Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Programme du XXXIème dimanche après la Pentecôte – Dimanche avant la Théophanie – Saint Séraphim de Sarov – ton 6

Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 15 janvier 2023 du calendrier grégorien – 2 janvier 2023 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton V de l’Octoèque
. Nous entrons aujourd’hui dans les jours d’avant-fête de la Théophanie. En ce jour se célèbre aussi la fête de saint Séraphim de Sarov.

Né en 19 juillet 1759, Prokhore Mochnine entre à 19 ans comme novice au monastère de Sarov (350 km à l’Est de Moscou), et reçoit, huit ans plus tard, avec son habit de moine, son nouveau nom : Seraphim. Ordonné diacre, puis prêtre, il obtient de l’higoumène de son monastère, en 1790, la permission de se retirer en ermite, dans la forêt.

Il vécut ainsi, partageant sa vie entre son ermitage et le monastère de Sarov, une ascèse rigoureuse, faite de jeûne, de solitude, d’humilité et de prière, avec comme objectif permanent de se « rapprocher du Christ ». Ses lectures étaient la Bible (il lisait le Nouveau Testament en entier chaque semaine), ainsi que les écrits des Pères de l’Église.

Dans son immense désir de tout rapporter à Jésus, il avait donné aux environs de son ermitage des noms bibliques. À “Nazareth”, il chantait les hymnes “akathistes” à la Vierge ; récitait les offices de sexte et none au “Golgotha” ; lisait l’évangile de la Transfiguration au “Mont Thabor”, et entonnait à “Bethléem” le “Gloire à Dieu au plus haut des cieux”. Il vécut même, pendant un temps, la vie des stylites. Ainsi, durant mille jour et nuits, il passait des heures sur un rocher, à prier.

Un événement, qui faillit lui coûter la vie, illustre bien le caractère du “misérable Seraphim” (ainsi qu’il se définissait lui-même) : en septembre 1804, il fut agressé à son ermitage par trois brigands (issus d’un village voisin) qui voulaient le voler (lui qui ne possédait rien !). N’ayant rien trouvé, ils le battirent et le laissèrent pour mort, avec une fracture du crâne, et plusieurs côtes cassées. Plus tard, les brigands ayant été retrouvés, le père Seraphim qui avait été ramené au monastère s’opposa formellement à ce qu’ils soient châtiés : il avait pardonné. Néanmoins, après cet incident, son higoumène ne l’autorisa plus à retourner à son ermitage, et c’est dans le monastère de Sarov qu’il vécut les années suivantes.

A partir de 1822 (il avait alors 63 ans), sa renommée se répandit. Il fut alors continuellement assailli de centaines visiteurs, sa sagesse surnaturelle, ses charismes de prescience et les guérisons spectaculaires qu’il accomplissait l’ayant rapidement rendu célèbre.

Dans la nuit du 1er au 2 janvier 1833, quoique l’on fût dans le “temps de Noël”, on l’entendit chanter les hymnes de Pâques, notamment le tropaire de la résurrection. Ce furent ses dernières paroles. Il fut trouvé mort au petit matin dans sa cellule, agenouillé en prière devant une icône de la Theotokos.

Le 19 juillet 1903, 70 ans après sa mort, prenant acte de la vénération dont le starets Seraphim était l’objet, “persuadé de l’authenticité des miracles attribués aux prières du starets Seraphim, et rendant grâce à Dieu glorifié dans ses saint”, le Saint Synode procéda à sa canonisation. En présence du saint Tsar Nicolas II, d’un clergé abondant et d’une foule immense eut lieu l’office de glorification au cours duquel on chanta le tropaire composé en l’honneur du nouveau saint. Durant la nuit qui suivit, la foule resta sur place, à prier, puis, contrairement à l’usage, les hymnes de Pâques furent entonnés. Il devint un des saints les plus populaires de l’église russe. Il est fêté le 2 janvier, ainsi que le 19 juillet pour la translation de ses reliques.

La spiritualité de Séraphim, très ancrée dans la Bible et la tradition patristique (en particulier la Philocalie), s’exprime en particulier dans son Entretien avec Motovilov qu’il avait guéri ainsi que dans les Instructions spirituelles qui ont été rassemblées par les moniales de Diveïevo.

Homme de prière, profondément spirituel, saint Seraphim voyait “au-delà des apparences”. Il est à ce titre (et à d’autres) à rapprocher de son contemporain français, saint Jean-Marie Vianney. Outre de nombreux conseils surnaturels qu’il prodigua à ses innombrables visiteurs, on rapporte que saint Séraphim prophétisa sur la révolution bolchevique (“la vie sera courte, alors, les anges auront à peine le temps de ramasser les âmes…”) mais également sur l’avenir de la France, en raison du grand amour que la Mère de Dieu porte à notre pays.

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Vénérable Père. Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de l’avant-fête. Kondakion : du Vénérable Père.

A la divine liturgie

Tropaires des Béatitudes : 4 tropaires du dimanche, ton 6, 4 tropaires de la 3ème ode du canon de l’avant-fête (œuvre de saint Joseph l’Hymnographe (816 † 886)), & 4 tropaires de la 6ème ode du canon du Vénérable Père :
1. Souviens-toi de moi, Dieu Sauveur, * quand tu entreras dans ton royaume, ** seul Ami des hommes, sauve-moi.
2. Adam fut séduit par l’arbre défendu, * mais par celui de la Croix tu as sauvé * le bon Larron s’écriant : ** Dans ton royaume, Seigneur, souviens-toi de moi.
3. Ayant brisé les portes & les verrous de l’Enfer, * tu as ressuscité, Source de vie, * Sauveur, tous ceux qui s’écrient : ** Gloire à ta sainte Résurrection.
4. Souviens-toi de moi, Seigneur * qui par ta sépulture triomphas de la mort * & comblas de joie l’univers, ** Dieu de tendresse, par ta Résurrection.
5. Seigneur, affermis nos cœurs en ton amour, * toi qui sur la croix fis disparaître le péché, * et plante la crainte de ton nom ** dans les cœurs de ceux qui te louent.
6. Le Christ est apparu, disait le Précurseur, * le voici qui marche vers les rives du Jourdain ; * hâtons-nous d’aller à sa rencontre ** pour être illuminés dans la pureté de nos cœurs.
7. Cherchant la brebis perdue dans les ravins, * tu vêtis ma pauvreté de ta richesse * et te levas pour être baptisé, ** toi l’universelle Rédemption.
8. Terre et ciel, maintenant dansez de joie, * car le Bienfaiteur universel est baptisé ; * dans les eaux il engloutit la multitude ** de nos immenses péchés.
9. Ton âme sainte fut pour Dieu * une demeure qu’habita * le Père avec le Fils et l’Esprit saint ; * c’est pourquoi, Vénérable, nous t’en prions : ** éloigne de tes fidèles les assauts de l’ennemi et donne à tes Églises la paix.
10. Vénérable Séraphim, nous célébrons * tes sublimes exploits au désert, tes labeurs * et la douceur de ton enseignement : * par eux tu as illuminé * les multitudes qui s’approchèrent de toi ** et tu leur enseignas à chanter la consubstantielle Trinité.
11. Ayant suivi ton Maître le Christ, * bienheureux Père, en la pureté de ta vie, * tu as mené ta course à bonne fin * et dans les demeures éternelles à présent * tu contemples ce que voient les Anges ; c’est pourquoi, ** vénérant ta mémoire, nous magnifions le Christ.
12. Vers toi je me réfugie, * ô Vierge toute-pure, à présent : * par ton intercession * sauve-moi, garde-moi ; * tout ce que tu veux, tu le peux en effet, ** comme la Mère du Tout-puissant.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 6 : Les vertus angéliques sur ton tombeau, * les gardes pétrifiés de crainte, * Marie près de ton sépulcre cherchait ton corps très pur ; * Toi, Tu captives l’enfer sans être séduit. * Tu vas à la rencontre de la Vierge, ** Tu donnes la Vie, ô Ressuscité des morts, gloire à toi !
2. Tropaire de l’avant-fête, ton 4 : Prépare-toi, Zabulon, * & pare-toi, Nephtali ; * fleuve du Jourdain, arrête-toi, * accueille avec allégresse le Maître qui vient se faire baptiser. * réjouis-toi, Adam avec notre première mère * ne vous cachez plus comme jadis au Paradis ; * car celui qui vous avait vus dans votre nudité est apparu, * pour vous revêtir du premier vêtement. * Le Christ est apparu voulant renouveler toute la création.
3. Tropaire du Vénérable Père, ton 4 : Depuis ta jeunesse tu as aimé le Christ, Bienheureux, * et, désirant avec ardeur ne servir que lui seul, * au désert tu excellas * dans le travail et la prière continue ; * par la tendresse de ton cœur tu as acquis l’amour du Christ * et plus que tous tu as chéri la Mère de Dieu ; * c’est pourquoi nous te chantons : ** que tes prières nous obtiennent le salut, Séraphim, vénérable Père.
4. Kondakion du dimanche, ton 5 : Tu es descendu aux enfers, ô mon Sauveur, * tu as brisé leurs portes, comme Tout-Puissant, * avec toi tu as ressuscité les morts, comme Créateur ; * et tu as brisé l’aiguillon de la mort * et Adam a été délivré de la malédiction, ô Ami des hommes. * Aussi te clamons-nous : ** Sauve-nous, Seigneur.
5. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
6. Kondakion du Vénérable Père, ton 2 : Ayant délaissé les attraits du monde et tout ce qui se corrompt, * tu as élu demeure au monastère de Sarov * et, par l’angélique vie que tu menas, * pour beaucoup tu fus le chemin vers le salut ; * c’est pourquoi le Christ t’a glorifié en t’accordant * le don des guérisons & des miracles ; * aussi nous te chantons : ** Réjouis-toi, Séraphim, notre vénérable Père.
7. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
8. Kondakion de l’avant-fête, ton 4 : Se trouvant aujourd’hui dans les flots du Jourdain, * le Seigneur dit à Jean : * Ne crains pas de me baptiser, * je suis venu en effet * sauver Adam le premier Père.

Prokimen
De l’avant-fête, ton 6 :
℟. Sauve, Seigneur ton peuple, et béni ton héritage (Psaume 27, 9).
℣. Vers Toi, Seigneur, j’appelle : mon Dieu, ne reste pas silencieux en face de moi (Psaume 27, 1).
Du Vénérable Père, ton 7 :
℟. Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses serviteurs (Psaume 115, 5).

Epîtres
Du dimanche avant la Théophanie : II Timothée (§ 298) IV, 5-8.
J’ai bien combattu ; j’ai achevé ma course ; j’ai gardé la foi.
Du Vénérable Père : Galates (§ 213) V, 22 – VI, 2.
Si nous vivons par l’Esprit, conduisons-nous aussi par l’Esprit.

Alleluia
De l’avant-fête, ton 8.
℣. Que Dieu nous prenne en grâce, et nous comble de ses bénédictions : qu’il répande sur nous la lumière de son visage, et qu’il fasse éclater sur nous sa miséricorde (Psaume 66, 2).
Du Vénérable Père, ton 6 :
℣. Bienheureux l’homme qui craint le Seigneur, et qui a une grande affection pour ses commandements (Psaume 111, 1).

Evangiles
Du dimanche avant la Théophanie : Marc (§ 1) I, 1-8.
Pour moi, je vous ai baptisés dans l’eau : mais pour lui, il vous baptisera dans le Saint-Esprit.
Du Vénérable Père : Luc (§ 24) VI, 17–23.
Et tout le peuple tâchait de le toucher, parce qu’il sortait de lui une vertu qui les guérissait tous.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Du saint : La mémoire du juste sera éternelle (Psaume 111, 6). Alleluia, alleluia, alleluia.

Télécharger le livret des choristes au format PDF

Programme du XXXème dimanche après la Pentecôte – Avant-Fête de la Théophanie – saints Malachie & Geneviève – ton 5

Saint prophète MalachieParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 16 janvier 2022 du calendrier grégorien – 3 janvier 2022 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton V de l’Octoèque. Nous sommes entrés la veille dans les jours d’avant-fête de la Théophanie. Ce dimanche est de plus celui qui précède la Théophanie (la liturgie de ce jour comporte des textes propres pour marquer l’attente de la fête, indépendamment de la succession des dimanches après la Pentecôte).

En ce jour se célèbre aussi la mémoire du saint Prophète Malachie, le douzième et dernier des petits prophètes, qui prophétisa au Vème siècle avant Jésus-Christ.

Malachie (מַלְאָכִי), dont le nom signifie en hébreu “Mon messager” (ce qui pourrait être un pseudonyme mettant en avant sa fonction de prophète) ne nous est connu qu’à travers son court livre de quatre chapitres. Il prophétisa alors que l’édit de Cyrus de 538 avant Jésus-Christ avait permis le retour des Juifs en Palestine, et après la reconstruction du Second Temple de Jérusalem par Zorobabel sous l’impulsion spirituel d’Esdras (les fondations en furent posées sur ordre de Cyrus le Grand en 535 avant Jésus-Christ).

C’est la dernière fois que Dieu parle à son peuple par un prophète avant la naissance de Notre Sauveur Jésus-Christ. Aussi le message du prophète Malachie est-il parfaitement messianique, annonçant à la fois saint Jean Baptiste le Précurseur et notre Seigneur Jésus-Christ, venant dans son temple prêcher, mais surtout consacrer un nouveau Temple par son sacrifice sur la Croix :

Je vais vous envoyer mon messager, qui préparera ma voie devant ma face ; et aussitôt le Dominateur que vous cherchez, l’Ange de l’alliance si désiré de vous, viendra dans son temple. Le voici qui vient, dit le Seigneur des armées (Malachie III, 1).

*

Sainte Geneviève, patronne de ParisNous faisons aussi mémoire de sainte Geneviève, vierge, patronne de notre ville, morte au début du VIème siècle.

“Contemporaine de Clovis et de saint Remi, Geneviève naît en 422 à Nanterre. À l’âge de sept ans, elle rencontre Germain, évêque d’Auxerre, et Loup, évêque de Troyes, qui faisaient halte dans cette bourgade avant de s’embarquer pour l’Angleterre pour y combattre, sur l’ordre du pape, l’hérésie de Pélage. La fillette est en prière dans l’église de Nanterre et Germain prophétise devant les parents de Geneviève le destin exceptionnel de l’enfant. Lorsque sa mère est frappée de cécité pour avoir donné un soufflet à Geneviève, celle-ci la guérit avec de l’eau qu’elle a bénite.

Geneviève promet à Germain de se consacrer au Christ, et, à quinze ans, elle reçoit le voile des vierges. À l’époque, en effet, il n’existait pas de monastères de femmes et celles qui souhaitaient se consacrer au Seigneur continuaient à vivre dans le monde, simplement distinguées par le voile de leur consécration. À la mort de ses parents, Geneviève vient habiter à Paris chez sa marraine. Elle vit dans le silence, la prière et la mortification, ne se nourrissant que deux fois par semaine. Elle est aussi favorisée de grâces extraordinaires, en lisant dans les consciences et en guérissant les corps au nom du Christ par des onctions d’huile.

Saint Germain la défend contre les calomnies. Geneviève fait construire la première basilique de Saint-Denis. Elle visite de nuit le chantier avec ses compagnes, quand le vent éteint le cierge qui éclairait le chemin du petit groupe. Geneviève prend le cierge, qui se rallume aussitôt, et sa flamme résiste à toutes les bourrasques.

En 451, Attila franchit le Rhin et envahit la Gaule. Les Parisiens prennent peur et veulent fuir. Geneviève les convainc de demeurer dans la ville. Elle rassemble les femmes de Paris dans l’église-baptistère près de Notre-Dame et leur demande de supplier le Ciel d’épargner leur ville. C’est ce qui se produit. Abandonnant la route de Paris, les Huns se dirigent vers Orléans qu’ils assiègent. Contraints par les armées du général romain Aetius, ils se replient vers le nord et sont définitivement vaincus aux Champs Catalauniques. Plus tard, lorsque les Francs assiègent Paris, Geneviève sauve cette fois la ville de la famine. Elle organise une expédition ingénieuse au moyen de bateaux qui, par la Seine, vont chercher le ravitaillement jusqu’en Champagne. Sa réputation s’étend jusqu’en Orient. Clovis et Clotilde lui voueront une grande vénération. Elle sera enterrée auprès du roi dans l’église des Saints-Apôtres que sainte Clotilde avait fait construire et qui prendra dès le VIIème siècle le nom de Sainte-Geneviève.

Geneviève meurt en 512 à près de 90 ans. Son corps est transporté en 845 à Marizy par crainte des Normands et rapporté à Paris en 890. À partir du XIIème siècle, la châsse contenant ses reliques est portée en procession à travers Paris. Des miracles ont lieu sur son passage en particulier lors du mal des ardents. Ses reliques sont brûlées par les révolutionnaires en 1793, mais son tombeau vide, transporté dans l’église Saint-Étienne-du-Mont continue d’être vénéré.

Sainte Geneviève est la patronne de Paris, et des gendarmes.”
Source : Introibo.

Voir aussi sur notre site la présentation des processions des reliques de sainte Geneviève.

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de l’avant-fête. Et maintenant. Theotokion de tierce.
Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de l’avant-fête. Et maintenant. Theotokion de sexte.
Kondakion : de l’avant-fête.

A la divine liturgie de saint Jean Chrysostome

Tropaires des Béatitudes : Six tropaires du ton dominical occurrent auxquels on ajoute quatre tropaires de la 3ème ode du canon de l’avant-fête :
1. Le bon Larron sur la croix * eut foi en ta divinité, ô Christ ; * il te confessa d’un cœur sincère en s’écriant : ** De moi, Seigneur, en ton royaume souviens-toi.
2. Sur le bois de la croix * pour nous les hommes tu fis fleurir la vie * et se flétrir la malédiction de l’arbre défendu : ** Sauveur & Créateur, nous te chantons d’un même chœur.
3. Par ta mort, ô Christ, * tu as brisé la force de la mort, * ressuscitant tous les morts depuis Adam, ** qui te chantent comme vrai Dieu & Sauveur du genre humain.
4. Venues à ton sépulchre, Sauveur, * les saintes Femmes te cherchaient * pour embaumer la Source de vie, ** mais un Ange leur apparut pour leur dire : Il est ressuscité, le Seigneur !
5. O Christ, lorsque tu fus crucifié * au milieu de deux larrons, * l’un fut justement condamné pour t’avoir insulté, ** l’autre par sa confession devint l’hôte du Paradis.
6. Devant le chœur des Apôtres, * les saintes Femmes s’écriaient : * Le Christ est vraiment ressuscité, ** adorons en lui notre Maître & Créateur.
7. Que nul mortel se glorifie * en sa richesse ou son savoir, * mais en sa foi dans le Seigneur, * disant au Christ notre Dieu * conformément à la vraie foi * et sans cesse lui chantant: * Maître, veuille m’affermir ** sur le roc de tes commandements.
8. Celui qui dès avant les siècles * siège avec le Père et l’Esprit, * ayant pris chair, comme il le sait, * de la Vierge ces temps derniers, * le Christ, vient se faire baptiser * pour donner à tous ** l’immortalité par la divine immersion.
9. Désireux d’ensevelir * dans les ondes nos péchés, * le Christ notre Dieu * en la tendresse de son cœur * s’avance vers les flots * du Jourdain pour nous tirer * de notre corruption ** et nous recréer par le Baptême divin.
10. Du premier père voulant couvrir * l’infamante nudité, * tu te dépouilles librement * et toi-même t’enveloppes, ô Christ, * des flots du Jourdain, * toi qui bâtis sur les eaux * tes chambres hautes, Seigneur ** qui seul nous prends en pitié.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 5 : Le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, * né de la Vierge pour notre salut, * chantons-le, fidèles, et adorons-le, * car il a daigné dans sa chair monter sur la Croix * et supporter la mort, * afin de ressusciter les morts ** par sa glorieuse Résurrection.
2. Tropaire de l’avant-fête, ton 4 : Prépare-toi, Zabulon ; * dispose-toi, Nephtali. * Jourdain, arrête-toi, * pour accueillir avec des transports de joie le Seigneur qui vient se faire baptiser. * Réjouis-toi Adam avec notre première mère ; * ne vous cachez plus comme jadis au paradis ; * Celui qui vous voyait nus, apparaît pour vous revêtir de votre robe première. ** Le Christ est apparu, voulant renouveler toute la création.
3. Tropaire de sainte Geneviève, ton 1 : Flambeau de la foi & protectrice de ta cité, ô sainte Geneviève, * protège-nous aussi des assauts du péché, * sage intendante des biens de ce monde & nourricière des affamés, ** intercède auprès du Seigneur pour qu’il sauve nos âmes.
4. Kondakion du Prophète, ton 4 : Prophète riche en don de prophétie, * tu prédis la venue du Christ et le salut du monde ** dont l’éclat illumine celui-ci.
5. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
6. Kondakion de sainte Geneviève, ton 8 : Chantons l’illustre bergère qui délivra * du Fléau de Dieu les brebis de son troupeau, * renouvelant l’exploit de la courageuse Déborah et chastement la sainte audace de Judith, * puis nourrissant comme Joseph un peuple affamé * et jusqu’à nos jours tenant sa lampe allumée * sur l’illustre cité qui t’acclame ainsi : ** réjouis-toi, sainte patronne de Paris !
7. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
8. Kondakion de l’avant-fête, ton 4 : Étant descendu en ce jour dans les flots du Jourdain, * le Seigneur crie à Jean : * « Ne crains point de me baptiser, * car Je suis venu sauver ** Adam, le premier père ».

Prokimen
Du dimanche avant la Théophanie, ton 6 :
℟. Sauve, Seigneur ton peuple, et béni ton héritage (Psaume 27, 9).
℣. Vers Toi, Seigneur, j’appelle : mon Dieu, ne reste pas silencieux en face de moi (Psaume 27, 1).

Epître
Du dimanche avant la Théophanie : II Timothée (§ 298) IV, 5-8.
J’ai bien combattu ; j’ai achevé ma course ; j’ai gardé la foi.

Alleluia
Du dimanche avant la Théophanie, ton 8 :
℣. Que Dieu nous prenne en grâce, et nous comble de ses bénédictions : qu’il répande sur nous la lumière de son visage, et qu’il fasse éclater sur nous sa miséricorde (Psaume 66, 2).

Evangile
Du dimanche avant la Théophanie : Marc (§ 1) I, 1-8.
Pour moi, je vous ai baptisés dans l’eau : mais pour lui, il vous baptisera dans le Saint-Esprit.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1). Alleluia, alleluia, alleluia.

Télécharger le livret des choristes pour ce dimanche.

Programme du XXXVIème dimanche après la Pentecôte – avant-fête de la Rencontre du Seigneur – saint Tryphon – ton 3

Fête de la Rencontre du SeigneurParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 14 février 2021 du calendrier grégorien – 1er février 2021 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton III de l’Octoèque. C’est aujourd’hui l’Avant-fête de la Rencontre du Seigneur (Hypapante), appelée en Occident Purification de la Sainte Vierge ou “Chandeleur”.

La fête de la Rencontre du Seigneur est l’une des 12 grandes fêtes de l’année liturgique byzantine, elle est précédée d’un jour d’avant-fête et suivie de sept jours d’après-fête (clôture de la fête le 9 février). Le quarantième jour après la Nativité du Christ — son enfant «premier-né», Marie le porta au temple, selon la loi de Moïse, pour y être offert au Seigneur, et racheté par le sacrifice de deux tourterelles ou deux petits de colombe (Luc 2, 22-37).

Dans l’Église byzantine, la fête de la Sainte Rencontre est considérée comme une fête de la Vierge : les ornements sont de couleur bleue, les offices sont structurés comme ceux de la Vierge (cathisme des vêpres, prokimenon des Matines, antiphones et prokimenon de la liturgie).

Cette fête existait à Jérusalem dès la première moitié du IVème siècle, elle est mentionnée dans le récit de pèlerinage au Lieux Saints de la pèlerine espagnole Egérie en 386. L’empereur Justinien Ier l’introduisit en 542 dans tout l’empire byzantin. Nous la trouvons célébrée à Rome au VIIème siècle, où elle est dotée d’une procession sous le pape saint Serge Ier qui était d’origine syrienne.

Dans le rit romain traditionnel, cette fête est aussi considéré comme une fête de la Vierge. Les livres liturgiques occidentaux ont appelé aussi autrefois cette fête Occursum Domini ou Obviatio, comme en Orient. Du reste, deux pièces de la liturgie byzantine – le tropaire et le premier des apostiches idiomèles – ont été transcrites en latin au VIIIème siècle pour servir à la procession latine de la Chandeleur.

*

Saint martyr TryphonNous faisons aussi mémoire en ce jour du saint martyr Tryphon.

Saint Tryphon originaire de Lampsaque en Phrygie, habitait près de la ville d’Apamée. En 251, pendant la persécution de Dèce, il fut arrêté comme chrétien et conduit à Nicée devant le gouverneur de Bithynie, nommé Aquilin, qui lui fit subir en compagnie de saint Respice le supplice du chevalet durant près de trois heures.

Il est rapporté qu’il répondit au gouverneur arguant qu’ils étaient en âge de savoir ce qu’ils avaient à faire. “Cela est vrai, aussi désirons-nous atteindre à la perfection de la vraie sagesse en suivant Jésus-Christ.” Aquilin les emprisonna, puis les fit traîner par les rues de la ville, avant d’encore les torturer, les battre avec des fouets plombés et enfin de les décapiter.

Les Latins le fêtent le 10 novembre : ils lui joignent non seulement saint Respice, mais encore une vierge nommée sainte Nymphe, par la raison que les corps de ces trois martyrs sont ensemble à Rome dans l’église Santo Spirito in Sassia, sous un même autel.

Son nom a été donné à une église à Constantinople, près de celle de Sainte-Sophie et une à Rome sous son invocation qui a été unie à celle de saint Augustin (titre cardinalice). Son nom a aussi été donné à la cathédrale Saint-Tryphon de Kotor au Monténégro.

*

Ce dimanche est aussi le dimanche où se lit l’évangile de Zachée, puisque c’est le dernier dimanche après la Pentecôte, avant que ne débute la période du Triode (et de l’Avant-Carême en particulier, qui démarre dans une semaine).

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Martyr. Et maintenant. Theotokion de tierce. Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de l’Avant-fête. Et maintenant. Theotokion de sexte. Kondakion : de l’Avant-fête.

Tropaires des Béatitudes : quatre tropaires du ton dominical occurrent, quatre tropaires de la 3ème ode du canon de l’Avant-fête & quatre tropaires de la 6ème ode du canon du Martyr, œuvre de saint Théophane le Marqué, l’Hymnographe, métropolite de Nicée (c. 778 † 845) :
1. Adam, notre premier père, ayant transgressé ton commandement, * ô Christ, tu l’as chassé du Paradis ; * mais, compatissant, tu fis entrer le bon Larron * te confessant sur la croix et criant : * Souviens-toi de moi, Sauveur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
2. Pour notre faute, tu nous condamnas * à la malédiction de la mort, Seigneur source-de-vie ; * mais, souffrant dans ton corps, Maître sans péché, * tu fis revivre les morts qui s’écrièrent : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
3. Ressuscité d’entre les morts, tu nous sauvas de nos passions, * Seigneur, par ta sainte Résurrection ; * et, Sauveur, tu as détruit toute la puissance de la mort ; * c’est pourquoi nous, les fidèles, te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
4. Par ta sépulture de trois jours tu éveillas, * Dieu, les morts qu’aux Enfers tu vivifias ; * et, dans ta bonté, tu fus la source de l’immortelle vie * pour nous tous, fidèles, qui sans cesse te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
5. Que le Temple s’ouvre, car à présent * s’avance le temple de Dieu * qui va faire de nous ** les temples de son Esprit saint.
6. Voici que l’ombre a disparu, * cédant la place à la vérité * de la grâce qui survient : ** reçois donc le Christ, Siméon.
7. Anne, la sage veuve, * solitaire et connue de Dieu, * rende grâces maintenant ** à celui qui pour nous devient enfant selon la chair !
8. Chantons selon la vraie foi * la Vierge Mère de Dieu, * car elle intercède pour nous ** sans cesse auprès du Seigneur.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 3 : Que les Célestes soient en liesse ! * Que les terrestres se réjouissent ! * Car le Seigneur a établi son Règne par son bras, * terrassant la mort par la mort, * Lui le Premier-Né d’entre les morts. * Il nous libère du ventre de l’enfer, ** et offre au monde la grande miséricorde.
2. Tropaire de l’Avant-fête, ton 1 : Le chœur céleste des Anges du ciel , venant sur la terre * voici le Premier-Né de toute la création * qui vient, porté au Temple comme un nouveau-né dans les bras de la Mère qui ne connût pas d’hommes ** c’est pourquoi avec nous chantent-ils les hymnes de l’Avant-Fête, en se réjouissant.
3. Tropaire du Martyr, ton 4 : Ton Martyr, Seigneur, Tryphon, * pour le combat qu’il a mené, a reçu la couronne d’immortalité de toi, notre Dieu ; * animé de ta force, il a terrassé les tyrans * et réduit à l’impuissance l’audace des démons ; ** par ses prières sauve nos âmes.
4. Kondakion du dimanche, ton 3 : Tu es ressuscité aujourd’hui du tombeau, ô Miséricordieux, * et Tu nous as écartés des portes de la mort. * Aujourd’hui Adam exulte et Ève se réjouit ; * avec eux prophètes et patriarches ne cessent de chanter ** la force divine de ta puissance.
5. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
6. Kondakion du Martyr, ton 8 : Avec la fermeté de la Trinité tu as déraciné le polythéisme des extrémités de la terre, ô très glorieux ; et, honoré en Christ, tu as vaincu les tyrans dans le Christ Sauveur, * tu as reçu la couronne du martyre ** et le don de guérisons divines, en ce que tu es invincible.
7. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
8. Kondakion de l’Avant-fête, ton 6 : Le Verbe qui était invisiblement avec le Père, * est maintenant visible dans la chair ; * né ineffablement de la Vierge, * et il est offert au grand prêtre dans les bras du vieillard : * Adorons-le ** Lui, notre vrai Dieu.

Prokimen
Du dimanche, ton 3 :
℟. Sonnez pour notre Dieu, sonnez ; sonnez pour notre Roi, sonnez ! (Psaume 46, 7).
℣. Tous les peuples, battez des mains, acclamez Dieu par vos cris de joie ! (Psaume 46, 2).
[Du Martyr, ton 7 :
℟. Le juste a sa joie dans le Seigneur, en lui il se réfugie (Psaume 63, 11).]

Epîtres
Du dimanche : I Timothée (§ 285) IV, 9-15.
Car ce qui nous porte à souffrir tous les maux et tous les outrages dont on nous charge, c’est que nous espérons au Dieu vivant, qui est le Sauveur de tous les hommes, et principalement des fidèles.
[Du Martyr : Romains (§ 99) VIII, 28-39.
Qui donc nous séparera de l’amour du Christ ? Sera-ce l’affliction, ou les déplaisirs, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou les périls, ou le fer, ou la violence ?]

Alleluia
Du dimanche, ton 4 :
℣. Va, chevauche pour la cause de la vérité, de la piété & de la justice (Psaume 44, 5).
℣. Tu aimes la justice, tu hais l’impiété (Psaume 44, 8).
[Du Martyr, ton 4 :
℣. Le juste fleurira comme un palmier, il grandira comme un cèdre du Liban (Psaume 91, 13).]

Evangiles
Du dimanche : Luc (§ 94) XIX, 1-10 (Zachée).
Car le Fils de l’homme est venu pour chercher et pour sauver ce qui était perdu.
[Du Martyr : Luc (§ 51) X, 19-21.
Vous voyez que je vous ai donné le pouvoir de fouler aux pieds les serpents et les scorpions, et toute la puissance de l’ennemi ; et rien ne pourra vous nuire.]

Versets de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
[Du Martyr : La mémoire du juste sera éternelle (Psaume 111, 6).] Alleluia, alleluia, alleluia.

Télécharger le livret des choristes pour ce dimanche.

Programme du XXXIIème dimanche après la Pentecôte – dimanche avant la Théophanie – 70 Apôtres – ton 7

Les 70 disciples du ChristParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 17 janvier 2020 du calendrier grégorien – 4 janvier 2020 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton VII de l’Octoèque. Ce dimanche est aussi celui avant la Théophanie, dont nous sommes du reste, du 2 au 5 janvier, dans les jours d’avant-fête.

Nous fêtons aussi en ce jour la synaxe des 70 Apôtres du Christ.

Ceux qu’en Occident on appelle plus volontiers les 70 Disciples (titre qui s’appuie sur Luc X, 23) sont qualifiés en général d’Apôtres dans la tradition liturgique orientale, car en effet ils furent bien envoyés (ἀπέστειλεν) deux à deux en mission par le Christ. Seul l’évangéliste Luc en fait mention en son chapitre X, 1-24, et les différentes listes données par la tradition le comptent lui-même en général parmi les 70 :

1 Ensuite le Seigneur choisit encore soixante dix [soixante douze] autres, qu’il envoya devant lui, deux à deux, dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller.
2 Et il leur disait : La moisson est grande ; mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le Maître de la moisson, qu’il envoie des ouvriers en sa moisson.
3 Allez : je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.
4 Ne portez ni bourse, ni sac, ni souliers ; et ne saluez personne dans le chemin.
5 En quelque maison que vous entriez, dites d’abord : Que la paix soit dans cette maison !
6 Et s’il s’y trouve quelque enfant de paix, votre paix reposera sur lui ; sinon, elle retournera sur vous.
7 Demeurez en la même maison, mangeant et buvant de ce qu’il y aura chez eux : car celui qui travaille, mérite sa récompense. Ne passez point de maison en maison.
8 Et en quelque ville que vous entriez, et où l’on vous aura reçus, mangez ce que l’on vous présentera.
9 Guérissez les malades qui s’y trouveront, et dites-leur : Le royaume de Dieu est proche de vous.
10 Mais si étant entrés en quelque ville, on ne vous y reçoit point, sortez dans les places, et dites :
11 Nous secouons contre vous la poussière même de votre ville, qui s’est attachée à nos pieds : sachez néanmoins que le royaume de Dieu est proche.
12 Je vous assure qu’au [dernier] jour, Sodome sera traitée moins rigoureusement que cette ville-là.
13 Malheur à toi, Corozaïn ! malheur à toi, Bethsaïde ! parce que si les miracles qui ont été faits chez vous, avaient été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu’elles auraient fait pénitence dans le sac et dans la cendre.
14 c’est pourquoi, au jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement que vous.
15 Et toi, Capharnaüm, qui as été élevée jusqu’au ciel, tu seras précipitée jusque dans le fond des enfers.
16 Celui qui vous écoute, m’écoute : celui qui vous méprise, me méprise ; et celui qui me méprise, méprise celui qui m’a envoyé.
17 Or les soixante dix [soixante et douze] disciples s’en revinrent avec joie, lui disant : Seigneur ! les démons mêmes nous sont assujettis par la vertu de votre nom.
18 Il leur répondit : Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair.
19 Vous voyez que je vous ai donné le pouvoir de fouler aux pieds les serpents et les scorpions, et toute la puissance de l’ennemi ; et rien ne pourra vous nuire.
20 Néanmoins ne mettez point votre joie en ce que les esprits impurs vous sont soumis ; mais réjouissez-vous plutôt de ce que vos noms sont écrits dans les cieux.
21 En cette même heure Jésus tressaillit de joie par le mouvement du Saint-Esprit, et dit ces paroles : Je vous rends gloire, mon Père, Seigneur du ciel et de la terre ! de ce que tandis que vous avez caché ces choses aux sages et aux prudents, vous les avez révélées aux petits. Oui, mon Père ! je vous en rends gloire, parce qu’il vous a plu que cela fût ainsi.
22 Mon Père m’a mis toutes choses entre les mains : et nul ne connaît qui est le Fils que le Père ; ni qui est le Père que le Fils, et celui à qui le Fils aura voulu le révéler.
23 Et se retournant vers ses disciples, il leur dit : Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez !
24 Car je vous déclare que beaucoup de prophètes et de rois ont souhaité de voir ce que vous voyez, et ne l’ont point vu ; et d’entendre ce que vous entendez, et ne l’ont point entendu.

Les 70 eurent donc la grâce d’avoir été associés au ministère terrestre du Christ, proclamant le royaume de Dieu dans toute sa puissance en vue de la délivrance de l’homme de l’emprise de Satan et de ses démons. Il est probable qu’après la Pentecôte, les 70 furent des chevilles ouvrières de la diffusion de la foi dans le Christ aux quatre coins de l’univers, en association avec le groupe des 12 (c’est ce qui ressort en tout cas des listes traditionnellement dressées).

Si Eusèbe de Césarée dans son Histoire ecclésiastique (Livre I, chap. XII), déclare qu’aucune liste des 70 n’existe à sa connaissance, il admet qu’en faisaient partie Barnabé, Sosthène, Céphas (distinct de Pierre), Matthias et l’autre disciple qui furent tirés au sort pour remplacer Judas Iscariote dans le groupe des douze, ainsi que Thaddée d’Edesse (distinct de l’apôtre Jude Thaddée).

Toutefois, une première liste des 70 pourrait avoir été dressée par saint Hippolyte de Rome (170 † 235). Cette très intéressante liste fait suite à un manuscrit de son traité contre toutes les hérésies, dont la majeure partie – qui était estimée perdue – a été retrouvée dans une bibliothèque du Mont-Athos en 1842. Un gage intéressant pour la fiabilité et l’ancienneté de ce texte est qu’il contient des détails qu’une hagiographie usuelle se serait bien gardé d’indiquer (e.g. “Demas, qui devint aussi un prêtre d’idoles”). Cette liste conserve aussi des archaïsmes très intéressants, comme la présence d’un Céphas distinct de Pierre, attestée par saint Clément de Rome et par Eusèbe de Césarée. En voici le texte :

“A propos des 70 Disciples
1. Jacques le frère du Seigneur, évêque de Jérusalem.
2. Cléopas, évêque de Jérusalem.
3. Matthias, qui suppléa à la place vacante dans le nombre des 12 Apôtres.
4. Thaddée, qui apporta l’épître à Augarus.
5. Ananie, qui baptisa Paul, et fut évêque de Damas.
6. Étienne, le premier martyr.
7. Philippe, qui baptisa l’eunuque.
8. Prochore, évêque de Nicomédie, qui fut aussi le premier qui parti, croyant ensemble avec ses filles.
9. Nicanor, qui mourut lorsqu’Étienne fut martyrisé.
10. Timon, évêque de Bostra.
11. Parmenas, évêque de Soli.
12. Nicolaus, évêque de Samarie.
13. Barnabas, évêque de Milan.
14. Marc l’Évangéliste, évêque d’Alexandrie.
15. Luc l’Évangéliste.
Les 2 suivants étaient des 70 disciples mais s’étaient éloignés lorsqu’ils avaient été choqués par les paroles du Christ : “Si vous ne mangez pas Ma chair et ne buvez pas Mon sang, vous n’êtes pas dignes de Moi.” Mais convaincus l’un par Pierre et l’autre par Paul de revenir au Seigneur, ils reçurent l’honneur de prêcher l’Évangile, suite à quoi ils souffrirent aussi le martyre, l’un étant brûlé, et l’autre crucifié à un olivier.
16. Silas, évêque de Corinthe.
17. Silvain, évêque de Thessalonique.
18. Crisces (Crecence), évêque de Carchedon, en Gaule.
19. Epaenetus, évêque de Carthage.
20. Andronique, évêque de Pannonie.
21. Amplias, évêque d’Odyssus.
22. Urbain, évêque de Macédoine.
23. Stachys, évêque de Byzance.
24. Barnabas, évêque d’Héraclée.
25. Phygellus, évêque d’Ephèse. Il était aussi du parti de Simon.
26. Hermogène. Lui aussi était du même esprit que le précédent.
27. Demas, qui devint aussi un prêtre d’idoles.
28. Apelles, évêque de Smyrne.
29. Aristobule, évêque de Grande-Bretagne.
30. Narcisse, évêque d’Athènes.
31. Herodion, évêque de Tarse.
32. Agabus, le prophète.
33. Rufus, évêque de Thèbes.
34. Asyncritus, évêque d’Hyrcanie.
35. Phlegon, évêque de Marathon.
36. Hermès, évêque de Dalmatie.
37. Patrobulus, évêque de Puteoli.
38. Hermas, évêque de Philippe.
39. Lin, évêque de Rome.
40. Caïus, évêque d’Ephèse.
41. Philologus, évêque de Sinope.
42, 43. Olympus et Rhodion, qui furent martyrisés à Rome.
44. Lucius, évêque de Laodicée, en Syrie.
45. Jason, évêque de Tarse.
46. Sosipatre, évêque d’Iconium.
47. Tertius, évêque d’Iconium.
48. Erastus, évêque de Panellas.
49. Quartus, évêque de Berytus.
50. Apollo, évêque de Césarée.
51. Cephas.
52. Sosthènes, évêque de Colophonia.
53. Tychique, évêque de Colophonia.
54. Epaphrodite, évêque d’Andriace.
55. Caesar, évêque de Dyrrachium.
56. Marc, cousin de Barnabas, évêque d’Apollonia.
57. Justus, évêque d’Eleutheropolis.
58. Artemas, évêque de Lystra.
59. Clément, évêque de Sardaigne.
60. Onésiphore, évêque de Corone.
61. Tychique, évêque de Chalcédoine.
62. Carpus, évêque de Berytus en Thrace.
63. Evodus, évêque d’Antioche.
64. Aristarque, évêque d’Apamée.
65. Marc, aussi appelé Jean, évêque de Bibloupolis.
66. Zénas, évêque de Diospolis.
67. Philémon, évêque de Gaza.
68, 69. Aristarque et Pudes.
70. Trophime, qui fut martyrisé avec Paul.”

Beaucoup de ces noms coïncident avec la liste canonique actuellement retenue par le rit byzantin. Celle-ci est issue d’une liste qui aurait été dressée par Dorothée de Tyr, prêtre de la fin du IIIème siècle, mais qui n’est connue que par un manuscrit du VIIIème siècle. Il y a quelques erreurs (des redondances) dans la liste de Dorothée de Tyr, elles furent partiellement corrigées par saint Dimitri de Rostov (1651 † 1709). Voici cette liste, employée par le rit byzantin, avec les dates des fêtes particulières auxquelles sont fêtés chacun des 70 tout au long de l’année liturgique byzantine :

1. Jacques le Juste, frère du Seigneur, auteur présomptif de l’Epître de Jacques et premier évêque de Jérusalem (distinct donc des 2 Apôtres de ce nom dans le groupe des 12). Cité in Matthieu XIII, 55, Marc VI, 3 & Actes XII, 17 & XV, 13 (23 octobre)
2. Marc l’Évangéliste. Cité in Actes XII, 12 & 25, XV, 37-39, Colossiens IV, 10, II Timothée IV, 11, Philemon 24 & I Pierre V, 13 (25 avril)
3. Luc l’Évangéliste. Cité in Colossiens IV, 14, II Timothée IV, 11 & Philémon 24 (18 octobre)
4. Cléopas, frère de saint Joseph, l’époux de la Vierge Marie et donc oncle du Christ, l’un des deux disciples d’Emmaüs. Cité in Luc XXIV, 18 et Jean XIX, 25 (30 octobre)
5. Siméon, fils du précédent, second évêque de Jérusalem, mort martyr par crucifixion, étant centenaire. Cité par Matthieu XIII, 55 & Marc VI, 3 (27 avril)
6. Barnabas, lévite originaire de Chypre, prénommé initialement Joseph et compagnon de Paul puis de son parent Marc (distinct de l’Evangéliste) (11 juin)
7. Joseph surnommé Barsabas ou Justus, frère du Seigneur, évêque de Beth Guvrin (Eleuthéropolis), martyr. Cité in Actes I, 23 & XVIII, 7 & Colossiens IV, 11 (30 octobre)
8. Thaddée ou Addaï, aurait été disciple de Jean le Baptiste, dont il reçut le baptême. Il apporta la foi à Edesse au roi Agbar, avec le Mandylion (image du Christ non faite de la main d’un homme, probablement l’actuel Saint Suaire de Turin) (à distinguer de Jude Thaddée, des 12 Apôtres) (21 août)
9. Ananias, qui baptisa Paul, évêque de Damas, martyrisé par lapidation. Cité in Actes IX, 10-17 & XXII, 12 (1er octobre)
10. le protomartyr Étienne le diacre. Cité in Actes VI, 5 à VII, 60, VIII, 2, XI, 19 & XXII, 20
(27 décembre)
11. Philippe le diacre, qui convertit l’eunuque de la reine Candace d’Ethiopie. Cité in Actes VI, 8 & XXI, 8 (11 octobre)
12. Prochore le diacre, établi comme évêque de Nicomédie par Pierre, exilé à Patmos avec Jean et martyrisé à Antioche. Cité in Actes VI, 5 (28 juillet)
13. Nicanor le diacre, martyrisé le même jour qu’Etienne le diacre. Cité in Actes VI, 5 (28 juillet et 28 décembre)
14. Timon le diacre, qui fut jeté dans une fournaise et en échappa indemne. Cité in Actes VI, 5 (28 juillet et 28 décembre)
15. Parmenas le diacre, prêcha en Asie Mineure puis en Macédoine où il fut martyrisé. Cité in Actes VI, 5 (28 juillet)
16. Timothée, compagnon de Paul qui lui adressa deux lettres, établi évêque d’Ephèse par Paul, martyr. Cité in Actes XVI, 1, XVII, 14-15, XVIII, 5, XIX, 22 & XX, 4, Romains XVI, 21; I & II Timothée (22 janvier)
17. Tite, compagnon de Paul qui lui adressa une lettre. Natif de Crète, ayant entendu parler du Christ, il passa en Palestine pour suivre ses enseignements. Il établit l’Eglise en Crête. Cité in II Corinthiens II, 13, VII, 6-14, VIII, 6-23 & XII, 18, Galates II, 1-3 & Tite (25 août)
18. Philémon, martyrisé avec sa femme Apphia et l’apôtre Archippe au cours d’une fête païenne. L’Epître à Philémon lui est adressée par Paul (22 novembre et 19 février)
19. Onésime. Cité in Colossiens IV, 9 (à distinguer de celui mentionné dans l’Epître à Philémon 10) (15 février)
20. Epaphrase (Epaphras). Cité in Colossiens I, 7 & IV, 12 & Philémon 23 (22 novembre)
21. Archippus. Cité in Colossiens IV, 17 & Philémon 2 (19 février)
22. Silas. Cité in Actes XV, 22-40, XVI, 19-40, XVII, 4-15 & XVIII, 5, II Corinthiens I, 19, I Thessaloniens I, 1, II Thessaloniens I, 1; 1 Pierre V, 12 (30 juillet)
23. Silvain (30 juillet)
24. Crescens ou Criscus, martyrisé sous Trajan. Cité in II Timothée IV, 10 (30 juillet)
25. Crispus. Cité in Actes XVIII, 8 & I Corinthiens I:14 (30 juillet)
26. Epaenetos. Cité in Romains XVI, 5 (30 juillet)
27. Andronique. Cité in Romains XVI, 17 (17 mai et 30 juillet)
28. Stachys, premier évêque de Byzance (Argyropolis). Il fut installé dans l’épiscopat par l’Apôtre saint André. Il fit construire une Eglise à Argyropolis, située à peu de distance de Byzance, et y réunissait là plus de deux mille Chrétiens. Il fit paître le troupeau spirituel du Christ pendant seize ans (38-54), à l’issue desquels il s’endormit dans la paix. Cité in Romains, XVI, 9. (31 octobre)
29. Amplias, évêque d’Odyssopolis (ou Diospolis en Macédoine, sur la Mer Noire, l’actuelle Varna) établi par saint André. Martyrisé par les païens. Cité in Romains, XVI, 8. (31 octobre)
30. Urbain, évêque en Macédoine établi par saint André. Il fut martyrisé par les païens et les juifs associés. Cité in Romains, XVI, 9. (31 octobre)
31 Narcisse, évêque d’Athènes établi par saint Philippe, martyr. Cité in Romains, XVI, 11. (31 octobre)
32. Apelles (Apellès, Appelles), évêque d’Héraclée en Trachis (Grèce centrale, près de Thermopyles) et mourut après avoir amené de grandes foules à la foi. Cité in Romains, XVI, 10. (31 octobre)
33. Aristobule, frère de saint Barnabé et comme lui juif chypriote. Après avoir prêché l’Evangile aux Celtibériens (Celtes du Nord de l’Espagne), il devint le premier évêque de Bretagne (Angleterre actuelle), où il s’endormit dans la paix. Il laissa son nom à une contrée de ce pays qui devint par la suite un petit royaume au Moyen-Age, l’Arwystli. Cité in Romains, XVI, 8-11. (31 octobre et 16 mars)
34. Herodion ou Rodion, parent de Paul. Décapité à Rome le jour où Pierre fut martyrisé. Cité in Romains XVI, 15 (8 avril et 10 novembre)
35. Agabus. Cité in Actes XI, 28 & XXI, 10 (8 avril)
36. Rufus. Cité in Marc XV, 21 & Romains XVI, 13 (8 avril)
37. Asyncritus (8 avril)
38. Phlegon. Cité in Romains XVI, 14 (8 avril)
39. Hermas, auteur du Pasteur d’Hermas, martyr. Cité in Romains XVI, 14 (5 et 30 novembre, et 31 mai)
40. Patrobas. Cité in Romains XVI, 14 (5 novembre)
41. Hermès. Cité in Romains XVI, 14 (8 avril)
42. Lin, premier successeur de Pierre comme évêque de Rome. Cité in II Timothée IV, 21 (5 novembre)
43. Gaius. Cité in Actes XIX, 29 & XX, 4, Romains XVI, 23, I Corinthiens I, 14 & III Jean 1 (5 novembre)
44. Philologus, établi comme évêque de Sinope par André. Cité in Romains XVI, 15 (5 novembre)
45. Lucius. Cité in Actes XIII, 1 & Romains XVI, 21 (10 septembre)
46. Jason, compagnon de Sosipater à Corfou. Cité in Actes XVII, 5-9 (28 avril)
47. Sosipater (Sosipatre), parent de Paul, compagnon du précédent. Cité in Actes XX, 4 & Romains XVI, 21 (28 avril et 10 novembre)
48. Olympas ou Olympe, décapité à Rome le jour où Pierre fut martyrisé. Cité in Romains XVI, 15 (10 novembre)
49. Tertius, compagnon de Paul, écrivit l’épître aux Romains sous la dictée de celui-ci. Il succéda à Sosipater sur le siège d’Iconium et fut martyrisé. Cité in Romains XVI, 22 (30 octobre et 10 novembre)
50. Erastos (Eraste). Diacre de l’Eglise de Jérusalem puis compagnon de Paul, cité avec Timothée in Actes XIX, 22. Cité aussi in Romains XVI, 23 & 2 Timothée IV, 20. (10 novembre)
51. Quartus. Cité in Romains XVI, 23 (10 novembre)
52. Evodius, successeur de Pierre sur le siège d’Antioche, martyrisé sous Néron à l’âge de 66 ans. Cité in Philippiens IV, 2 (7 septembre)
53. Onésiphore, martyrisé à Parium. cité in II Timothée I, 16 & IV, 19 (7 septembre et 8 décembre)
54. Clément. Cité in Philippiens IV, 3 (saint Hippolyte le distingue du pape de Rome en faisant un évêque en Sardaigne) (25 novembre)
55. Sosthènes, cité par saint Clément parmi les 70 disciples, aux dires d’Eusèbe. Cité in I Corinthiens I, 1 (8 décembre)
56. Apollos. Cité in Actes XVIII, 24 & XIX, 1, I Corinthiens I, 12, III, 4-22, IV, 6, XVI, 12 & Tite III, 13 (30 mars et 8 décembre)
57. Tychique, successeur de Sosthènes dans l’épiscopat. Cité in Actes XX, 4, Ephesiens VI, 21, Colossiens IV, 7, II Timothée IV, 12 & Tite III, 12 (8 décembre)
58. Epaphrodite. Cité in Philippiens II, 25 & IV, 18 (8 décembre)
59. Carpus. Cité in II Timothée IV, 13 (26 mai)
60. Quadratus, martyrisé à Magnésie (21 septembre)
61. Marc surnommé Jean (27 septembre)
62. Zénon (Zénas) le Juriste. Cité in Tite III, 13 (27 septembre)
63. Aristarque, martyrisé sous Néron. Cité in Actes XIX, 29, XX, 4 & XXVII, 2, Colossiens IV, 10 & Philémon 24 (à distinguer de celui cité en Romains XVI 14 – la liste attribuée à saint Hippolyte distingue bien deux Aristarque) (15 avril et 27 septembre)
64. Pudence, martyrisé sous Néron (15 avril)
65. Trophime, compagnon de Paul, martyrisé avec lui à Rome sous Néron. Cité in Actes XX, 4, XXI, 29 & II Timothée IV, 20 (15 avril)
66. Marc le parent de Barnabée (30 octobre)
67. Artémas. Cité in Tite III, 12 (30 octobre)
68. Aquila, martyr. Cité in Actes XVIII, 2 & 26, Romains XVI, 3, I Corinthiens XVI, 19 & II Timothée IV, 19 (14 juillet)
69. Fortunatus. Cité in I Corinthiens XVI, 17 (15 juin)
70. Achaïcus. Cité in I Corinthiens XVI, 17 (4 janvier).

Etaient-ils 70 ou 72 ?

Selon les différents manuscrits anciens du Nouveau Testament, on lit soit 70 soit 72 dans le verset de Luc X, 1. Si le rit byzantin a choisi de garder le chiffre de 70 Apôtres, saint Jérôme, dans sa traduction latine de la Bible, a ainsi retenu celui de 72. Cette ambiguïté est très intéressante et peut-être n’est-elle pas le fruit d’un pur hasard.
On retrouve en effet la même hésitation pour le nombre des petits enfants de Noé (Genèse X) et pour celle du nombre des traducteurs de la Bible en grec (traduction dite des Septante car réalisée par 72 Anciens selon la Lettre d’Aristée, mais 70 selon Flavius Josèphe). Si 72 rempli une fonction symbolique (6×12), 70 est également le nombre de membres de la famille de Jacob Israël qui vinrent s’établir en Egypte. 70 est surtout le nombre des anciens qui sont adjoints à Moïse pour gouverner le peuple hébreu (70+2 donc, si on ajoute Moïse et Aaron) :

Le Seigneur répondit à Moïse ; Assemblez-moi soixante et dix hommes des anciens d’Israël, que vous saurez être les plus expérimentés et les plus propres a gouverner, et menez-les à l’entrée du tabernacle de l’alliance, où vous les ferez demeurer avec vous. Je descendrai là pour vous parler ; je prendrai de l’Esprit qui est en vous, et je leur en donnerai, afin qu’ils soutiennent avec vous le fardeau de ce peuple, et que vous ne soyez point trop chargé en le portant seul. (Nombre XI, 16-17).

Le choix des 70 par le Christ dans le Nouveau Testament fait manifestement référence à cet archétype de l’Ancienne Alliance.

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire des Apôtres. Et maintenant. Theotokion de tierce.
Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de l’avant-fête. Et maintenant. Theotokion de sexte.
Kondakion : de l’avant-fête.

A la divine liturgie de saint Jean Chrysostome

Tropaires des Béatitudes : Quatre tropaires du ton dominical occurrent auxquels on ajoute quatre tropaires de la 3ème ode du canon de l’avant-fête & quatre tropaires de la 6ème ode du canon des Apôtres, ces deux canons sont œuvres de saint Joseph l’Hymnographe (816 † 886) :
1. Il est beau à voir & bon à manger, * le fruit qui a causé mon trépas ; * mais le Christ est cet arbre de vie * dont je puis manger sans mourir ; * & je crie avec le bon Larron : ** Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton royaume.
2. Dieu de tendresse, mis en croix, tu effaças * la cédule de l’antique péché d’Adam ; * de l’erreur tu sauvas l’ensemble des mortels : ** aussi nous te chantons, Bienfaiteur & Seigneur.
3. Sur le croix, Dieu de tendresse, tu clouas nos péchés, * par ta mort tu triomphas de la mort ; * d’entre les morts tu éveillas les trépassés ; ** aussi nous nous prosternons devant ta sainte Résurrection.
4. Dans les oreilles d’Eve le serpent injecta son venin, * mais le Christ sur l’arbre de la croix * fit jaillir pour le monde la douceur de la vie. ** Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton royaume.
5. Que nul mortel se glorifie * en sa richesse ou son savoir, * mais en sa foi dans le Seigneur, * disant au Christ notre Dieu * conformément à la vraie foi * et sans cesse lui chantant: * Maître, veuille m’affermir ** sur le roc de tes commandements.
6. Celui qui dès avant les siècles * siège avec le Père et l’Esprit, * ayant pris chair, comme il le sait, * de la Vierge ces temps derniers, * le Christ, vient se faire baptiser * pour donner à tous ** l’immortalité par la divine immersion.
7. Désireux d’ensevelir * dans les ondes nos péchés, * le Christ notre Dieu * en la tendresse de son cœur * s’avance vers les flots * du Jourdain pour nous tirer * de notre corruption ** et nous recréer par le Baptême divin.
8. Du premier père voulant couvrir * l’infamante nudité, * tu te dépouilles librement * et toi-même t’enveloppes, ô Christ, * des flots du Jourdain, * toi qui bâtis sur les eaux * tes chambres hautes, Seigneur ** qui seul nous prends en pitié.
9. Apôtres, comme vivantes nuées * vous avez répandu sur le monde entier * l’eau salutaire de la vie ** pour arroser les cœurs des croyants.
10. La puissance de vos paroles divines a vaincu * l’éloquence des rhéteurs * et rendu sages ceux qu’avait aliénés ** la connaissance de l’erreur.
11. Comme Disciples du Verbe soient magnifiés * Trophime et le divin Pudens, * Aristarque et l’illustre Philémon, ** Onésiphore et l’excellent Tychique.
12. Je te chante, seule digne de nos chants, * je te glorifie, toi que Dieu a glorifiée, * et je te dis bienheureuse puisque Dieu lui-même l’a dit, ** toi que les humains déclarent telle d’âge en âge.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 7 : Tu as détruit la mort par ta croix, * ouvert au Larron le Paradis ; * changé en joie les pleurs des myrrophores * et ordonné aux apôtres de prêcher. * Tu es ressuscité, ô Christ Dieu, ** donnant au monde ta grande miséricorde !
2. Tropaire de l’avant-fête, ton 4 : Prépare-toi, Zabulon ; * dispose-toi, Nephtali. * Jourdain, arrête-toi, * pour accueillir avec des transports de joie le Seigneur qui vient se faire baptiser. * Réjouis-toi Adam avec notre première mère ; * ne vous cachez plus comme jadis au paradis ; * Celui qui vous voyait nus, apparaît pour vous revêtir de votre robe première. ** Le Christ est apparu, voulant renouveler toute la création.
3. Tropaire des Apôtres, ton 3 : Saints Apôtres, * intercédez auprès du Dieu miséricordieux * afin qu’Il accorde le pardon des péchés ** à nos âmes.
4. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
5. Kondakion des Apôtres, ton 2 : Fidèles, célébrons divinement * le chœur des septante Disciples du Christ ; * par eux nous avons tous appris en effet * le culte de l’indivisible Trinité : ** ils sont les luminaires de la Foi divine.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion de l’avant-fête, ton 4 : Étant descendu en ce jour dans les flots du Jourdain, * le Seigneur crie à Jean : * « Ne crains point de me baptiser, * car Je suis venu sauver ** Adam, le premier père ».

Prokimen
Du dimanche avant la Théophanie, ton 6 :
℟. Sauve, Seigneur ton peuple, et béni ton héritage (Psaume 27, 9).
℣. Vers Toi, Seigneur, j’appelle : mon Dieu, ne reste pas silencieux en face de moi (Psaume 27, 1).
Des Apôtres, ton 8 :
℟. Par toute la terre a retenti leur message, & leur parole jusqu’aux limites du monde (Psaume 18, 5).

Epîtres
Du dimanche avant la Théophanie : II Timothée (§ 298) IV, 5-8.
J’ai bien combattu ; j’ai achevé ma course ; j’ai gardé la foi.
Des Apôtres : Romains (§ 96) VIII, 8-14.
Car tous ceux qui sont poussés par l’Esprit de Dieu, sont enfants de Dieu.

Alleluia
Du dimanche avant la Théophanie, ton 8 :
℣. Que Dieu nous prenne en grâce, et nous comble de ses bénédictions : qu’il répande sur nous la lumière de son visage, et qu’il fasse éclater sur nous sa miséricorde (Psaume 66, 2).
Des Apôtres, ton 4 :
℣. Les cieux rendent grâce pour tes merveilles, Seigneur, pour ta fidélité, dans l’assemblée des saints (Psaume 88, 6).

Evangiles
Du dimanche avant la Théophanie : Marc (§ 1) I, 1-8.
Pour moi, je vous ai baptisés dans l’eau : mais pour lui, il vous baptisera dans le Saint-Esprit.
Des Apôtres : Luc (§ 50) X, 1-15.
Ensuite le Seigneur choisit encore soixante [et douze] autres, qu’il envoya devant lui, deux à deux, dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Des Apôtres : Par toute la terre a retenti leur message, & leur parole jusqu’aux limites du monde (Psaume 18, 5). Alleluia, alleluia, alleluia.

Télécharger le livret des choristes pour ce dimanche.

Programme du XXXème dimanche après la Pentecôte – Dimanche avant la Théophanie – Saint Séraphim de Sarov – ton 5

Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 15 janvier 2017 du calendrier grégorien – 2 janvier 2017 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton V de l’Octoèque. Nous entrons aujourd’hui dans les jours d’avant-fête de la Théophanie. En ce jour se célèbre aussi la fête de saint Séraphim de Sarov.

Né en 19 juillet 1759, Prokhore Mochnine entre à 19 ans comme novice au monastère de Sarov (350 km à l’Est de Moscou), et reçoit, huit ans plus tard, avec son habit de moine, son nouveau nom : Seraphim. Ordonné diacre, puis prêtre, il obtient de l’higoumène de son monastère, en 1790, la permission de se retirer en ermite, dans la forêt.

Il vécut ainsi, partageant sa vie entre son ermitage et le monastère de Sarov, une ascèse rigoureuse, faite de jeûne, de solitude, d’humilité et de prière, avec comme objectif permanent de se « rapprocher du Christ ». Ses lectures étaient la Bible (il lisait le Nouveau Testament en entier chaque semaine), ainsi que les écrits des Pères de l’Église.

Dans son immense désir de tout rapporter à Jésus, il avait donné aux environs de son ermitage des noms bibliques. À “Nazareth”, il chantait les hymnes “akathistes” à la Vierge ; récitait les offices de sexte et none au “Golgotha” ; lisait l’évangile de la Transfiguration au “Mont Thabor”, et entonnait à “Bethléem” le “Gloire à Dieu au plus haut des cieux”. Il vécut même, pendant un temps, la vie des stylites. Ainsi, durant mille jour et nuits, il passait des heures sur un rocher, à prier.

Un événement, qui faillit lui coûter la vie, illustre bien le caractère du “misérable Seraphim” (ainsi qu’il se définissait lui-même) : en septembre 1804, il fut agressé à son ermitage par trois brigands (issus d’un village voisin) qui voulaient le voler (lui qui ne possédait rien !). N’ayant rien trouvé, ils le battirent et le laissèrent pour mort, avec une fracture du crâne, et plusieurs côtes cassées. Plus tard, les brigands ayant été retrouvés, le père Seraphim qui avait été ramené au monastère s’opposa formellement à ce qu’ils soient châtiés : il avait pardonné. Néanmoins, après cet incident, son higoumène ne l’autorisa plus à retourner à son ermitage, et c’est dans le monastère de Sarov qu’il vécut les années suivantes.

A partir de 1822 (il avait alors 63 ans), sa renommée se répandit. Il fut alors continuellement assailli de centaines visiteurs, sa sagesse surnaturelle, ses charismes de prescience et les guérisons spectaculaires qu’il accomplissait l’ayant rapidement rendu célèbre.

Dans la nuit du 1er au 2 janvier 1833, quoique l’on fût dans le “temps de Noël”, on l’entendit chanter les hymnes de Pâques, notamment le tropaire de la résurrection. Ce furent ses dernières paroles. Il fut trouvé mort au petit matin dans sa cellule, agenouillé en prière devant une icône de la Theotokos.

Le 19 juillet 1903, 70 ans après sa mort, prenant acte de la vénération dont le starets Seraphim était l’objet, “persuadé de l’authenticité des miracles attribués aux prières du starets Seraphim, et rendant grâce à Dieu glorifié dans ses saint”, le Saint Synode procéda à sa canonisation. En présence du saint Tsar Nicolas II, d’un clergé abondant et d’une foule immense eut lieu l’office de glorification au cours duquel on chanta le tropaire composé en l’honneur du nouveau saint. Durant la nuit qui suivit, la foule resta sur place, à prier, puis, contrairement à l’usage, les hymnes de Pâques furent entonnés. Il devint un des saints les plus populaires de l’église russe. Il est fêté le 2 janvier, ainsi que le 19 juillet pour la translation de ses reliques.

La spiritualité de Séraphim, très ancrée dans la Bible et la tradition patristique (en particulier la Philocalie), s’exprime en particulier dans son Entretien avec Motovilov qu’il avait guéri ainsi que dans les Instructions spirituelles qui ont été rassemblées par les moniales de Diveïevo.

Homme de prière, profondément spirituel, saint Seraphim voyait “au-delà des apparences”. Il est à ce titre (et à d’autres) à rapprocher de son contemporain français, saint Jean-Marie Vianney. Outre de nombreux conseils surnaturels qu’il prodigua à ses innombrables visiteurs, on rapporte que saint Séraphim prophétisa sur la révolution bolchevique (“la vie sera courte, alors, les anges auront à peine le temps de ramasser les âmes…”) mais également sur l’avenir de la France, en raison du grand amour que la Mère de Dieu porte à notre pays.

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Vénérable Père. Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de l’avant-fête. Kondakion : du Vénérable Père.

Tropaires des Béatitudes : 4 tropaires du dimanche, ton 5, 4 tropaires de la 3ème ode du canon de l’avant-fête (œuvre de saint Joseph l’Hymnographe (816 † 886)), & 4 tropaires de la 6ème ode du canon du Vénérable Père :
1. Le bon Larron sur la croix * eut foi en ta divinité, ô Christ ; * il te confessa d’un cœur sincère en s’écriant : ** De moi, Seigneur, en ton royaume souviens-toi.
2. Sur le bois de la croix * pour nous les hommes tu fis fleurir la vie * et se flétrir la malédiction de l’arbre défendu : ** Sauveur & Créateur, nous te chantons d’un même chœur.
3. Par ta mort, ô Christ, * tu as brisé la force de la mort, * ressuscitant tous les morts depuis Adam, ** qui te chantent comme vrai Dieu & Sauveur du genre humain.
4. Venues à ton sépulchre, Sauveur, * les saintes Femmes te cherchaient * pour embaumer la Source de vie, ** mais un Ange leur apparut pour leur dire : Il est ressuscité, le Seigneur !
5. Seigneur, affermis nos cœurs en ton amour, * toi qui sur la croix fis disparaître le péché, * et plante la crainte de ton nom ** dans les cœurs de ceux qui te louent.
6. Le Christ est apparu, disait le Précurseur, * le voici qui marche vers les rives du Jourdain ; * hâtons-nous d’aller à sa rencontre ** pour être illuminés dans la pureté de nos cœurs.
7. Cherchant la brebis perdue dans les ravins, * tu vêtis ma pauvreté de ta richesse * et te levas pour être baptisé, ** toi l’universelle Rédemption.
8. Terre et ciel, maintenant dansez de joie, * car le Bienfaiteur universel est baptisé ; * dans les eaux il engloutit la multitude ** de nos immenses péchés.
9. Ton âme sainte fut pour Dieu * une demeure qu’habita * le Père avec le Fils et l’Esprit saint ; * c’est pourquoi, Vénérable, nous t’en prions : ** éloigne de tes fidèles les assauts de l’ennemi et donne à tes Églises la paix.
10. Vénérable Séraphim, nous célébrons * tes sublimes exploits au désert, tes labeurs * et la douceur de ton enseignement : * par eux tu as illuminé * les multitudes qui s’approchèrent de toi ** et tu leur enseignas à chanter la consubstantielle Trinité.
11. Ayant suivi ton Maître le Christ, * bienheureux Père, en la pureté de ta vie, * tu as mené ta course à bonne fin * et dans les demeures éternelles à présent * tu contemples ce que voient les Anges ; c’est pourquoi, ** vénérant ta mémoire, nous magnifions le Christ.
12. Vers toi je me réfugie, * ô Vierge toute-pure, à présent : * par ton intercession * sauve-moi, garde-moi ; * tout ce que tu veux, tu le peux en effet, ** comme la Mère du Tout-puissant.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 5 : Le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, * né de la Vierge pour notre salut, * chantons-le, fidèles, et adorons-le, * car il a daigné dans sa chair monter sur la Croix * et supporter la mort, * afin de ressusciter les morts ** par sa glorieuse Résurrection.
2. Tropaire de l’avant-fête, ton 4 : Prépare-toi, Zabulon, * & pare-toi, Nephtali ; * fleuve du Jourdain, arrête-toi, * accueille avec allégresse le Maître qui vient se faire baptiser. * réjouis-toi, Adam avec notre première mère * ne vous cachez plus comme jadis au Paradis ; * car celui qui vous avait vus dans votre nudité est apparu, * pour vous revêtir du premier vêtement. * Le Christ est apparu voulant renouveler toute la création.
3. Tropaire du Vénérable Père, ton 4 : Depuis ta jeunesse tu as aimé le Christ, Bienheureux, * et, désirant avec ardeur ne servir que lui seul, * au désert tu excellas * dans le travail et la prière continue ; * par la tendresse de ton cœur tu as acquis l’amour du Christ * et plus que tous tu as chéri la Mère de Dieu ; * c’est pourquoi nous te chantons : ** que tes prières nous obtiennent le salut, vénérable Père Séraphim.
4. Kondakion du dimanche, ton 5 : Tu es descendu aux enfers, ô mon Sauveur, * tu as brisé leurs portes, comme Tout-Puissant, * avec toi tu as ressuscité les morts, comme Créateur ; * et tu as brisé l’aiguillon de la mort * et Adam a été délivré de la malédiction, ô Ami des hommes. * Aussi te clamons-nous : ** Sauve-nous, Seigneur.
5. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
6. Kondakion du Vénérable Père, ton 2 : Ayant délaissé les attraits du monde et tout ce qui se corrompt, * tu as élu demeure au monastère de Sarov * et, par l’angélique vie que tu menas, * pour beaucoup tu fus le chemin vers le salut ; * c’est pourquoi le Christ t’a glorifié en t’accordant * le don des guérisons & des miracles ; * aussi nous te chantons : ** Réjouis-toi, ô notre vénérable Père Séraphim.
7. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
8. Kondakion de l’avant-fête, ton 4 : Se trouvant aujourd’hui dans les flots du Jourdain, * le Seigneur dit à Jean : * Ne crains pas de me baptiser, * je suis venu en effet * sauver Adam le premier Père.

Prokimen
De l’avant-fête, ton 6 :
℟. Sauve, Seigneur ton peuple, et béni ton héritage (Psaume 27, 9).
℣. Vers Toi, Seigneur, j’appelle : mon Dieu, ne reste pas silencieux en face de moi (Psaume 27, 1).
Du Vénérable Père, ton 7 :
℟. Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses serviteurs (Psaume 115, 5).

Epîtres
Du dimanche avant la Théophanie : II Timothée (§ 298) IV, 5-8.
J’ai bien combattu ; j’ai achevé ma course ; j’ai gardé la foi.
Du Vénérable Père : Galates (§ 213) V, 22 – VI, 2.
Si nous vivons par l’Esprit, conduisons-nous aussi par l’Esprit.

Alleluia
De l’avant-fête, ton 8.
℣. Que Dieu nous prenne en grâce, et nous comble de ses bénédictions : qu’il répande sur nous la lumière de son visage, et qu’il fasse éclater sur nous sa miséricorde (Psaume 66, 2).
Du Vénérable Père, ton 6 :
℣. Bienheureux l’homme qui craint le Seigneur, et qui a une grande affection pour ses commandements (Psaume 111, 1).

Evangiles
Du dimanche avant la Théophanie : Marc (§ 1) I, 1-8.
Pour moi, je vous ai baptisés dans l’eau : mais pour lui, il vous baptisera dans le Saint-Esprit.
Du Vénérable Père : Luc (§ 24) VI, 17–23.
Et tout le peuple tâchait de le toucher, parce qu’il sortait de lui une vertu qui les guérissait tous.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Du saint : La mémoire du juste sera éternelle (Psaume 111, 6). Alleluia, alleluia, alleluia.

Télécharger le livret des choristes au format PDF

Programme du XXXVIIème dimanche après la Pentecôte – avant-fête de la Rencontre du Seigneur – saint Tryphon – ton 4

Fête de la Rencontre du SeigneurParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 14 février 2016 du calendrier grégorien – 1er février 2016 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton IV de l’Octoèque. C’est aujourd’hui l’Avant-fête de la Rencontre du Seigneur (Hypapante), appelée en Occident Purification de la Sainte Vierge ou “Chandeleur”.

La fête de la Rencontre du Seigneur est l’une des 12 grandes fêtes de l’année liturgique byzantine, elle est précédée d’un jour d’avant-fête et suivie de sept jours d’après-fête (clôture de la fête le 9 février). Le quarantième jour après la Nativité du Christ — son enfant «premier-né», Marie le porta au temple, selon la loi de Moïse, pour y être offert au Seigneur, et racheté par le sacrifice de deux tourterelles ou deux petits de colombe (Luc 2, 22-37).

Dans l’Église byzantine, la fête de la Sainte Rencontre est considérée comme une fête de la Vierge : les ornements sont de couleur bleue, les offices sont structurés comme ceux de la Vierge (cathisme des vêpres, prokimenon des Matines, antiphones et prokimenon de la liturgie).

Cette fête existait à Jérusalem dès la première moitié du IVème siècle, elle est mentionnée dans le récit de pèlerinage au Lieux Saints de la pèlerine espagnole Egérie en 386. L’empereur Justinien Ier l’introduisit en 542 dans tout l’empire byzantin. Nous la trouvons célébrée à Rome au VIIème siècle, où elle est dotée d’une procession sous le pape saint Serge Ier qui était d’origine syrienne.

Dans le rit romain traditionnel, cette fête est aussi considéré comme une fête de la Vierge. Les livres liturgiques occidentaux ont appelé aussi autrefois cette fête Occursum Domini ou Obviatio, comme en Orient. Du reste, deux pièces de la liturgie byzantine – le tropaire et le premier des apostiches idiomèles – ont été transcrites en latin au VIIIème siècle pour servir à la procession latine de la Chandeleur.

*

Saint martyr TryphonNous faisons aussi mémoire en ce jour du saint martyr Tryphon.

Saint Tryphon originaire de Lampsaque en Phrygie, habitait près de la ville d’Apamée. En 251, pendant la persécution de Dèce, il fut arrêté comme chrétien et conduit à Nicée devant le gouverneur de Bithynie, nommé Aquilin, qui lui fit subir en compagnie de saint Respice le supplice du chevalet durant près de trois heures.

Il est rapporté qu’il répondit au gouverneur arguant qu’ils étaient en âge de savoir ce qu’ils avaient à faire. “Cela est vrai, aussi désirons-nous atteindre à la perfection de la vraie sagesse en suivant Jésus-Christ.” Aquilin les emprisonna, puis les fit traîner par les rues de la ville, avant d’encore les torturer, les battre avec des fouets plombés et enfin de les décapiter.

Les Latins le fêtent le 10 novembre : ils lui joignent non seulement saint Respice, mais encore une vierge nommée sainte Nymphe, par la raison que les corps de ces trois martyrs sont ensemble à Rome dans l’église Santo Spirito in Sassia, sous un même autel.

Son nom a été donné à une église à Constantinople, près de celle de Sainte-Sophie et une à Rome sous son invocation qui a été unie à celle de saint Augustin (titre cardinalice). Son nom a aussi été donné à la cathédrale Saint-Tryphon de Kotor au Monténégro.

*

Ce dimanche est aussi le dimanche où se lit l’évangile de Zachée, puisque c’est le dernier dimanche après la Pentecôte, avant que ne débute la période du Triode (et de l’Avant-Carême en particulier, qui démarre dans une semaine).

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Martyr. Et maintenant. Theotokion de tierce. Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de l’Avant-fête. Et maintenant. Theotokion de sexte. Kondakion : de l’Avant-fête.

Tropaires des Béatitudes : quatre tropaires du ton dominical occurrent, quatre tropaires de la 3ème ode du canon de l’Avant-fête & quatre tropaires de la 6ème ode du canon du Martyr, œuvre de saint Théophane le Marqué :
1. A cause de l’arbre défendu * Adam fut exilé du Paradis, mais par l’arbre de la croix le Larron y entra ; * car l’un, goûtant de son fruit, méprisa le commandement du Créateur, * l’autre, partageant ta crucifixion, confessa ta divinité : ** Souviens-toi de moi dans ton royaume.
2. Seigneur exalté sur la Croix, * tu as brisé la puissance de la mort, * effaçant la cédule écrite contre nous ; * accorde-nous la repentance du Larron * et donne à tes fidèles serviteurs, ô Christ notre Dieu, * de te crier comme lui : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
3. D’un coup de lance, sur la croix * tu as déchiré la cédule écrite contre nous ; * et, compté parmi les morts, tu as enchaîné le prince de l’Enfer, * délivrant tous les hommes des liens de la mort * par ta Résurrection, dont la lumière a brillé sur nous ; * Seigneur ami des hommes, nous te crions : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
4. Crucifié & ressuscité du tombeau, * Dieu tout-puissant, le troisième jour, * avec toi, seul Immortel, tu ressuscitas le premier homme, Adam ; * donne-moi, Seigneur, de prendre aussi la voie du repentir * afin que, de tout mon cœur * & dans l’ardeur de ma foi, je te crie : ** Souviens-toi de moi, Sauveur, en ton royaume.
5. Que le Temple s’ouvre, car à présent * s’avance le temple de Dieu * qui va faire de nous ** les temples de son Esprit saint.
6. Voici que l’ombre a disparu, * cédant la place à la vérité * de la grâce qui survient : ** reçois donc le Christ, Siméon.
7. Anne, la sage veuve, * solitaire et connue de Dieu, * rende grâces maintenant ** à celui qui pour nous devient enfant selon la chair !
8. Chantons selon la vraie foi * la Vierge Mère de Dieu, * car elle intercède pour nous ** sans cesse auprès du Seigneur.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 4 : Ayant appris de l’Ange la prédication lumineuse de la Résurrection, * et le terme de l’ancestrale condamnation, * les femmes disciples du Seigneur * dirent, pleines de fierté, aux Apôtres : * “Renversée est la mort ! * Le Christ Dieu est ressuscité, ** donnant au monde sa grande miséricorde !”
2. Tropaire de l’Avant-fête, ton 1 : Le chœur céleste des Anges du ciel , venant sur la terre * voici le Premier-Né de toute la création * qui vient, porté au Temple comme un nouveau-né dans les bras de la Mère qui ne connût pas d’hommes ** c’est pourquoi avec nous chantent-ils les hymnes de l’Avant-Fête, en se réjouissant.
3. Tropaire du Martyr, ton 4 : Ton Martyr, Seigneur, Tryphon, * pour le combat qu’il a mené, a reçu la couronne d’immortalité de toi, notre Dieu ; * animé de ta force, il a terrassé les tyrans * et réduit à l’impuissance l’audace des démons ; ** par ses prières sauve nos âmes.
4. Kondakion du dimanche, ton 4 : Mon Sauveur & mon libérateur * a ressuscité tous les mortels, * les arrachant par sa force divine aux chaînes du tombeau ; * il a brisé les portes de l’Enfer ** et en maître souverain il est ressuscité le troisième jour.
5. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
6. Kondakion du Martyr, ton 8 : Avec la fermeté de la Trinité tu as déraciné le polythéisme des extrémités de la terre, ô très glorieux ; et, honoré en Christ, tu as vaincu les tyrans dans le Christ Sauveur, * tu as reçu la couronne du martyre ** et le don de guérisons divines, en ce que tu es invincible.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion de l’Avant-fête, ton 6 : Le Verbe qui était invisiblement avec le Père, * est maintenant visible dans la chair ; * né ineffablement de la Vierge, * et il est offert au grand prêtre dans les bras du vieillard : * Adorons-le ** Lui, notre vrai Dieu.

Prokimen
Du dimanche, ton 4 :
℟. Que tes œuvres sont grandes, Seigneur ! Toutes, avec sagesse tu les fis (Psaume 103, 24).
℣. Bénis le Seigneur, mon âme ! Seigneur, mon Dieu, tu es si grand ! (Psaume 103, 1).
[Du Martyr, ton 7 :
℟. Le juste a sa joie dans le Seigneur, en lui il se réfugie (Psaume 63, 11).]

Epîtres
Du dimanche : I Timothée (§ 285) IV, 9-15.
Car ce qui nous porte à souffrir tous les maux et tous les outrages dont on nous charge, c’est que nous espérons au Dieu vivant, qui est le Sauveur de tous les hommes, et principalement des fidèles.
[Du Martyr : Romains (§ 99) VIII, 28-39.
Qui donc nous séparera de l’amour du Christ ? Sera-ce l’affliction, ou les déplaisirs, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou les périls, ou le fer, ou la violence ?]

Alleluia
Du dimanche, ton 4 :
℣. Va, chevauche pour la cause de la vérité, de la piété & de la justice (Psaume 44, 5).
℣. Tu aimes la justice, tu hais l’impiété (Psaume 44, 8).
[Du Martyr, ton 4 :
℣. Le juste fleurira comme un palmier, il grandira comme un cèdre du Liban (Psaume 91, 13).]

Evangiles
Du dimanche : Luc (§ 94) XIX, 1-10 (Zachée).
Car le Fils de l’homme est venu pour chercher et pour sauver ce qui était perdu.
[Du Martyr : Luc (§ 51) X, 19-21.
Vous voyez que je vous ai donné le pouvoir de fouler aux pieds les serpents et les scorpions, et toute la puissance de l’ennemi ; et rien ne pourra vous nuire.]

Versets de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
[Du Martyr : La mémoire du juste sera éternelle (Psaume 111, 6).] Alleluia, alleluia, alleluia.

Télécharger le livret des choristes pour ce dimanche.

Programme du XXXIIIème dimanche après la Pentecôte – dimanche avant la Théophanie – 70 Apôtres – ton 8

Les 70 disciples du ChristParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 17 janvier 2016 du calendrier grégorien – 4 janvier 2016 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton VIII de l’Octoèque. Ce dimanche est aussi celui avant la Théophanie, dont nous sommes du reste, du 2 au 5 janvier, dans les jours d’avant-fête.

Nous fêtons aussi en ce jour la synaxe des 70 Apôtres du Christ.

Ceux qu’en Occident on appelle plus volontiers les 70 Disciples (titre qui s’appuie sur Luc X, 23) sont qualifiés en général d’Apôtres dans la tradition liturgique orientale, car en effet ils furent bien envoyés (ἀπέστειλεν) deux à deux en mission par le Christ. Seul l’évangéliste Luc en fait mention en son chapitre X, 1-24, et les différentes listes données par la tradition le comptent lui-même en général parmi les 70 :

1 Ensuite le Seigneur choisit encore soixante dix [soixante douze] autres, qu’il envoya devant lui, deux à deux, dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller.
2 Et il leur disait : La moisson est grande ; mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le Maître de la moisson, qu’il envoie des ouvriers en sa moisson.
3 Allez : je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.
4 Ne portez ni bourse, ni sac, ni souliers ; et ne saluez personne dans le chemin.
5 En quelque maison que vous entriez, dites d’abord : Que la paix soit dans cette maison !
6 Et s’il s’y trouve quelque enfant de paix, votre paix reposera sur lui ; sinon, elle retournera sur vous.
7 Demeurez en la même maison, mangeant et buvant de ce qu’il y aura chez eux : car celui qui travaille, mérite sa récompense. Ne passez point de maison en maison.
8 Et en quelque ville que vous entriez, et où l’on vous aura reçus, mangez ce que l’on vous présentera.
9 Guérissez les malades qui s’y trouveront, et dites-leur : Le royaume de Dieu est proche de vous.
10 Mais si étant entrés en quelque ville, on ne vous y reçoit point, sortez dans les places, et dites :
11 Nous secouons contre vous la poussière même de votre ville, qui s’est attachée à nos pieds : sachez néanmoins que le royaume de Dieu est proche.
12 Je vous assure qu’au [dernier] jour, Sodome sera traitée moins rigoureusement que cette ville-là.
13 Malheur à toi, Corozaïn ! malheur à toi, Bethsaïde ! parce que si les miracles qui ont été faits chez vous, avaient été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu’elles auraient fait pénitence dans le sac et dans la cendre.
14 c’est pourquoi, au jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement que vous.
15 Et toi, Capharnaüm, qui as été élevée jusqu’au ciel, tu seras précipitée jusque dans le fond des enfers.
16 Celui qui vous écoute, m’écoute : celui qui vous méprise, me méprise ; et celui qui me méprise, méprise celui qui m’a envoyé.
17 Or les soixante dix [soixante et douze] disciples s’en revinrent avec joie, lui disant : Seigneur ! les démons mêmes nous sont assujettis par la vertu de votre nom.
18 Il leur répondit : Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair.
19 Vous voyez que je vous ai donné le pouvoir de fouler aux pieds les serpents et les scorpions, et toute la puissance de l’ennemi ; et rien ne pourra vous nuire.
20 Néanmoins ne mettez point votre joie en ce que les esprits impurs vous sont soumis ; mais réjouissez-vous plutôt de ce que vos noms sont écrits dans les cieux.
21 En cette même heure Jésus tressaillit de joie par le mouvement du Saint-Esprit, et dit ces paroles : Je vous rends gloire, mon Père, Seigneur du ciel et de la terre ! de ce que tandis que vous avez caché ces choses aux sages et aux prudents, vous les avez révélées aux petits. Oui, mon Père ! je vous en rends gloire, parce qu’il vous a plu que cela fût ainsi.
22 Mon Père m’a mis toutes choses entre les mains : et nul ne connaît qui est le Fils que le Père ; ni qui est le Père que le Fils, et celui à qui le Fils aura voulu le révéler.
23 Et se retournant vers ses disciples, il leur dit : Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez !
24 Car je vous déclare que beaucoup de prophètes et de rois ont souhaité de voir ce que vous voyez, et ne l’ont point vu ; et d’entendre ce que vous entendez, et ne l’ont point entendu.

Les 70 eurent donc la grâce d’avoir été associés au ministère terrestre du Christ, proclamant le royaume de Dieu dans toute sa puissance en vue de la délivrance de l’homme de l’emprise de Satan et de ses démons. Il est probable qu’après la Pentecôte, les 70 furent des chevilles ouvrières de la diffusion de la foi dans le Christ aux quatre coins de l’univers, en association avec le groupe des 12 (c’est ce qui ressort en tout cas des listes traditionnellement dressées).

Si Eusèbe de Césarée dans son Histoire ecclésiastique (Livre I, chap. XII), déclare qu’aucune liste des 70 n’existe à sa connaissance, il admet qu’en faisaient partie Barnabé, Sosthène, Céphas (distinct de Pierre), Matthias et l’autre disciple qui furent tirés au sort pour remplacer Judas Iscariote dans le groupe des douze, ainsi que Thaddée d’Edesse (distinct de l’apôtre Jude Thaddée).

Toutefois, une première liste des 70 pourrait avoir été dressée par saint Hippolyte de Rome (170 † 235). Cette très intéressante liste fait suite à un manuscrit de son traité contre toutes les hérésies, dont la majeure partie – qui était estimée perdue – a été retrouvée dans une bibliothèque du Mont-Athos en 1842. Un gage intéressant pour la fiabilité et l’ancienneté de ce texte est qu’il contient des détails qu’une hagiographie usuelle se serait bien gardé d’indiquer (e.g. “Demas, qui devint aussi un prêtre d’idoles”). Cette liste conserve aussi des archaïsmes très intéressants, comme la présence d’un Céphas distinct de Pierre, attestée par saint Clément de Rome et par Eusèbe de Césarée. En voici le texte :

“A propos des 70 Disciples
1. Jacques le frère du Seigneur, évêque de Jérusalem.
2. Cléopas, évêque de Jérusalem.
3. Matthias, qui suppléa à la place vacante dans le nombre des 12 Apôtres.
4. Thaddée, qui apporta l’épître à Augarus.
5. Ananie, qui baptisa Paul, et fut évêque de Damas.
6. Étienne, le premier martyr.
7. Philippe, qui baptisa l’eunuque.
8. Prochore, évêque de Nicomédie, qui fut aussi le premier qui parti, croyant ensemble avec ses filles.
9. Nicanor, qui mourut lorsqu’Étienne fut martyrisé.
10. Timon, évêque de Bostra.
11. Parmenas, évêque de Soli.
12. Nicolaus, évêque de Samarie.
13. Barnabas, évêque de Milan.
14. Marc l’Évangéliste, évêque d’Alexandrie.
15. Luc l’Évangéliste.
Les 2 suivants étaient des 70 disciples mais s’étaient éloignés lorsqu’ils avaient été choqués par les paroles du Christ : “Si vous ne mangez pas Ma chair et ne buvez pas Mon sang, vous n’êtes pas dignes de Moi.” Mais convaincus l’un par Pierre et l’autre par Paul de revenir au Seigneur, ils reçurent l’honneur de prêcher l’Évangile, suite à quoi ils souffrirent aussi le martyre, l’un étant brûlé, et l’autre crucifié à un olivier.
16. Silas, évêque de Corinthe.
17. Silvain, évêque de Thessalonique.
18. Crisces (Crecence), évêque de Carchedon, en Gaule.
19. Epaenetus, évêque de Carthage.
20. Andronique, évêque de Pannonie.
21. Amplias, évêque d’Odyssus.
22. Urbain, évêque de Macédoine.
23. Stachys, évêque de Byzance.
24. Barnabas, évêque d’Héraclée.
25. Phygellus, évêque d’Ephèse. Il était aussi du parti de Simon.
26. Hermogène. Lui aussi était du même esprit que le précédent.
27. Demas, qui devint aussi un prêtre d’idoles.
28. Apelles, évêque de Smyrne.
29. Aristobule, évêque de Grande-Bretagne.
30. Narcisse, évêque d’Athènes.
31. Herodion, évêque de Tarse.
32. Agabus, le prophète.
33. Rufus, évêque de Thèbes.
34. Asyncritus, évêque d’Hyrcanie.
35. Phlegon, évêque de Marathon.
36. Hermès, évêque de Dalmatie.
37. Patrobulus, évêque de Puteoli.
38. Hermas, évêque de Philippe.
39. Lin, évêque de Rome.
40. Caïus, évêque d’Ephèse.
41. Philologus, évêque de Sinope.
42, 43. Olympus et Rhodion, qui furent martyrisés à Rome.
44. Lucius, évêque de Laodicée, en Syrie.
45. Jason, évêque de Tarse.
46. Sosipatre, évêque d’Iconium.
47. Tertius, évêque d’Iconium.
48. Erastus, évêque de Panellas.
49. Quartus, évêque de Berytus.
50. Apollo, évêque de Césarée.
51. Cephas.
52. Sosthènes, évêque de Colophonia.
53. Tychique, évêque de Colophonia.
54. Epaphrodite, évêque d’Andriace.
55. Caesar, évêque de Dyrrachium.
56. Marc, cousin de Barnabas, évêque d’Apollonia.
57. Justus, évêque d’Eleutheropolis.
58. Artemas, évêque de Lystra.
59. Clément, évêque de Sardaigne.
60. Onésiphore, évêque de Corone.
61. Tychique, évêque de Chalcédoine.
62. Carpus, évêque de Berytus en Thrace.
63. Evodus, évêque d’Antioche.
64. Aristarque, évêque d’Apamée.
65. Marc, aussi appelé Jean, évêque de Bibloupolis.
66. Zénas, évêque de Diospolis.
67. Philémon, évêque de Gaza.
68, 69. Aristarque et Pudes.
70. Trophime, qui fut martyrisé avec Paul.”

Beaucoup de ces noms coïncident avec la liste canonique actuellement retenue par le rit byzantin. Celle-ci est issue d’une liste qui aurait été dressée par Dorothée de Tyr, prêtre de la fin du IIIème siècle, mais qui n’est connue que par un manuscrit du VIIIème siècle. Il y a quelques erreurs (des redondances) dans la liste de Dorothée de Tyr, elles furent partiellement corrigées par saint Dimitri de Rostov (1651 † 1709). Voici cette liste, employée par le rit byzantin, avec les dates des fêtes particulières auxquelles sont fêtés chacun des 70 tout au long de l’année liturgique byzantine :

1. Jacques le Juste, frère du Seigneur, auteur présomptif de l’Epître de Jacques et premier évêque de Jérusalem (distinct donc des 2 Apôtres de ce nom dans le groupe des 12). Cité in Matthieu XIII, 55, Marc VI, 3 & Actes XII, 17 & XV, 13 (23 octobre)
2. Marc l’Évangéliste. Cité in Actes XII, 12 & 25, XV, 37-39, Colossiens IV, 10, II Timothée IV, 11, Philemon 24 & I Pierre V, 13 (25 avril)
3. Luc l’Évangéliste. Cité in Colossiens IV, 14, II Timothée IV, 11 & Philémon 24 (18 octobre)
4. Cléopas, frère de saint Joseph, l’époux de la Vierge Marie et donc oncle du Christ, l’un des deux disciples d’Emmaüs. Cité in Luc XXIV, 18 et Jean XIX, 25 (30 octobre)
5. Siméon, fils du précédent, second évêque de Jérusalem, mort martyr par crucifixion, étant centenaire. Cité par Matthieu XIII, 55 & Marc VI, 3 (27 avril)
6. Barnabas, lévite originaire de Chypre, prénommé initialement Joseph et compagnon de Paul puis de son parent Marc (distinct de l’Evangéliste) (11 juin)
7. Joseph surnommé Barsabas ou Justus, frère du Seigneur, évêque de Beth Guvrin (Eleuthéropolis), martyr. Cité in Actes I, 23 & XVIII, 7 & Colossiens IV, 11 (30 octobre)
8. Thaddée ou Addaï, aurait été disciple de Jean le Baptiste, dont il reçut le baptême. Il apporta la foi à Edesse au roi Agbar, avec le Mandylion (image du Christ non faite de la main d’un homme, probablement l’actuel Saint Suaire de Turin) (à distinguer de Jude Thaddée, des 12 Apôtres) (21 août)
9. Ananias, qui baptisa Paul, évêque de Damas, martyrisé par lapidation. Cité in Actes IX, 10-17 & XXII, 12 (1er octobre)
10. le protomartyr Étienne le diacre. Cité in Actes VI, 5 à VII, 60, VIII, 2, XI, 19 & XXII, 20
(27 décembre)
11. Philippe le diacre, qui convertit l’eunuque de la reine Candace d’Ethiopie. Cité in Actes VI, 8 & XXI, 8 (11 octobre)
12. Prochore le diacre, établi comme évêque de Nicomédie par Pierre, exilé à Patmos avec Jean et martyrisé à Antioche. Cité in Actes VI, 5 (28 juillet)
13. Nicanor le diacre, martyrisé le même jour qu’Etienne le diacre. Cité in Actes VI, 5 (28 juillet et 28 décembre)
14. Timon le diacre, qui fut jeté dans une fournaise et en échappa indemne. Cité in Actes VI, 5 (28 juillet et 28 décembre)
15. Parmenas le diacre, prêcha en Asie Mineure puis en Macédoine où il fut martyrisé. Cité in Actes VI, 5 (28 juillet)
16. Timothée, compagnon de Paul qui lui adressa deux lettres, établi évêque d’Ephèse par Paul, martyr. Cité in Actes XVI, 1, XVII, 14-15, XVIII, 5, XIX, 22 & XX, 4, Romains XVI, 21; I & II Timothée (22 janvier)
17. Tite, compagnon de Paul qui lui adressa une lettre. Natif de Crète, ayant entendu parler du Christ, il passa en Palestine pour suivre ses enseignements. Il établit l’Eglise en Crête. Cité in II Corinthiens II, 13, VII, 6-14, VIII, 6-23 & XII, 18, Galates II, 1-3 & Tite (25 août)
18. Philémon, martyrisé avec sa femme Apphia et l’apôtre Archippe au cours d’une fête païenne. L’Epître à Philémon lui est adressée par Paul (22 novembre et 19 février)
19. Onésime. Cité in Colossiens IV, 9 (à distinguer de celui mentionné dans l’Epître à Philémon 10) (15 février)
20. Epaphrase (Epaphras). Cité in Colossiens I, 7 & IV, 12 & Philémon 23 (22 novembre)
21. Archippus. Cité in Colossiens IV, 17 & Philémon 2 (19 février)
22. Silas. Cité in Actes XV, 22-40, XVI, 19-40, XVII, 4-15 & XVIII, 5, II Corinthiens I, 19, I Thessaloniens I, 1, II Thessaloniens I, 1; 1 Pierre V, 12 (30 juillet)
23. Silvain (30 juillet)
24. Crescens ou Criscus, martyrisé sous Trajan. Cité in II Timothée IV, 10 (30 juillet)
25. Crispus. Cité in Actes XVIII, 8 & I Corinthiens I:14 (30 juillet)
26. Epaenetos. Cité in Romains XVI, 5 (30 juillet)
27. Andronique. Cité in Romains XVI, 17 (17 mai et 30 juillet)
28. Stachys, premier évêque de Byzance (Argyropolis). Il fut installé dans l’épiscopat par l’Apôtre saint André. Il fit construire une Eglise à Argyropolis, située à peu de distance de Byzance, et y réunissait là plus de deux mille Chrétiens. Il fit paître le troupeau spirituel du Christ pendant seize ans (38-54), à l’issue desquels il s’endormit dans la paix. Cité in Romains, XVI, 9. (31 octobre)
29. Amplias, évêque d’Odyssopolis (ou Diospolis en Macédoine, sur la Mer Noire, l’actuelle Varna) établi par saint André. Martyrisé par les païens. Cité in Romains, XVI, 8. (31 octobre)
30. Urbain, évêque en Macédoine établi par saint André. Il fut martyrisé par les païens et les juifs associés. Cité in Romains, XVI, 9. (31 octobre)
31 Narcisse, évêque d’Athènes établi par saint Philippe, martyr. Cité in Romains, XVI, 11. (31 octobre)
32. Apelles (Apellès, Appelles), évêque d’Héraclée en Trachis (Grèce centrale, près de Thermopyles) et mourut après avoir amené de grandes foules à la foi. Cité in Romains, XVI, 10. (31 octobre)
33. Aristobule, frère de saint Barnabé et comme lui juif chypriote. Après avoir prêché l’Evangile aux Celtibériens (Celtes du Nord de l’Espagne), il devint le premier évêque de Bretagne (Angleterre actuelle), où il s’endormit dans la paix. Il laissa son nom à une contrée de ce pays qui devint par la suite un petit royaume au Moyen-Age, l’Arwystli. Cité in Romains, XVI, 8-11. (31 octobre et 16 mars)
34. Herodion ou Rodion, parent de Paul. Décapité à Rome le jour où Pierre fut martyrisé. Cité in Romains XVI, 15 (8 avril et 10 novembre)
35. Agabus. Cité in Actes XI, 28 & XXI, 10 (8 avril)
36. Rufus. Cité in Marc XV, 21 & Romains XVI, 13 (8 avril)
37. Asyncritus (8 avril)
38. Phlegon. Cité in Romains XVI, 14 (8 avril)
39. Hermas, auteur du Pasteur d’Hermas, martyr. Cité in Romains XVI, 14 (5 et 30 novembre, et 31 mai)
40. Patrobas. Cité in Romains XVI, 14 (5 novembre)
41. Hermès. Cité in Romains XVI, 14 (8 avril)
42. Lin, premier successeur de Pierre comme évêque de Rome. Cité in II Timothée IV, 21 (5 novembre)
43. Gaius. Cité in Actes XIX, 29 & XX, 4, Romains XVI, 23, I Corinthiens I, 14 & III Jean 1 (5 novembre)
44. Philologus, établi comme évêque de Sinope par André. Cité in Romains XVI, 15 (5 novembre)
45. Lucius. Cité in Actes XIII, 1 & Romains XVI, 21 (10 septembre)
46. Jason, compagnon de Sosipater à Corfou. Cité in Actes XVII, 5-9 (28 avril)
47. Sosipater (Sosipatre), parent de Paul, compagnon du précédent. Cité in Actes XX, 4 & Romains XVI, 21 (28 avril et 10 novembre)
48. Olympas ou Olympe, décapité à Rome le jour où Pierre fut martyrisé. Cité in Romains XVI, 15 (10 novembre)
49. Tertius, compagnon de Paul, écrivit l’épître aux Romains sous la dictée de celui-ci. Il succéda à Sosipater sur le siège d’Iconium et fut martyrisé. Cité in Romains XVI, 22 (30 octobre et 10 novembre)
50. Erastos (Eraste). Diacre de l’Eglise de Jérusalem puis compagnon de Paul, cité avec Timothée in Actes XIX, 22. Cité aussi in Romains XVI, 23 & 2 Timothée IV, 20. (10 novembre)
51. Quartus. Cité in Romains XVI, 23 (10 novembre)
52. Evodius, successeur de Pierre sur le siège d’Antioche, martyrisé sous Néron à l’âge de 66 ans. Cité in Philippiens IV, 2 (7 septembre)
53. Onésiphore, martyrisé à Parium. cité in II Timothée I, 16 & IV, 19 (7 septembre et 8 décembre)
54. Clément. Cité in Philippiens IV, 3 (saint Hippolyte le distingue du pape de Rome en faisant un évêque en Sardaigne) (25 novembre)
55. Sosthènes, cité par saint Clément parmi les 70 disciples, aux dires d’Eusèbe. Cité in I Corinthiens I, 1 (8 décembre)
56. Apollos. Cité in Actes XVIII, 24 & XIX, 1, I Corinthiens I, 12, III, 4-22, IV, 6, XVI, 12 & Tite III, 13 (30 mars et 8 décembre)
57. Tychique, successeur de Sosthènes dans l’épiscopat. Cité in Actes XX, 4, Ephesiens VI, 21, Colossiens IV, 7, II Timothée IV, 12 & Tite III, 12 (8 décembre)
58. Epaphrodite. Cité in Philippiens II, 25 & IV, 18 (8 décembre)
59. Carpus. Cité in II Timothée IV, 13 (26 mai)
60. Quadratus, martyrisé à Magnésie (21 septembre)
61. Marc surnommé Jean (27 septembre)
62. Zénon (Zénas) le Juriste. Cité in Tite III, 13 (27 septembre)
63. Aristarque, martyrisé sous Néron. Cité in Actes XIX, 29, XX, 4 & XXVII, 2, Colossiens IV, 10 & Philémon 24 (à distinguer de celui cité en Romains XVI 14 – la liste attribuée à saint Hippolyte distingue bien deux Aristarque) (15 avril et 27 septembre)
64. Pudence, martyrisé sous Néron (15 avril)
65. Trophime, compagnon de Paul, martyrisé avec lui à Rome sous Néron. Cité in Actes XX, 4, XXI, 29 & II Timothée IV, 20 (15 avril)
66. Marc le parent de Barnabée (30 octobre)
67. Artémas. Cité in Tite III, 12 (30 octobre)
68. Aquila, martyr. Cité in Actes XVIII, 2 & 26, Romains XVI, 3, I Corinthiens XVI, 19 & II Timothée IV, 19 (14 juillet)
69. Fortunatus. Cité in I Corinthiens XVI, 17 (15 juin)
70. Achaïcus. Cité in I Corinthiens XVI, 17 (4 janvier).

Etaient-ils 70 ou 72 ?

Selon les différents manuscrits anciens du Nouveau Testament, on lit soit 70 soit 72 dans le verset de Luc X, 1. Si le rit byzantin a choisi de garder le chiffre de 70 Apôtres, saint Jérôme, dans sa traduction latine de la Bible, a ainsi retenu celui de 72. Cette ambiguïté est très intéressante et peut-être n’est-elle pas le fruit d’un pur hasard.
On retrouve en effet la même hésitation pour le nombre des petits enfants de Noé (Genèse X) et pour celle du nombre des traducteurs de la Bible en grec (traduction dite des Septante car réalisée par 72 Anciens selon la Lettre d’Aristée, mais 70 selon Flavius Josèphe). Si 72 rempli une fonction symbolique (6×12), 70 est également le nombre de membres de la famille de Jacob Israël qui vinrent s’établir en Egypte. 70 est surtout le nombre des anciens qui sont adjoints à Moïse pour gouverner le peuple hébreu (70+2 donc, si on ajoute Moïse et Aaron) :

Le Seigneur répondit à Moïse ; Assemblez-moi soixante et dix hommes des anciens d’Israël, que vous saurez être les plus expérimentés et les plus propres a gouverner, et menez-les à l’entrée du tabernacle de l’alliance, où vous les ferez demeurer avec vous. Je descendrai là pour vous parler ; je prendrai de l’Esprit qui est en vous, et je leur en donnerai, afin qu’ils soutiennent avec vous le fardeau de ce peuple, et que vous ne soyez point trop chargé en le portant seul. (Nombre XI, 16-17).

Le choix des 70 par le Christ dans le Nouveau Testament fait manifestement référence à cet archétype de l’Ancienne Alliance.

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire des Apôtres. Et maintenant. Theotokion de tierce.
Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de l’avant-fête. Et maintenant. Theotokion de sexte.
Kondakion : de l’avant-fête.

Tropaires des Béatitudes : Quatre tropaires du ton dominical occurrent auxquels on ajoute quatre tropaires de la 3ème ode du canon de l’avant-fête & quatre tropaires de la 6ème ode du canon des Apôtres, ces deux canons sont œuvres de saint Joseph l’Hymnographe (816 † 886) :
1. Souviens-toi de nous, Christ Sauveur du monde, * comme sur la croix tu t’es souvenu du bon Larron, * & rends-nous dignes, seul Seigneur compatissant, ** d’avoir tous notre part en ton royaume, dans les cieux.
2. Adam, écoute, avec Eve, réjouis-toi, * car celui qui jadis vous dépouilla tous les deux * & dont la ruse nous rendit captifs ** est anéanti par la Croix du Christ.
3. Sur l’arbre de la croix, Sauveur, tu acceptas d’être cloué * pour sauver Adam de la malédiction méritée sous l’arbre défendu * et lui rendre la ressemblance à ton image, Dieu de bonté, ** ainsi que le bonheur d’habiter le Paradis.
4. En ce jour le Christ est ressuscité du tombeau, * à tout fidèle accordant l’incorruptible vie ; * aux Myrrophores il donne l’annonce de la joie ** après ses Souffrances & sa divine Résurrection.
5. Que nul mortel se glorifie * en sa richesse ou son savoir, * mais en sa foi dans le Seigneur, * disant au Christ notre Dieu * conformément à la vraie foi * et sans cesse lui chantant: * Maître, veuille m’affermir ** sur le roc de tes commandements.
6. Celui qui dès avant les siècles * siège avec le Père et l’Esprit, * ayant pris chair, comme il le sait, * de la Vierge ces temps derniers, * le Christ, vient se faire baptiser * pour donner à tous ** l’immortalité par la divine immersion.
7. Désireux d’ensevelir * dans les ondes nos péchés, * le Christ notre Dieu * en la tendresse de son cœur * s’avance vers les flots * du Jourdain pour nous tirer * de notre corruption ** et nous recréer par le Baptême divin.
8. Du premier père voulant couvrir * l’infamante nudité, * tu te dépouilles librement * et toi-même t’enveloppes, ô Christ, * des flots du Jourdain, * toi qui bâtis sur les eaux * tes chambres hautes, Seigneur ** qui seul nous prends en pitié.
9. Apôtres, comme vivantes nuées * vous avez répandu sur le monde entier * l’eau salutaire de la vie ** pour arroser les cœurs des croyants.
10. La puissance de vos paroles divines a vaincu * l’éloquence des rhéteurs * et rendu sages ceux qu’avait aliénés ** la connaissance de l’erreur.
11. Comme Disciples du Verbe soient magnifiés * Trophime et le divin Pudens, * Aristarque et l’illustre Philémon, ** Onésiphore et l’excellent Tychique.
12. Je te chante, seule digne de nos chants, * je te glorifie, toi que Dieu a glorifiée, * et je te dis bienheureuse puisque Dieu lui-même l’a dit, ** toi que les humains déclarent telle d’âge en âge.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 8 : Tu es descendu des hauteurs, ô Plein de bonté ! * Tu as accepté l’ensevelissement de trois jours, * afin de nous délivrer de nos passions, ** ô notre Vie et notre Résurrection, Seigneur, gloire à toi !
2. Tropaire de l’avant-fête, ton 4 : Prépare-toi, Zabulon ; * dispose-toi, Nephtali. * Jourdain, arrête-toi, * pour accueillir avec des transports de joie le Seigneur qui vient se faire baptiser. * Réjouis-toi Adam avec notre première mère ; * ne vous cachez plus comme jadis au paradis ; * Celui qui vous voyait nus, apparaît pour vous revêtir de votre robe première. ** Le Christ est apparu, voulant renouveler toute la création.
3. Tropaire des Apôtres, ton 3 : Saints Apôtres, * intercédez auprès du Dieu miséricordieux * afin qu’Il accorde le pardon des péchés ** à nos âmes.
4. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
5. Kondakion des Apôtres, ton 2 : Fidèles, célébrons divinement * le chœur des septante Disciples du Christ ; * par eux nous avons tous appris en effet * le culte de l’indivisible Trinité : ** ils sont les luminaires de la Foi divine.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion de l’avant-fête, ton 4 : Étant descendu en ce jour dans les flots du Jourdain, * le Seigneur crie à Jean : * « Ne crains point de me baptiser, * car Je suis venu sauver ** Adam, le premier père ».

Prokimen
Du dimanche avant la Théophanie, ton 6 :
℟. Sauve, Seigneur ton peuple, et béni ton héritage (Psaume 27, 9).
℣. Vers Toi, Seigneur, j’appelle : mon Dieu, ne reste pas silencieux en face de moi (Psaume 27, 1).
Des Apôtres, ton 8 :
℟. Par toute la terre a retenti leur message, & leur parole jusqu’aux limites du monde (Psaume 18, 5).

Epîtres
Du dimanche avant la Théophanie : II Timothée (§ 298) IV, 5-8.
J’ai bien combattu ; j’ai achevé ma course ; j’ai gardé la foi.
Des Apôtres : Romains (§ 96) VIII, 8-14.
Car tous ceux qui sont poussés par l’Esprit de Dieu, sont enfants de Dieu.

Alleluia
Du dimanche avant la Théophanie, ton 8 :
℣. Que Dieu nous prenne en grâce, et nous comble de ses bénédictions : qu’il répande sur nous la lumière de son visage, et qu’il fasse éclater sur nous sa miséricorde (Psaume 66, 2).
Des Apôtres, ton 4 :
℣. Les cieux rendent grâce pour tes merveilles, Seigneur, pour ta fidélité, dans l’assemblée des saints (Psaume 88, 6).

Evangiles
Du dimanche avant la Théophanie : Marc (§ 1) I, 1-8.
Pour moi, je vous ai baptisés dans l’eau : mais pour lui, il vous baptisera dans le Saint-Esprit.
Des Apôtres : Luc (§ 50) X, 1-15.
Ensuite le Seigneur choisit encore soixante [et douze] autres, qu’il envoya devant lui, deux à deux, dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Des Apôtres : Par toute la terre a retenti leur message, & leur parole jusqu’aux limites du monde (Psaume 18, 5). Alleluia, alleluia, alleluia.

Télécharger le livret des choristes pour ce dimanche.

Programme du Vème dimanche de Carême – Avant-fête de l’Annonciation – ton 8

Annonciation de la Très-Sainte Mère de Dieu - icône byzantine du XIVème siècleParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 6 avril 2014 du calendrier grégorien – 24 mars 2014 du calendrier julien, divine liturgie de saint Basile le Grand de 9h15.

Dimanche du ton VIII de l’Octoèque. En ce jour, Vème dimanche de Carême, le rit byzantin fait ordinairement mémoire de sainte Marie l’Egyptienne, modèle de la pénitence. Cependant, cette année voit l’occurence en ce dimanche de l’Avant-Fête de l’Annonciation (24 mars). En conséquence, l’office de sainte Marie l’Egyptienne disparait complètement en faveur de celui de l’avant-fête (le canon de sainte Marie l’Egytienne est reporté aux grandes complies de mardi).

Les lectures sont celles du Vème dimanche de Carême. L’admirable texte du chapitre IX de l’épître aux Hébreux qui est lu à la messe de ce dimanche est commun au rits romain & byzantin.

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de l’Avant-fête de l’Annonciation. Et maintenant. Theotokion de tierce. Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de l’Avant-fête de l’Annonciation. Et maintenant. Theotokion de sexte. Kondakion : de l’Avant-fête de l’Annonciation.

Tropaires des Béatitudes : six tropaires du ton dominical occurrent & quatre tropaires de la 3ème ode du canon de l’Avant-fête de l’Annonciation :
1. Souviens-toi de nous, Christ Sauveur du monde, * comme sur la croix tu t’es souvenu du bon Larron, * & rends-nous dignes, seul Seigneur compatissant, ** d’avoir tous notre part en ton royaume, dans les cieux.
2. Adam, écoute, avec Eve, réjouis-toi, * car celui qui jadis vous dépouilla tous les deux * & dont la ruse nous rendit captifs ** est anéanti par la Croix du Christ.
3. Sur l’arbre de la croix, Sauveur, tu acceptas d’être cloué * pour sauver Adam de la malédiction méritée sous l’arbre défendu * et lui rendre la ressemblance à ton image, Dieu de bonté, ** ainsi que le bonheur d’habiter le Paradis.
4. En ce jour le Christ est ressuscité du tombeau, * à tout fidèle accordant l’incorruptible vie ; * aux Myrrophores il donne l’annonce de la joie ** après ses Souffrances & sa divine Résurrection.
5. Sages Myrrophores, réjouissez-vous * qui les premières avez vu la Résurrection du Christ * & qui à ses Apôtres avez annoncé ** la restauration du monde entier.
6. Vous les Apôtres, amis du Christ en cette vie * & destinés à partager son trône dans la gloire du ciel, * comme Disciples intercédez auprès de lui ** pour que sans crainte devant son trône nous puissions nous présenter.
7. Terre ayant tristement produit les épines des passions, * exulte et danse de joie : * voici que l’immortel Jardinier ** vient te soustraire à la malédiction.
8. Divine toison, prépare-toi, * car sur toi, ô Vierge immaculée, * le Seigneur va descendre comme pluie ** pour assécher le flot de nos péchés.
9. Prépare-toi, livre divin, * car le doigt du Père en toi * inscrira le Verbe incarné ** pour effacer ma déraisonnable transgression.
10. Chandelier d’or, reçois le feu de la divinité * resplendissant grâce à toi * et donnant au monde la clarté ** qui dissipera les ténèbres de nos maux.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 8 : Tu es descendu des hauteurs, ô Plein de bonté ! * Tu as accepté l’ensevelissement de trois jours, * afin de nous délivrer de nos passions, ** ô notre Vie et notre Résurrection, Seigneur, gloire à toi !
2. Tropaire de l’Avant-fête de l’Annonciation, ton 4 : En ce jour d’avant-fête nous chantons * le début de l’universelle jubilation ; * voici que s’avance, en effet, Gabriel * pour annoncer à la Vierge la bonne nouvelle en disant : ** Réjouis-toi, Pleine de grâce, le Seigneur est avec toi.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Kondakion du dimanche, ton 8 : Ressuscité du tombeau, Tu as relevé les morts * et ressuscité Adam ; * Eve exulte en ta résurrection ** et les confins du monde célèbrent ** ta résurrection d’entre les morts, ô Très-miséricordieux.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion de l’Avant-fête de l’Annonciation, ton 8 : Tu es le commencement du salut de nous tous mortels, O Vierge Mère de Dieu ; * Gabriel, le grand chef suprême, le serviteur de Dieu, * est envoyé du ciel pour se tenir devant toi, et t’offrir une joyeuse salutation. ** C’est pourquoi, nous te crions tous : Réjouis-toi, Epouse inépousée !

Prokimen
Du dimanche, ton 8 :
℟. Prononcez des vœux et accomplissez-les pour le Seigneur, notre Dieu (Psaume 75, 12).
℣. Dieu est connu en Judée, en Israël son Nom est grand (Psaume 75, 2).

Epître
Du cinquième dimanche de Carême : Hébreux (§ 321) IX, 11-14.
Il y est entré, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, nous ayant acquis une rédemption éternelle.

Alleluia
Du dimanche, ton 8 :
℣. Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons le Dieu qui nous sauve (Psaume 94, 1).
℣. Allons devant lui en actions de grâces, au son des musiques, acclamons-le (Psaume 94, 2).

Evangile
Du cinquième dimanche de Carême : Marc (§ 47), X, 32-45.
Nous allons, comme vous voyez, à Jérusalem ; et le Fils de l’homme sera livré aux princes des prêtres, aux scribes et aux sénateurs ; ils le condamneront à la mort, et le livreront aux gentils.

Mégalinaire de la liturgie de saint Basile le Grand :
En toi se réjouissent, * ô Pleine de grâce, * toute la création, * la hiérarchie des anges * et la race des hommes. * Ô Temple sanctifié, * ô Jardin spirituel, * ô Gloire virginale, * c’est en toi que Dieu s’est incarné, * en toi qu’est devenu petit enfant * Celui qui est notre Dieu avant tous les siècles. * De ton sein il a fait un trône, * il l’a rendu plus vaste que les cieux. * Ô Pleine de grâce, * toute la création se réjouit en toi, ** gloire à toi.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1). Alleluia, alleluia, alleluia.

Télécharger le livret des choristes pour ce dimanche