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La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Programme de la solennité de la Fête-Dieu

Saint-Eugène, le dimanche 18 juin 2017, grand’messe de 11h.
Vêpres, procession & salut solennel du Très-Saint Sacrement à 16h.

> Catéchisme sur la Fête-Dieu

Dans l’année liturgique, la fête de l’Eucharistie est célébrée le Jeudi Saint. Toutefois, en raison de l’entrée à la suite du Christ dans les souffrances de la Passion, les fastes liturgiques ne peuvent être complètement déployés ce jour-là. Aussi l’Eglise a-t-elle reporté la célébration glorieuse du sacrement de l’Eucharistie au jeudi qui suit la Trinité. Le mérite de l’institution de la fête de l’Eucharistie (c’est son nom dans les missels médiévaux) à cette date revient à sainte Julienne de Cornillon. A partir de 1209, cette religieuse & mystique liégeoise reçut la vision fréquente de la lune en laquelle une partie restait sombre et ne rayonnait pas. “Le Seigneur lui fit comprendre la signification de ce qui lui était apparu. La lune symbolisait la vie de l’Eglise sur terre, la ligne opaque représentait en revanche l’absence d’une fête liturgique, pour l’institution de laquelle il était demandé à Julienne de se prodiguer de façon efficace : c’est-à-dire une fête dans laquelle les croyants pouvaient adorer l’Eucharistie pour faire croître leur foi, avancer dans la pratique des vertus et réparer les offenses au Très Saint Sacrement” (Benoît XVI). Répondant aux demandes de sainte Julienne, l’évêque de Liège fit célébrer la première Fête-Dieu en sa ville en 1246. La providence appela ensuite l’archidiacre de Liège à siéger sur le trône de saint Pierre sous le nom d’Urbain IV, lequel institua la Fête du Corps du Christ pour l’Église d’Occident par la bulle Transiturus de hoc mundo le 11 août 1264. A la demande du pape, saint Thomas d’Aquin fut chargé de la composition de l’office et de la messe de la nouvelle fête (pour la messe, il centonisa des textes nouveaux sur les airs liturgiques les plus en faveurs de son temps, et pour l’office, il remania celui qui était déjà en cours dans certains monastères cisterciens des Flandres). La procession avec le Saint-Sacrement, pratiquée ici & là dès le XIème siècles aux Rameaux et au petit matin de Pâques, se fit ensuite volontiers à la Fête-Dieu, et elle était généralisée partout en Occident au XVème siècle. En général la procession se faisait après la messe le jour même de la fête, et après les vêpres chaque jour de l’octave.

La Fête-Dieu n’étant plus fériée en France, la solennité en est transférée dans notre pays au dimanche qui suit, dans son octave.

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

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VEPRES & PROCESSION – 16h

  • Motet d’exposition : O salutaris de l’abbé du Gué, maître de chapelle de Saint-Germain-L’Auxerrois (1768 -1780) puis de Notre-Dame de Paris (1780 – 1790)
  • Première partie de la procession :
    Pange lingua
    Benedictus qui venit – cantique du Chanoine Darros – versets du Benedictus (Luc, I-vv. 68 – 79), psalmodie du VIème ton
  • Au premier reposoir : Tantum ergo
  • Seconde partie de la procession :
    Antienne Lauda Jerusalem du Chanoine Noël Darros († 1954), maître de chapelle de Lourdes – versets du psaume 147, psalmodie du Vème ton de l’Oratoire
  • Au second reposoir : Tantum ergo
  • Troisième partie de la procession :
    Lauda Sion – Texte de saint Thomas d’Aquin composé sur le modèle de la séquence Laudes Crucis d’Adam de Saint-Victor – mélodie d’Ernest Mazingue, organiste de Saint-Etienne de Lille (XIXème siècle)
  • Au Salut du Très-Saint Sacrement :
    Panis angelicus – plain-chant de Langres
    Salve regina – ton simple
    Tu es Petrus
    Tantum ergo
    Louanges divines en réparation des blasphèmes
    Motet final au très Saint Sacrement : Adoremus in æternum en plain-chant musical

Télécharger le livret des vêpres & de la procession au format PDF.

Henry du Mont – Panis angelicus

Henry du Mont (1610 † 1684), abbé de  Silly, maître de la chapelle du roi Louis XIV, organiste de Saint-Paul & du duc d’Anjou, maître de musique de la Reine.
Panis angelicus
4 voix mixtes (SATB), 2 ou 4 parties de cordes.
2 pages – Sol mineur.

Panis angélicus fit panis hóminum;
Dat panis cœlicus figúris términum;
O res mirábilis: mandúcat Dóminum
Pauper servus et húmilis.
Le pain des Anges devient le pain des hommes ;
Le pain descendu du ciel achève & réalise les figures de l’ancienne
O merveille ! Le Seigneur se fait nourriture
De son pauvre & misérable serviteur.
Te, trina Déitas únaque, póscimus;
Sic nos tu vísita, sicut te cólimus:
Per tuas sémitas duc nos quo téndimus,
Ad lucem quam inhábitas. Amen.
O Dieu trine & unique, nous vous en prions,
Répondez par votre visite aux hommaes de vos fidèles :
Par vos sentiers conduisez-nous là où nous tendons,
A la lumière que vous habitez. Amen.

Ce Panis angelicus – motet au Très-Saint Sacrement – fait partie des Cantica Sacra, recueil de motets qu’Henry du Mont choisit de faire publier chez Robert Ballard en 1652, l’année même où il obtient son premier poste à la Cour auprès du duc d’Anjou, avant de devenir maître de la chapelle du roi Louis XIV en 1663. Ce recueil des Cantica Sacra de 1652, réimprimé en 1662, eut un succès certain et marque une étape majeure dans l’histoire de la musique française : c’est en effet la première fois qu’une basse continue est publiée en France avec des parties vocales, de même, c’est la première fois où l’on imprime dans notre pays de la musique sacrée vocale avec instruments concertants. Les motets des Cantica Sacra de 1652 sont de factures variées, allant d’une à quatre voix, avec ou sans parties de violons.

Ce motet au Très-Saint Sacrement pourra être chanté le jour de la Fête-Dieu et durant son octave, lors d’une communion ou d’un salut du Très-Saint Sacrement pendant l’année.

Ecrites sur un rythme ternaire, les strophes sont divisées en deux parties par un signe de reprise, qui laisse entendre que chacune de ces parties pourrait être chantée d’abord par un quatuor de solistes puis reprises par tous (chœur et éventuellement instruments). Les instruments peuvent doubler les voix, les parties vocales de Cantus et de Tenor se taisent au profit des cordes (violes ou violons) dans une courte phrase de la seconde partie (les parties de Superius et de Bassus du même passage pourraient être attribuées à des solistes). Le motet peut aussi se donner sans instruments, selon la grande souplesse d’interprétation exposée par Henry du Mont lui-même dans son adresse au lecteur au début des Cantica Sacra.

On a ajouté un Amen plagal pour l’exécution liturgique du motet.

Les premières mesures de cette partition :

Henry du Mont - Panis angelicus - Cantica Sacra - 1652.

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Henry du Mont - Panis angelicus - partie du Superius - Cantica Sacra - Edition de 1652.
Henry du Mont – Panis angelicus – partie du Superius – Cantica Sacra –
Edition de 1652.

Enregistrement, photos & vidéos : solennité de la Fête-Dieu

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Téléchargez les partitions chantées au cours de cette messe & présentes dans cet enregistrement :

Les fichiers MP3 sont téléchargeables ici.

Voici quelques belles photos de ces cérémonies :

La messe solennelle :

Les vêpres devant le Saint Sacrement exposé, la procession et le salut de la Fête-Dieu :

Vidéos YouTube de ce dimanche :

Programme de la solennité de la Fête-Dieu

Saint-Eugène, le dimanche 7 juin 2015, grand’messe de 11h.
Vêpres, procession & salut solennels du Très-Saint Sacrement à 16h.

> Catéchisme sur la Fête-Dieu

Dans l’année liturgique, la fête de l’Eucharistie est célébrée le Jeudi Saint. Toutefois, en raison de l’entrée à la suite du Christ dans les souffrances de la Passion, les fastes liturgiques ne peuvent être complètement déployés ce jour-là. Aussi l’Eglise a-t-elle reporté la célébration glorieuse du sacrement de l’Eucharistie au jeudi qui suit la Trinité. Le mérite de l’institution de la fête de l’Eucharistie (c’est son nom dans les missels médiévaux) à cette date revient à sainte Julienne de Cornillon. A partir de 1209, cette religieuse & mystique liégeoise reçut la vision fréquente de la lune en laquelle une partie restait sombre et ne rayonnait pas. “Le Seigneur lui fit comprendre la signification de ce qui lui était apparu. La lune symbolisait la vie de l’Eglise sur terre, la ligne opaque représentait en revanche l’absence d’une fête liturgique, pour l’institution de laquelle il était demandé à Julienne de se prodiguer de façon efficace : c’est-à-dire une fête dans laquelle les croyants pouvaient adorer l’Eucharistie pour faire croître leur foi, avancer dans la pratique des vertus et réparer les offenses au Très Saint Sacrement” (Benoît XVI). Répondant aux demandes de sainte Julienne, l’évêque de Liège fit célébrer la première Fête-Dieu en sa ville en 1246. La providence appela ensuite l’archidiacre de Liège à siéger sur le trône de saint Pierre sous le nom d’Urbain IV, lequel institua la Fête du Corps du Christ pour l’Église d’Occident par la bulle Transiturus de hoc mundo le 11 août 1264. A la demande du pape, saint Thomas d’Aquin fut chargé de la composition de l’office et de la messe de la nouvelle fête (pour la messe, il centonisa des textes nouveaux sur les airs liturgiques les plus en faveurs de son temps, et pour l’office, il remania celui qui était déjà en cours dans certains monastères cisterciens des Flandres). La procession avec le Saint-Sacrement, pratiquée ici & là dès le XIème siècles aux Rameaux et au petit matin de Pâques, se fit ensuite volontiers à la Fête-Dieu, et elle était généralisée partout en Occident au XVème siècle. En général la procession se faisait après la messe le jour même de la fête, et après les vêpres chaque jour de l’octave.

La Fête-Dieu n’étant plus fériée en France, la solennité en est transférée dans notre pays au dimanche qui suit, dans son octave.

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

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VEPRES & PROCESSION – 16h

  • Motet d’exposition : O salutaris de l’abbé du Gué, maître de chapelle de Saint-Germain-L’Auxerrois (1768 -1780) puis de Notre-Dame de Paris (1780 – 1790) – les fidèles sont invités à chanter avec la schola
  • Première partie de la procession :
    Pange lingua
    Benedictus qui venit – cantique du Chanoine Darros – versets du Benedictus (Luc, I-vv. 68 – 79), psalmodie du VIème ton
  • Au premier reposoir : Tantum ergo
  • Seconde partie de la procession :
    Antienne Lauda Jerusalem du Chanoine Noël Darros († 1954), maître de chapelle de Lourdes – versets du psaume 147, psalmodie du Vème ton de l’Oratoire
  • Au second reposoir : Tantum ergo
  • Troisième partie de la procession :
    Lauda Sion – Texte de saint Thomas d’Aquin composé sur le modèle de la séquence Laudes Crucis d’Adam de Saint-Victor – mélodie d’Ernest Mazingue, organiste de Saint-Etienne de Lille (XIXème siècle)
  • Au Salut du Très-Saint Sacrement :
    Adoro te supplex – hymne au T. S. Sacrement de saint Thomas d’Aquin
    Panis angelicus – plain-chant de Langres
    Tantum ergo
    Louanges divines en réparation des blasphèmes
    Motet final au très Saint Sacrement : Adoremus in æternum en plain-chant musical

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Plain-chant de la Solennité du Corps du Christ dans le graduel de Nivers (1679)

Lauda Sion en plain-chant d’Amiens

Lauda Sion en plain-chant d'Amiens

Ce beau plain-chant était chanté dans l’usage d’Amiens pour la Fête-Dieu où il figure comme dernière pièce à chanter pour la procession du Saint Sacrement, lorsque celle-ci retourne à l’église après avoir fait 12 stations, comme à Paris. Le reste des chants de la procession dans l’usage d’Amiens comprend un programme plutôt classique en France, combinant les hymnes du Saint Sacrement prévues par les livres romains et les antiennes & répons venant de l’usage proprement français : l’invitatoire Adoramus & procidamus ante Dominum, l’antienne Surge, Domine, & dissipentur inimici tui, le répons Mémoriam fecit mirabilium suorum, les hymnes Pange lingua, Sacris solemnis, le répons Accipiens Jesus calicem, les hymnes Verbum supernum et Adoro te supplex).

La strophe initiale est reprise en guise de refrain entre les différentes strophes et se chante à deux voix (la seconde mélodie étant de fait la basse de la première). Les 16 autres strophes ternaires de la séquence composée par saint Thomas d’Aquin sont chantées en alternances sur deux mélodies gracieuses. Le chant est mesuré et lent, battu à la carré. Notons la présence dans la notation musicale des livres d’Amiens de la rhomboïde (ou semi-brève : note losangée transversale).

Voici un enregistrement de cette pièce effectué il y a une vingtaine d’année, alors qu’il était chanté après l’élévation en l’église paroissiale de Creuse à proximité d’Amiens :

Source : Paroissien noté en plain-chant à l’usage du clergé et des fidèles du diocèse d’Amiens suivi de notions élémentaires de plain-chant, rédigé par les soins de l’Abbé Leboulanger, chanoine-honoraire et vicaire de Notre-Dame, à Amiens. Amiens, Duval et Herment, 1847, p. 353-354.
Merci à Firminus – qui fait un remarquable travail de sauvegarde du plain-chant picard depuis de nombreuses années – de l’avoir signalé sur le Forum catholique.

Le même chant (répétition à Saint-Eugène le 28 mai 2016) :

Et enregistré à la messe de la solennité de la Fête-Dieu le dimanche 28 mai 2016 :

La Fête-Dieu à Besançon au XVème siècle (et à Rome au XXIème siècle)

La Fête-Dieu - Bréviaire de Besançon circa 1481Cette miniature de la Fête-Dieu est tirée d’un bréviaire dans le rit de Besançon daté de la seconde partie du XVème siècle, probablement autour de l’année 1481 (Breviarium secundum usum Bisuntinae dioecesis, Bibliothèque de Besançon, Ms. 69, p. 485).

Cette miniature est intéressante car elle présente plusieurs aspects remarquables.

1. On notera que le Corps du Seigneur y est encore porté sur un brancard. De fait, lorsque la procession de la Fête-Dieu fut instituée en 1246 à Liège par l’évêque Robert de Thourotte sur les instances de sainte Julienne de Montcornillon, on prit modèle sur les processions des reliques des saints, qui existaient depuis des lustres, et au cours desquelles on portait les corps des saints dans des châsses, sur des brancards.

2. On remarquera que le Corps du Seigneur est porté sur un calice. Les premières monstrances eucharistiques n’avaient pas en effet la forme de soleil mais de vases ressemblant à des calices ou des pyxides, lesquels servirent également à présenter les reliques de saints à partir du XIIIème à la vénération des fidèles. Les premiers ostensoirs soleils sont attestés néanmoins depuis le XVème siècle, la forme devient commune au XVIIème siècle.

Monstrance eucharistique du Dôme de Milan

Monstrance eucharistique ambrosienne, du trésor du Dôme de Milan, entre 1435 & la fin du XVème siècle.

Reliquaire-monstrance de Sienne datée de 1331

Reliquaire-monstrance de Sienne datée de 1331 (collection du Musée de Cluny)

3. Ici, sur cette miniature du bréviaire de Besançon, nous voyons aussi une construction au dessus du calice/pyxide, en forme de petit ciborium. De telles constructions se rencontraient fréquemment au Moyen-Age pour les tabernacles qui étaient alors suspendus au dessus des autels, forme jadis commune pour conserver la réserve eucharistique, bien avant l’invention des tabernacles fixes. Lors de la procession eucharistique, on entend rendre au Très-Saint Sacrement les honneurs qui lui sont dû d’ordinaire, aussi le ciborium-tabernacle est-il lui aussi porté.

Par la suite, le ciborium fut réuni à la pyxide en une seule pièce d’orfèvrerie. Voici la monstrance eucharistique de Belém, commandée par le roi du Portugal, datant de 1506 et due à l’orfèvre Gil Vicente et qui illustre parfaitement cette mutation :

Monstrance de Belém - Gil Vicente - 1506

4. Le Corps du Seigneur, surmonté du ciborium est ici sur cette miniature franc-comtoise lui-même surmonté d’un dais porté par quatre personnages, dais sur lequel sont tissées les paroles du début d’une prose bien connue au Très-Saint Sacrement : Ave verum Corpus natum de Maria Virgine (Salut, Corps véritable né de la Vierge Marie). Originairement, le dais n’était employé que pour les rois et princes de grande puissance (mais pas pour les reliques des saints lors de processions). Son emploi à la procession de la Fête-Dieu marque donc bien qu’on y accompagne le Roi des rois & le Seigneur des seigneurs.

5. Le Corps du Seigneur est porté sur le brancard par deux prêtres en chasubles. Notons que la rubrique existe toujours que tout prêtre prenant part (sans fonction particulière) à la procession de la Fête-Dieu soit en chasuble. Cette fête est en effet également une fête du sacerdoce. Les couleurs liturgiques ne sont pas encore fixées définitivement au XVème siècle, on ne s’étonnera pas de voir deux chasubles de couleurs différentes, bleu et or. Le tapis posé sur le brancard est lui rouge, ancienne couleur employée pour la Fête-Dieu dans beaucoup d’usages diocésains français. Notons aussi les amicts parés (celui de gauche – or – se détache bien visiblement de la chasuble bleue).

6. Remarquons le petit clerc tonsuré qui sonne deux clochettes pour annoncer la venue du Corps du Seigneur.

7. Notons enfin que tous les fidèles accompagnent le Très-Saint Sacrement en portant des torches (ou cierges). La rubrique existe toujours mais elle n’est hélas plus vraiment observée de nos jours.

Curieusement, cet usage ancien de porter le Très-Saint Sacrement par des prêtres en chasubles s’observe toujours traditionnellement à Rome, en la paroisse de la Très-Sainte-Trinité-des-Pèlerins à Rome desservie par les prêtres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, probablement un cas très rare dans la Chrétienté actuelle. Le Très-Saint Sacrement y est porté par quatre prêtres en chasubles, le dais y est tenu par huit clercs en chapes. En voici une photo :

01-Fête-Dieu à Rome

***

Dans cette série :

Photos : messe, vêpres & procession de la Fête-Dieu

Dimanche dernier 7 juin 2015 était en France la solennité extérieure de la fête du Corps du Christ (Corpus Christi), appelée populairement dans notre pays la Fête-Dieu. Voici quelques photos des cérémonies à Saint-Eugène (Paris IX).

Le matin, la messe fut célébrée avec un diacre & un sous-diacre venus du séminaire du Bon Pasteur à Courtalain.

04-Messe de la Fête-Dieu - Elévation du Sang du Seigneur

L’après-midi, les vêpres furent célébrées devant le Très-Saint Sacrement exposé.

09-Vêpres de la Fête-Dieu devant le Très-Saint Sacrement exposé

A l’issue des vêpres, la procession du Très-Saint Sacrement traversa les rues du IXème arrondissement.

23-Procession de la Fête-Dieu

De retour à l’église, le salut du Très-Saint Sacrement fut chanté et M. le curé donna la bénédiction avec l’ostensoir.

29-Procession de la Fête-Dieu

Nos vifs remerciements vont à M. François N. pour ses magnifiques photos qui nous permettent de garder le souvenir de cette magnifique journée passée à chanter l’amour de Dieu dans la Très-Sainte Eucharistie.

Retrouvez toutes les photos de François sur cet album Google+.

Programme de la solennité de la Fête-Dieu

Saint-Eugène, le dimanche 7 juin 2015, grand’messe de 11h.
Vêpres, procession & salut solennels du Très-Saint Sacrement : 16h.

> Catéchisme sur la Fête-Dieu

Dans l’année liturgique, la fête de l’Eucharistie est célébrée le Jeudi Saint. Toutefois, en raison de l’entrée à la suite du Christ dans les souffrances de la Passion, les fastes liturgiques ne peuvent être déployés ce jour-là. Aussi l’Eglise a-t-elle reporté la célébration glorieuse du sacrement de l’Eucharistie au jeudi qui suit la Trinité. Le mérite de l’institution de la fête de l’Eucharistie (c’est son nom dans les missels médiévaux) à cette date revient à sainte Julienne de Cornillon. A partir de 1209, cette religieuse & mystique liégeoise reçut la vision fréquente de la lune en laquelle une partie restait sombre et ne rayonnait pas. “Le Seigneur lui fit comprendre la signification de ce qui lui était apparu. La lune symbolisait la vie de l’Eglise sur terre, la ligne opaque représentait en revanche l’absence d’une fête liturgique, pour l’institution de laquelle il était demandé à Julienne de se prodiguer de façon efficace : c’est-à-dire une fête dans laquelle les croyants pouvaient adorer l’Eucharistie pour faire croître leur foi, avancer dans la pratique des vertus et réparer les offenses au Très Saint Sacrement” (Benoît XVI). Répondant aux demandes de sainte Julienne, l’évêque de Liège fit célébrer la première Fête-Dieu en sa ville en 1246. La providence appela ensuite l’archidiacre de Liège à siéger sur le trône de saint Pierre sous le nom d’Urbain IV, lequel institua la Fête du Corps du Christ pour l’Église d’Occident par la bulle Transiturus de hoc mundo le 11 août 1264. A la demande du pape, saint Thomas d’Aquin fut chargé de la composition de l’office et de la messe de la nouvelle fête (pour la messe, il centonisa des textes nouveaux sur les airs liturgiques les plus en faveurs de son temps, et pour l’office, il remania celui qui était déjà en cours dans certains monastères cisterciens des Flandres). La procession avec le Saint-Sacrement, pratiquée ici & là dès le XIème siècles aux Rameaux et au petit matin de Pâques, se fit ensuite volontiers à la Fête-Dieu, et elle était généralisée partout en Occident au XVème siècle. En général la procession se faisait après la messe le jour même de la fête, et après les vêpres chaque jour de l’octave.

La Fête-Dieu n’étant plus fériée en France, la solennité en est transférée dans notre pays au dimanche qui suit, dans son octave.

  • Propre grégorien du jour – Ordinaire : Messe Ad Majorem Dei Gloriam (1699) d’André Campra (1660 † 1744), maître de chapelle de Notre-Dame de Paris & de Louis XV à Versailles
  • Procession d’entrée : Lauda Sion Salvatorem – extraits de la Prose du T. S. Sacrement – texte de Saint Thomas d’Aquin, mélodie d’Ernest Mazingue, organiste de Saint-Etienne de Lille (XIXème siècle) – Harmonisation d’Olivier Willemin, organiste de Sainte-Rosalie
  • Introït – Cibavit eos (ton ii.)
  • Epître : I Corinthiens XI, 23-29 : Et ayant rendu grâces, le rompit, et dit : Prenez et mangez : ceci est mon corps, qui sera livré pour vous : faites ceci en mémoire de moi.
  • Graduel – Oculi omnium (ton vii.)
  • Alleluia – Caro mea (ton vii.)
  • Sequence – Lauda Sion (ton vii.)
  • Evangile : Jean VI, 6, 56-59 : Celui qui mange ma chair, et boit mon sang, a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour : car ma chair est véritablement une nourriture, et mon sang est véritablement un breuvage.
  • Credo III – Et incarnatus de la Missa syllabica de Jean de Bournonville (1585 † 1632), maître de chapelle de la Sainte Chapelle de Paris
  • Offertoire – Sacerdotes Domini (ton iv.)
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Pange lingua – texte de Saint Thomas d’Aquin – musique de Michel-Richard de Lalande (1657 † 1726), maître de la chapelle des rois Louis XIV & Louis XV
  • Après la Consécration : Benedictus de la Messe Ad Majorem Dei Gloriam
  • Pendant la communion : Tantum ergo sacramentum – suite & fin du Pange lingua de Michel-Richard de Lalande
  • Communion – Quotiescumque (ton vii.)
  • Prière pour la France, sur le ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
  • Ite missa est de la messe royale du Ier ton d’Henry du Mont
  • Après le dernier Evangile : Inviolata
  • Procession de sortie : Adoro te supplex – hymne au T. S. Sacrement de saint Thomas d’Aquin

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

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VEPRES & PROCESSION – 16h

  • Vêpres chantées avec faux-bourdons parisiens
  • Motet d’exposition : O salutaris de l’abbé du Gué, maître de chapelle de Saint-Germain-L’Auxerrois (1768 -1780) puis de Notre-Dame de Paris (1780 – 1790) – les fidèles sont invités à chanter avec la schola
  • Première partie de la procession :
    Pange lingua
    Benedictus qui venit – cantique du Chanoine Darros – versets du Benedictus (Luc, I-vv. 68 – 79), psalmodie du VIème ton
  • Au premier reposoir : Tantum ergo
  • Seconde partie de la procession :
    Antienne Lauda Jerusalem du Chanoine Noël Darros († 1954), maître de chapelle de Lourdes – versets du psaume 147, psalmodie du Vème ton de l’Oratoire
  • Au second reposoir : Tantum ergo
  • Troisième partie de la procession :
    Lauda Sion – Texte de saint Thomas d’Aquin composé sur le modèle de la séquence Laudes Crucis d’Adam de Saint-Victor – mélodie d’Ernest Mazingue, organiste de Saint-Etienne de Lille (XIXème siècle)
  • Au Salut du Très-Saint Sacrement :
    Adoro te supplex – hymne au T. S. Sacrement de saint Thomas d’Aquin
    Panis angelicus – plain-chant de Langres
    Tantum ergo
    Louanges divines en réparation des blasphèmes
    Motet final au très Saint Sacrement : Adoremus in æternum en plain-chant musical
  • Télécharger le livret des vêpres & de la procession au format PDF.

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    Plain-chant de la Solennité du Corps du Christ dans le graduel de Nivers (1679)

    Enregistrement : sainte messe de la solennité de la Fête-Dieu

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    Téléchargez les partitions chantées au cours de cette messe & présentes dans cet enregistrement :

    Les fichiers MP3 sont téléchargeables ici.

    Procession de la Fête-Dieu (Corpus Christi) dans les rues du quartier de Saint-Eugène à Paris (crédit photographique - Gonzague B)

    Programme de la solennité de la Fête-Dieu

    Saint-Eugène, le dimanche 22 juin 2014, grand’messe de 11h.
    Vêpres, procession & salut solennels du Très-Saint Sacrement : 16h.

    > Catéchisme sur la Fête-Dieu

    Dans l’année liturgique, la fête de l’Eucharistie est célébrée le Jeudi Saint. Toutefois, en raison de l’entrée à la suite du Christ dans les souffrances de la Passion, les fastes liturgiques ne peuvent être déployés ce jour-là. Aussi l’Eglise a-t-elle reporté la célébration glorieuse du sacrement de l’Eucharistie au jeudi qui suit la Trinité. Le mérite de l’institution de la fête de l’Eucharistie (c’est son nom dans les missels médiévaux) à cette date revient à sainte Julienne de Cornillon. A partir de 1209, cette religieuse & mystique liégeoise reçut la vision fréquente de la lune en laquelle une partie restait sombre et ne rayonnait pas. “Le Seigneur lui fit comprendre la signification de ce qui lui était apparu. La lune symbolisait la vie de l’Eglise sur terre, la ligne opaque représentait en revanche l’absence d’une fête liturgique, pour l’institution de laquelle il était demandé à Julienne de se prodiguer de façon efficace : c’est-à-dire une fête dans laquelle les croyants pouvaient adorer l’Eucharistie pour faire croître leur foi, avancer dans la pratique des vertus et réparer les offenses au Très Saint Sacrement” (Benoît XVI). Répondant aux demandes de sainte Julienne, l’évêque de Liège fit célébrer la première Fête-Dieu en sa ville en 1246. La providence appela ensuite l’archidiacre de Liège à siéger sur le trône de saint Pierre sous le nom d’Urbain IV, lequel institua la Fête du Corps du Christ pour l’Église d’Occident par la bulle Transiturus de hoc mundo le 11 août 1264, il y a donc 750 ans cette année. A la demande du pape, saint Thomas d’Aquin fut chargé de la composition de l’office et de la messe de la nouvelle fête (pour la messe, il centonisa des textes nouveaux sur les airs liturgiques les plus en faveurs de son temps, et pour l’office, il remania celui qui était déjà en cours dans certains monastères cisterciens des Flandres). La procession avec le Saint-Sacrement, pratiquée ici & là dès le XIème siècles aux Rameaux et au petit matin de Pâques, se fit ensuite volontiers à la Fête-Dieu, et elle était généralisée partout en Occident au XVème siècle. En général la procession se faisait après la messe le jour même de la fête, et après les vêpres chaque jour de l’octave.

    La Fête-Dieu n’étant plus fériée en France, la solennité en est transférée au dimanche qui suit dans notre pays.

  • Propre grégorien du jour – Kyriale IV – Cunctipotens Genitor Deus
  • Procession d’entrée : Lauda Sion Salvatorem – extraits de la Prose du T. S. Sacrement – texte de Saint Thomas d’Aquin, mélodie d’Ernest Mazingue, organiste de Saint-Etienne de Lille (XIXème siècle) – Harmonisation d’Olivier Willemin, organiste de Sainte-Rosalie
  • Introït – Cibavit eos (ton ii.)
  • Graduel – Oculi omnium (ton vii.)
  • Alleluia – Caro mea (ton vii.)
  • Sequence – Lauda Sion (ton vii.)
  • Credo III – Et incarnatus de la Missa syllabica de Jean de Bournonville (1585 † 1632), maître de chapelle de la Sainte Chapelle de Paris
  • Offertoire – Sacerdotes Domini (ton iv.)
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Sacris solemniis – hymne du Saint Sacrement – texte de Saint Thomas d’Aquin – plain-chant et alternance polyphonique de la tradition de Langres – traduction versifiée du XVIIIème siècle
  • Après la Consécration : O salutaris hostia – François Giroust (1737 † 1799), maître de chapelle du roi Louis XVI
  • Pendant la communion : Tantum ergo sacramentum – Henri de Villiers – adaptation sur Hanac Pachap, cantique en Quechua (musique anonyme jésuite, Cuzco, XVIIème siècle)
  • Communion – Quotiescumque (ton vii.)
  • Prière pour la France, sur le ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
  • Ite missa est IV
  • Après le dernier Evangile : Inviolata
  • Procession de sortie : Adoro te supplex – hymne au T. S. Sacrement de saint Thomas d’Aquin
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    VEPRES & PROCESSION – 16h

  • Vêpres chantées en plain-chant parisien avec faux-bourdons parisiens
  • Motet d’exposition : O salutaris de l’abbé du Gué, maître de chapelle de Saint-Germain-L’Auxerrois (1768 -1780) puis de Notre-Dame de Paris (1780 – 1790) – les fidèles sont invités à chanter avec la schola
  • Première partie de la procession :
    Pange lingua
    Benedictus qui venit – cantique du Chanoine Darros – versets du Benedictus (Luc, I-vv. 68 – 79), psalmodie du VIème ton
  • Au premier reposoir : Tantum ergo
  • Seconde partie de la procession :
    Antienne Lauda Jerusalem du Chanoine Noël Darros († 1954), maître de chapelle de Lourdes – versets du psaume 147, psalmodie du Vème ton de l’Oratoire
  • Au second reposoir : Tantum ergo
  • Troisième partie de la procession :
    Lauda Sion – Texte de saint Thomas d’Aquin composé sur la séquence Laudes Crucis d’Adam de Saint-Victor – mélodie d’Ernest Mazingue, organiste de Saint-Etienne de Lille (XIXème siècle)
  • Au Salut du Très-Saint Sacrement :
    Adoro te supplex – hymne au T. S. Sacrement de saint Thomas d’Aquin
    Panis angelicus – plain-chant de Langres
    Tantum ergo
    Louanges divines en réparation des blasphèmes
    Motet final au très Saint Sacrement : Adoremus in æternum en plain-chant musical
  • Télécharger le livret des vêpres & de la procession au format PDF.

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    Plain-chant de la Solennité du Corps du Christ dans le graduel de Nivers (1679)