antiquior, comme un trésor à conserver précieusement ;
    b) de garantir et d’assurer réellement l’usage de la forme extraordinaire à tous ceux qui le demandent, étant bien entendu que l’usage de la liturgie latine en vigueur en 1962 est une faculté
    donnée pour le bien des fidèles et donc à interpréter en un sens favorable aux fidèles qui en sont les principaux destinataires ;
    c) de favoriser la réconciliation au sein de l’Église.

    II. Les missions de la Commission pontificale Ecclesia Dei

    9. Le Souverain Pontife a doté la Commission pontificale Ecclesia Dei d’un pouvoir ordinaire vicaire dans son domaine de compétence, en particulier pour veiller sur l’observance et l’application des dispositions du Motu Proprio Summorum Pontificum (cf. art. 12).

    10. § 1. La Commission pontificale exerce ce pouvoir, non seulement grâce aux facultés précédemment concédées par le Pape Jean Paul II et confirmées par le Pape Benoît XVI (cf. Motu-Proprio Summorum Pontificum, art. 11-12), mais aussi grâce au pouvoir d’exprimer une décision, en tant que Supérieur hiérarchique, au sujet des recours qui lui sont légitimement présentés contre un acte administratif de l’Ordinaire qui semblerait contraire au Motu Proprio.
    § 2. Les décrets par lesquels la Commission pontificale exprime sa décision au sujet des recours pourront être attaqués ad normam iuris devant le Tribunal Suprême de la Signature Apostolique.

    11. Après approbation de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, il revient à la Commission pontificale Ecclesia Dei de veiller à l’édition éventuelle des textes liturgiques relatifs à la forme extraordinaire du rite romain.

    III.Normes spécifiques

    12. À la suite de l’enquête réalisée auprès des Évêques du monde entier et en vue de garantir une interprétation correcte et une juste application du Motu Proprio Summorum Pontificum, cette Commission pontificale, en vertu de l’autorité qui lui a été attribuée et des facultés dont elle jouit, publie cette Instruction, conformément au canon 34 du Code de droit canonique.

    La compétence des Évêques diocésains

    13. D’après le Code de droit canonique[5], les Évêques diocésains doivent veiller à garantir le bien commun en matière liturgique et à faire en sorte que tout se déroule dignement, pacifiquement et sereinement dans leur diocèse, toujours en accord avec la mens du Pontife romain clairement exprimée par le Motu Proprio Summorum Pontificum[6]. En cas de litige ou de doute fondé au sujet de la célébration dans la forme extraordinaire, la Commission pontificale Ecclesia Dei jugera.

    14. Il revient à l’Évêque diocésain de prendre les mesures nécessaires pour garantir le respect de la forme extraordinaire du rite romain, conformément au Motu Proprio Summorum Pontificum.

    Le coetus fidelium (cf. Motu Proprio Summorum Pontificum, art. 5 § 1)

    15. Un coetus fidelium pourra se dire stable (stabiliter exsistens), au sens où l’entend l’art. 5 § 1 de Summorum Pontificum, s’il est constitué de personnes issues d’une paroisse donnée qui, même après la publication du Motu Proprio, se sont réunies à cause de leur vénération pour la liturgie célébrée dans l’usus antiquior et qui demandent sa célébration dans l’église paroissiale, un oratoire ou une chapelle ; ce coetus peut aussi se composer de personnes issues de paroisses ou de diocèses différents qui se retrouvent à cette fin dans une église paroissiale donnée, un oratoire ou une chapelle.

    16. Si un prêtre se présente occasionnellement avec quelques personnes dans une église paroissiale ou un oratoire en souhaitant célébrer dans la forme extraordinaire, comme le prévoient les articles 2 et 4 du Motu Proprio Summorum Pontificum, le curé, le recteur ou le prêtre responsable de l’église acceptera cette célébration, tout en tenant compte des exigences liées aux horaires des célébrations liturgiques de l’église elle-même.

    17. § 1. Dans chaque cas, le curé, le recteur ou le prêtre responsable de l’église prendra sa décision avec prudence, en se laissant guider par son zèle pastoral et par un esprit d’accueil généreux.
    § 2. Dans le cas de groupes numériquement moins importants, on s’adressera à l’Ordinaire du lieu pour trouver une église où ces fidèles puissent venir assister à ces célébrations, de manière à faciliter leur participation et une célébration plus digne de la Sainte Messe.

    18. Dans les sanctuaires et les lieux de pèlerinage, on offrira également la possibilité de célébrer selon la forme extraordinaire aux groupes de pèlerins qui le demanderaient (cf. Motu Proprio Summorum Pontificum, art. 5 § 3), s’il y a un prêtre idoine.

    19. Les fidèles qui demandent la célébration de la forme extraordinaire ne doivent jamais venir en aide ou appartenir à des groupes qui nient la validité ou la légitimité de la Sainte Messe ou des sacrements célébrés selon la forme ordinaire, ou qui s’opposent au Pontife romain comme Pasteur suprême de l’Église universelle.

    Le sacerdos idoneus (cf. Motu Proprio Summorum Pontificum, art. 5 § 4)

    20. Les conditions requises pour considérer un prêtre comme « idoine » à la célébration dans la forme extraordinaire s’énoncent comme suit :
    a) tout prêtre qui n’est pas empêché par le droit canonique[7], doit être considéré comme idoine à la célébration de la Sainte Messe dans la forme extraordinaire ;
    b) il doit avoir du latin une connaissance de base qui lui permette de prononcer correctement les mots et d’en comprendre le sens ;
    c) la connaissance du déroulement du rite est présumée chez les prêtres qui se présentent spontanément pour célébrer dans la forme extraordinaire et qui l’ont déjà célébrée.

    21. On demande aux Ordinaires d’offrir au clergé la possibilité d’acquérir une préparation adéquate aux célébrations dans la forme extraordinaire. Cela vaut également pour les séminaires, où l’on devra pourvoir à la formation convenable des futurs prêtres par l’étude du latin[8], et, si les exigences pastorales le suggèrent, offrir la possibilité d’apprendre la forme extraordinaire du rite.

    22. Dans les diocèses sans prêtre idoine, les Évêques diocésains peuvent demander la collaboration des prêtres des Instituts érigés par la Commission pontificale Ecclesia Dei, soit pour célébrer, soit même pour enseigner à le faire.

    23. La faculté de célébrer la Messe sine populo (ou avec la participation du seul ministre) dans la forme extraordinaire du rite romain est donnée par le Motu Proprio à tout prêtre séculier ou religieux (cf. Motu Proprio Summorum Pontificum, art. 2). Pour ces
    célébrations, les prêtres n’ont donc besoin, selon le Motu Proprio Summorum Pontificum, d’aucun permis spécial de leur Ordinaire ou de leur supérieur.

    La discipline liturgique et ecclésiastique

    24. Les livres liturgiques de la forme extraordinaire seront utilisés tels qu’ils sont. Tous ceux qui désirent célébrer selon la forme extraordinaire du rite romain doivent connaître les rubriques prévues et les suivre fidèlement dans les célébrations.

    25. De nouveaux saints et certaines des nouvelles préfaces pourront et devront être insérés dans le Missel de 1962[9], selon les normes qui seront indiquées plus tard.

    26. Comme le prévoit le Motu Proprio Summorum Pontificum à l’article 6, les lectures de la Sainte Messe du Missel de 1962 peuvent être proclamées soit seulement en latin, soit en latin puis dans la langue du pays, soit même, dans le cas des Messes lues, seulement dans la langue du pays.

    27. En ce qui concerne les normes disciplinaires liées à la célébration, on appliquera la discipline ecclésiastique définie dans le Code de droit canonique de 1983.

    28. De plus, en vertu de son caractère de loi spéciale, le Motu Proprio Summorum Pontificum déroge, dans son domaine propre, aux mesures législatives sur les rites sacrés prises depuis 1962 et incompatibles avec les rubriques des livres liturgiques en vigueur en 1962.

    La Confirmation et l’Ordre sacré

    29. La permission d’utiliser la formule ancienne pour le rite de la confirmation a été reprise par le Motu Proprio Summorum Pontificum (cf. art. 9 § 2). Dans la forme extraordinaire, il n’est donc pas nécessaire d’utiliser la formule rénovée du Rituel de la confirmation promulgué par le Pape Paul VI.

    30. Pour la tonsure, les ordres mineurs et le sous-diaconat, le Motu Proprio Summorum Pontificum n’introduit aucun changement dans la discipline du Code de droit canonique de 1983 ; par conséquent, dans les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique qui dépendent de la Commission pontificale Ecclesia Dei, le profès de voeux perpétuels ou celui qui a été définitivement incorporé dans une société cléricale de vie apostolique est, par l’ordination diaconale, incardiné comme clerc dans l’Institut ou dans la Société, conformément au canon 266 § 2 du Code de droit canonique.

    31. Seuls les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique qui dépendent de la Commission pontificale Ecclesia Dei ainsi que ceux dans lesquels se maintient l’usage des livres liturgiques de la forme extraordinaire peuvent utiliser le Pontifical romain en vigueur en 1962 pour conférer les ordres mineurs et majeurs.

    Le Bréviaire romain

    32. Les clercs ont la faculté d’utiliser le Bréviaire romain en vigueur en 1962 dont il est question à l’article 9 § 3 du Motu Proprio Summorum Pontificum. Celui-ci doit être récité intégralement et en latin.

    Le Triduum sacré

    33. S’il y a un prêtre idoine, le coetus fidelium qui adhère à la tradition liturgique précédente peut aussi célébrer le Triduum sacré dans la forme extraordinaire. Au cas où il n’y aurait pas d’église ou d’oratoire exclusivement prévu pour ces célébrations, le curé ou l’Ordinaire prendront les mesures les plus favorables au bien des âmes, en accord avec le prêtre, sans exclure la possibilité d’une répétition des célébrations du Triduum sacré dans la même église.

    Les rites des Ordres religieux

    34. Il est permis d’utiliser les livres liturgiques propres aux Ordres religieux et en vigueur en 1962.

    Pontifical romain et Rituel romain

    35. Conformément au n. 28 de cette Instruction et restant sauf ce qui est prescrit par le n. 31, l’usage du Pontifical romain et du Rituel romain, ainsi que celui du Cérémonial des Évêques en vigueur en 1962 sont permis.

    Au cours de l’audience du 8 avril 2011 accordée au Cardinal Président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, le Souverain Pontife Benoît XVI a approuvé la présente Instruction et en a ordonné la publication.

    Donné à Rome, au siège de la Commission pontificale Ecclesia Dei, le 30 avril 2011, en la mémoire de saint Pie V.

    William Cardinal Levada Président

    Monseigneur Guido Pozzo secrétaire

    —–

    Notes :    (↵ reviens au texte)

    1. BENOÎT XVI, Motu proprio Summorum Pontificum, art. 1 : AAS 99 (2007), p. 777 ; La Documentation catholique 104 (2007), pp. 702-704 ; cf. Présentation générale du Missel romain, 3e éd., 2002, n. 397.
    2. BENOÎT XVI, Lettre aux Évêques qui accompagne la Lettre apostolique « motu proprio data » Summorum Pontificum sur l’usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970 : AAS 99 (2007), p. 798 ; La Documentation catholique 104 (2007), p. 707.
    3. Cf. Code de droit canonique, c. 838, § 1 et § 2.
    4. Cf. Code de droit canonique, c. 331.
    5. Cf. Code de droit canonique, c. 223 § 2 ; 838 § 1 et § 4.
    6. Cf. BENOÎT XVI, Lettre aux Évêques qui accompagne la Lettre apostolique « motu proprio data » Summorum Pontificum sur l’usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970 : AAS 99 (2007), p. 799 ; La Documentation catholique 104 (2007), p. 707.
    7. Cf. Code de droit canonique, c. 900 § 2.
    8. Cf. Code de droit canonique, c. 249 ; CONC. OECUM. VAT. II, Const. Sacrosanctum Concilium, n. 36 ; Décr. Optatam totius, n. 13.
    9. Cf. BENOÎT XVI, Lettre aux Évêques qui accompagne la Lettre apostolique « motu proprio data » Summorum Pontificum sur l’usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970 : AAS 99 (2007), p. 797 ; La Documentation catholique 104, p. 706