Un grand merci à M. l’Abbé Meissonnier, fssp, qui m’a envoyé hier soir ce magnifique tableau dû au talent du comte Lancelot Théodore Turpin de Crissé (1782 † 1859). Sauf erreur de ma part, il s’agirait de la sortie de la procession de la Fête-Dieu de l’église royale de Saint-Germain l’Auxerrois en 1830.
Remarquons :
- l’admirablement ordonnancement général de la procession,
- les ornements liturgiques rouges & non blancs (depuis l’origine de la Fête-Dieu à Paris, la couleur liturgique employée a été constamment le rouge),
- les 40 (!) enfants de chœur portent la ceinture rouge sur le surplis & la calotte rouge ; deux sont acolytes, tous les autres portent un cierge, comme le demandent les règles liturgiques de la procession de la Fête-Dieu (tous les fidèles d’ailleurs devraient porter un cierge ; on voit une petite fille avec un cierge, quelques autres au loin derrière le dais),
- le dais est porté par des clercs (& non d’éminents laïcs) ce qui est plus conforme aux règles ; ces clercs ne sont pas toutefois induts de chapes ou de dalmatiques,
- outre le célébrant, tous les autres prêtres présents portent également la chasuble rouge (cela est très fidèle aux rubriques de la procession du Très-Saint Sacrement),
- le porte-croix est en chape,
- derrière le porte-croix marchent 6 chantres-chapiers, portant le turlututu, l’ancien chapeau pointu des chantres (le second à gauche le tien en ses mains),
- derrière les chantres marchent des ecclésiastiques & chantres, puis un second groupe de chantres avec les surplis sans manches (usuels pour les chantres parisiens),
- tous les ecclésiastiques portent la calotte noire (les deux premiers chapiers semblent porter le col oratorien),
- la longueur des surplis des petits comme des grands clercs,
- les bannières sont tenues par les rubans,
- des jeunes filles jettent des pétales de roses sur deux rangs de part & d’autre du passage de la procession,
- la troupe présente les armes,
- le suisse avec sa masse & sa hallebarde, arbore un baudrier magnifique,
- les deux thuriféraires semblent curieusement manquer.
Voici une vue générale du tableau de Turpin de Crissé :
Remarquons les tapisseries qui bordent le chemin de la procession, les armes pleines de France au portail & les deux bannières fleudelysées, qui firent scandale dans la France louis-philipparde. L’actuelle mairie du Ier arrondissement avec son beffroi n’est pas encore contruite.
Je trouve ce tableau très touchant : beaucoup de grâce ainsi chez les enfants de Marie groupés autour de la bannière de la sainte Vierge. C’est un beau témoignage des fastes de la vie liturgique parisienne quelques années avant l’abandon du rit propre au diocèse.
Si vous avez d’autres images de Fête-Dieu, n’hésitez pas à me les faire parvenir ! 😉
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Dans cette série :
- Procession de la Fête-Dieu – Imagerie d’Epinal
- Procession de la Fête-Dieu à Saint-Germain-L’Auxerrois (XVème s.)
- La Fête-Dieu à Besançon au XVème siècle (et à Rome au XXIème siècle)
- La procession de la Fête-Dieu en France au XVIIIème siècle
- Fête-Dieu à Venise en 1873-1874
- Fête-Dieu à Langres – Fin XIXème / début XXème siècle
- Fête-Dieu à Toulouse en 1700
- Fête-Dieu à Paris en 1830 – Sortie de procession par Turpin de Crissé
- Fête-Dieu à Québec en 1919