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La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Orazio Colombano – Magnificat octavi toni

Orazio Colombano (c. 1554 † c. 1595), ofm cap, de Vérone, maître de chapelle du couvent Saint-François de Milan puis de la cathédrale de Verceil.
Magnificat octavi toni
6 voix (SSATTB).
12 pages – So Majeur (2 pages pour la version à 4 voix).

Né à Vérone, le R.P. Orazio Colombano (ou Colombani) fut un éminent contrapuntiste qui apprit son art auprès de son confrère dans l’Ordre de saint François, le cordelier Costanzo Porta. Il a beaucoup “vicarié” en Italie du Nord, y tenant la musique de plusieurs églises. Son premier poste connu fut à la direction de la musique de la cathédrale de Verceil. En 1583, il dirige la musique du couvent Saint-François de Milan, puis brièvement en 1585 au couvent franciscain de Brescia, avant de prendre la direction de la musique du couvent de son ordre à Venise. En 1592, il est maître de chapelle de la cathédrale d’Urbino puis finit sa carrière au sanctuaire de Saint-Antoine à Padoue.

Ce somptueux Magnificat à 6 voix conclut par son contrepoint débordant d’énergie le recueil de musique composé pour les vêpres et intitulé Harmonia super Vespertinos omnium solemnitatum Psalmos sex vocibus decantanda. Ce recueil publié en 1579 à Venise chez Angelo Gardano constitue probablement une œuvre de jeunesse, publiée comme c’était alors l’usage à l’âge de 25 ans. Il n’est pas impossible que la structure de ce livret soit le reflet de l’usage de Verceil, où l’antique rit particulier de ce diocèse – surnommé rit eusébien – venait d’être supprimé en 1575 pour des raisons à la fois politiques (la Maison de Savoie venait de conquérir Verceil et voulait aligner tous les usages de ses états sur le rit romain) et économiques (les coûts d’impression d’une liturgie propre à un diocèse étaient beaucoup trop lourd). Ainsi, Colombani met en musique les psaumes De profundis et Memento Domine David, propres aux seules secondes vêpres de Noël dans le rit romain, mais qui se retrouvent à beaucoup d’autres fêtes liturgiques dans l’usage de Verceil.

Magníficat *
ánima mea Dóminum.
Mon âme magnifie le Seigneur.
Et exsultavit spíritus meus *
in Deo salutári meo.
Et mon esprit est rempli de joie en Dieu mon Sauveur.
Quia respéxit humilitátem ancíllæ suæ : *
ecce enim ex hoc beátam me dicent omnes generatiónes.
Parce qu’il a regardé la bassesse de sa servante ; car désormais toute la postérité m’appellera bienheureuse.
Quia fecit mihi magna qui potens est : *
et sanctum nomen ejus.
Parce que celui qui est tout-puissant a fait en moi de grandes choses ; et son nom est saint.
Et misericórdia ejus a progénie in progénies *
timéntibus eum.
Et sa miséricorde se répand de race en race sur ceux qui le craignent.
Fecit poténtiam in bráchio suo : *
dispérsit supérbos mente cordis sui.
Il a déployé la force de son bras : il a détruit les desseins que les superbes méditaient en leur cœur.
Depósuit poténtes de sede, *
et exaltávit húmiles.
Il a renversé les grands de leur trône ; & il a élevé les humbles & les petits.
Esurientes implévit bonis : *
et dívites dimísit inánes.
Il a comblé de biens ceux qui souffraient la faim ; & il a privé de tout les riches.
Suscépit Israel púerum suum, *
recordátus misericórdiæ suæ.
Il a pris la défense d’Israël son serviteur, se ressouvenant de sa miséricorde.
Sicut locútus est ad patres nostros, *
Abraham et sémini ejus in sæcula.
Ainsi qu’il l’a promis à nos Pères, à Abraham, & à sa postérité pour toujours.
Glória Patri, et Fílio, *
et Spirítui Sancto.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint Esprit,
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, *
et in sæcula sæculórum. Amen.
Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.

Les premières mesures de cette partition :

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Henry du Mont – Magnificat du IInd ton

Henry du Mont (1610 † 1684), abbé de  Silly, maître de la chapelle du roi Louis XIV, organiste de Saint-Paul & du duc d’Anjou, maître de musique de la Reine.
Magnificat du IInd ton
2 voix égales (SA ou TB).
8 pages – Sol mineur (et transposition en fa# mineur).

Magníficat *
ánima mea Dóminum.
Mon âme magnifie le Seigneur.
Et exsultavit spíritus meus *
in Deo salutári meo.
Et mon esprit est rempli de joie en Dieu mon Sauveur.
Quia respéxit humilitátem ancíllæ suæ : *
ecce enim ex hoc beátam me dicent omnes generatiónes.
Parce qu’il a regardé la bassesse de sa servante ; car désormais toute la postérité m’appellera bienheureuse.
Quia fecit mihi magna qui potens est : *
et sanctum nomen ejus.
Parce que celui qui est tout-puissant a fait en moi de grandes choses ; et son nom est saint.
Et misericórdia ejus a progénie in progénies *
timéntibus eum.
Et sa miséricorde se répand de race en race sur ceux qui le craignent.
Fecit poténtiam in bráchio suo : *
dispérsit supérbos mente cordis sui.
Il a déployé la force de son bras : il a détruit les desseins que les superbes méditaient en leur cœur.
Depósuit poténtes de sede, *
et exaltávit húmiles.
Il a renversé les grands de leur trône ; & il a élevé les humbles & les petits.
Esurientes implévit bonis : *
et dívites dimísit inánes.
Il a comblé de biens ceux qui souffraient la faim ; & il a privé de tout les riches.
Suscépit Israel púerum suum, *
recordátus misericórdiæ suæ.
Il a pris la défense d’Israël son serviteur, se ressouvenant de sa miséricorde.
Sicut locútus est ad patres nostros, *
Abraham et sémini ejus in sæcula.
Ainsi qu’il l’a promis à nos Pères, à Abraham, & à sa postérité pour toujours.
Glória Patri, et Fílio, *
et Spirítui Sancto.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint Esprit,
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, *
et in sæcula sæculórum. Amen.
Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.

Ce Magnificat du second ton à deux voix fait partie des Cantica Sacra, recueil de motets qu’Henry du Mont choisit de faire publier chez Robert Ballard en 1652, l’année même où il obtient son premier poste à la Cour auprès du duc d’Anjou, avant de devenir maître de la chapelle du roi Louis XIV en 1663. Ce recueil des Cantica Sacra de 1652, réimprimé en 1662, eut un succès certain dans toute l’Europe et marque une étape majeure dans l’histoire de la musique française : c’est en effet la première fois qu’une basse continue est publiée en France avec des parties vocales, de même, c’est la première fois où l’on imprime dans notre pays de la musique sacrée vocale avec instruments concertants. Les motets des Cantica Sacra de 1652 sont de factures variées, allant d’une à quatre voix, avec ou sans parties de violons.

Ce Magnificat à deux voix et basse continue (sans dessus instrumentaux) présente les versets impairs du Cantique évangélique et est bien sûr destiné à être chanté à un office de vêpres. Ce beau contrepoint est écrit en sol mineur qui est alors la transposition courante des pièces du plain-chant du IInd ton ecclésiastique (plus volontiers en fa# mineur de nos jours, en tenant compte des changements de diapason). Nous avons insérés dans nos partitions entre les versets écrits par du Mont les versets pairs en plain-chant grégorien. Nous présentons ainsi en ligne 4 éditions de l’œuvre :

  1. dans le ton original de sol mineur avec les versets pairs en plain-chant solennel
  2. dans le ton original de sol mineur avec les versets pairs en plain-chant simple
  3. dans le ton transposé de fa# mineur avec les versets pairs en plain-chant solennel
  4. dans le ton transposé de fa# mineur avec les versets pairs en plain-chant simple

Selon la grande souplesse d’interprétation exposée par Henry du Mont lui-même dans son adresse au lecteur au début des Cantica Sacra, ce Magnificat pourra être chanté par deux voix de femmes mais aussi par deux voix d’hommes, ou encore, par exemple, par un dessus et un haute-contre.

Les premières mesures de cette partition :

Magnificat du Ind ton -  Henri du Mont - Cantica Sacra

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Ton original de sol mineur avec les versets pairs en plain-chant solennel
Ton original de sol mineur avec les versets pairs en plain-chant simple
Ton transposé de fa# mineur avec les versets pairs en plain-chant solennel
Ton transposé de fa# mineur avec les versets pairs en plain-chant simple

 

Henry du Mont - Magnificat du second ton - partie du Superius - Cantica Sacra - Edition de 1652.
Henry du Mont – Magnificat du second ton – partie du Superius – Cantica Sacra –
Edition de 1652.

https://www.youtube.com/watch?v=DPlDJ2UQZr4

Jean-François de Lallouette – O Rex gloriæ – motet de l’Ascension

Jean-François Baptiste de Lallouette (1651 † 1728), maître de chapelle de Notre-Dame de Paris.
O Rex gloriæ
2 voix égales (AT ou SA ou TB).
4 pages – Sol mineur (et transpositions en mi mineur).

O Rex glóriæ, Dómine virtútum, qui triumphátor hódie super omnes cœlos ascendísti : ne derelínquas nos órphanos, sed mitte promíssum Patris in nos Spíritum veritátis. Alleluia. O Roi de gloire, Seigneur des Armées, qui aujourd’hui est monté au plus haut des cieux en triomphateur, ne nous laisse pas orphelins, mais envoie-nous l’Esprit de vérité promis par le Père, alléluia.

Premier assistant de Lully dans sa jeunesse, Jean-François de Lallouette fut nommé maître de chapelle de la cathédrale de Rouen en 1693 avant de prendre la succession d’André Campra à Notre-Dame de Paris en novembre 1700. De cette carrière au service de la liturgie de nos cathédrales subsistent de nombreux petits motets à 1, 2 ou 3 voix.

Ce petit motet pour la fête de l’Ascension utilise le texte de l’antienne du Magnificat des secondes vêpres de la fête, antienne restée fameuse pour avoir été chantée par saint Bède le Vénérable sur son lit de mort avant que d’expirer, le 25 mai 735 (il y a donc 1082 ans de cela – et aujourd’hui, 25 mai 2017, est aussi cette année la fête de l’Ascension). Du reste, le ton de sol mineur utilisé par Lallouette correspond au second ton du plain-chant de cette antienne, selon l’habitude de transposition du second ton usuelle à l’époque baroque. De sorte qu’il est tout à fait possible de chanter cette antienne à la fin du Magnificat (à la reprise de l’antienne) au cours de l’office des secondes vêpres de l’Ascension. Du reste un usage courant à l’époque faisait reprendre en petit motets au lieu du plain-chant les antiennes de l’office à la fin des psaumes, les jours de fêtes. Il est bien sûr possible de chanter cette pièce en petit motet durant la messe ou au salut du Très-Saint Sacrement de l’Ascension ou de son octave.

Voici le plain-chant de cette antienne de Magnificat, du IInd ton, prise dans un antiphonaire parisien manuscrit des années 1650 – 1725 (BnF département de la Musique, Réserve 2293, pp. 248 & 249) :

Le petit motet de Lallouette est écrit pour Haute contre et Taille, mais pourrait être chanté sans difficulté par d’autres effectifs, par exemple par deux Dessus.

Les premières mesures de cette partition :

 
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Rit parisien – Antienne de Magnificat Quod autem cecidit – Ières vêpres du dimanche de la Quinquagésime

Dominica in Sexagesima
Ad primas vesperas

Magnificat

Rit parisien - Antienne de Magnificat Quod autem cecidit - Ières vêpres du dimanche de la Sexagésime - intonation

Magnificat IIIème ton en B

Mon âme glorifie le Seigneur ;

Et exsultávit IIIème ton en B

Et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur,

Qui-a respéxit humilitátem an-cíl-læ su-æ : *
ec-ce enim ex hoc beátam me dicent omnes genera-tió-nes.
Parce qu’il a regardé la bassesse de sa servante ; & désormais je serai appelée bienheureuse dans la succession de tous les siècles.
Qui-a fecit mihi magna qui po-tens est : *
& sanc-tum no-men e-jus.
Car il a fait en moi de grandes choses, lui qui est tout-puissant, & de qui le nom est saint.
Et mi-sericórdia ejus a progénie in progé-ni-es *
ti-mén-ti-bus e-um.
Sa miséricorde se répand d’âge en âge sur ceux qui le craignent.
Fe-cit poténtiam in brá-chio su-o : *
dis-pér-sit supérbos mente cor-dis su-i.
Il a déployé la force de son bras. Il a dissipé ceux qui s’élevaient d’orgueil dans les pensées de leur cœur.
De--suit po-tén-tes de se-de, *
et e-xaltá-vit -miles.
Il a arraché les grands de leur trône, & il a élevé les petits.
E-su-rientes im-plé-vit bo-nis : *
& -vites dimísit i-nes.
Il a rempli de biens ceux qui étaient affamés, & il a renvoyé vides ceux qui étaient riches.
Sus--pit Israel -erum su-um : *
re-cor-dátus misericórdi su-æ,
S’étant souvenu de sa miséricorde, il a pris en sa protection Israël son serviteur,
Si-cut locútus est ad pa-tres nos-tros, *
A-bra-ham et sémini ejus in -cula.
Selon la promesse qu’il a faite à nos pères, à Abraham & à sa race pour toujours.
Gló-ri-a Pa-tri, et Fí-li-o, *
et Spi-rítu-i Sanc-to.
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
Si-cut erat in princípio, et nunc, et sem-per, *
et in sæcula sæculó-rum. A-men.
Comme il était au commencement, & maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.

Rit parisien - Antienne de Magnificat Quod autem cecidit - Ières vêpres du dimanche de la SexagésimeAnt. Enfin ce qui tombe dans la bonne terre,
marque ceux qui ayant écouté la parole avec un cœur bon, la retiennent,
et portent du fruit par la patience.

Oratio

Si l’officiant est au moins diacre, il dit recto tono :

℣. Dóminus vobíscum. ℣. Le Seigneur soit avec vous.
℟. Et cum spíritu tuo. ℟. Et avec votre esprit.

Si l’officiant n’est pas au moins diacre, il dit recto tono :

℣. Dómine, exáudi oratiónem meam. ℣. Seigneur, exaucez ma prière.
℟. Et clamor meus ad te véniat. ℟. Et que mon cri parvienne jusqu’à vous.

L’officiant chante l’oraison du dimanche recto tono.

Orémus. – Deus, qui cónspicis, quia ex nulla nostra actióne confídimus : concéde propítius : ut contra advérsa ómnia, Doctóris géntium protectióne muniámur. Prions. – Dieu qui vois que nous ne pouvons nous confier à aucune de nos actions, dans votre bonté défendez-nous contre toute adversité, par la protection du Docteur des Gentils.
Per Dóminum nostrum Jesum Christum Fílium tuum, qui tecum vivit & regnat in unitáte Spiritus sancti Deus : per ómnia sæcula sæculórum. Par notre Seigneur Jésus-Christ votre Fils, qui avec vous vit et règne en l’unité du Saint Esprit, Dieu pour tous les siècles des siècles.
℟. Amen. ℟. Amen.

Télécharger le propre de ce dimanche à vêpres.

Sources : Antiphonaire de Notre-Dame de Paris (c. 1300) – F-Pn lat. 15181 – Cantus ID: 0003873. (Intonation, cf. Martin Sonnet, Directorium chori Parisiensi, 1656 – Magnificat : Psalterium Parisiense de 1494 (Sainte-Geneviève OEXV 805 Rés.).

Rit parisien – Antienne de Magnificat Erunt primi novissimi – Ières vêpres du dimanche de la Sexagésime

Dominica in Sexagesima
Ad primas vesperas

Magnificat

Rit parisien - Antienne de Magnificat Erunt primi novissimi - Ières vêpres du dimanche de la Sexagésime - intonation

Magnificat Ier ton en A

Mon âme glorifie le Seigneur ;

Et exsultávit Ier ton en A

Et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur,

Qui-a respéxit humilitátem ancíl-læ su-æ : *
ec-ce enim ex hoc beátam me dicent omnes gene-ra-tió-nes.
Parce qu’il a regardé la bassesse de sa servante ; & désormais je serai appelée bienheureuse dans la succession de tous les siècles.
Qui-a fecit mihi ma-gna qui po-tens est : *
& sanc-tum no-men e-jus.
Car il a fait en moi de grandes choses, lui qui est tout-puissant, & de qui le nom est saint.
Et mi-sericórdia ejus a progéni-e in progé-ni-es *
ti-mén-ti-bus e-um.
Sa miséricorde se répand d’âge en âge sur ceux qui le craignent.
Fe-cit poténtiam in brá-chio su-o : *
dis-pér-sit supérbos mente cor-dis su-i.
Il a déployé la force de son bras. Il a dissipé ceux qui s’élevaient d’orgueil dans les pensées de leur cœur.
De--suit potén-tes de se-de, *
et e-xal-tá-vit -miles.
Il a arraché les grands de leur trône, & il a élevé les petits.
E-su-rientes implé-vit bo-nis : *
& -vites dimí-sit i-nes.
Il a rempli de biens ceux qui étaient affamés, & il a renvoyé vides ceux qui étaient riches.
Sus--pit Isra-el -erum su-um : *
re-cor-dátus misericór-di-æ su-æ,
S’étant souvenu de sa miséricorde, il a pris en sa protection Israël son serviteur,
Si-cut locútus est ad pa-tres nos-tros, *
A-bra-ham et sémini e-jus in -cula.
Selon la promesse qu’il a faite à nos pères, à Abraham & à sa race pour toujours.
Gló-ria Pa-tri, et Fí-li-o, *
et Spi-rí-tu-i Sanc-to.
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
Si-cut erat in princípio, et nunc, et sem-per, *
et in sæcula sæcu-rum. A-men.
Comme il était au commencement, & maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.

Rit parisien - Antienne de Magnificat Erunt primi novissimi - Ières vêpres du dimanche de la Sexagésime Ant. Les premiers seront les derniers & les derniers les premiers ;
beaucoup en effet sont appelés, mais peu sont élus, dit le Seigneur.

Oratio

Si l’officiant est au moins diacre, il dit recto tono :

℣. Dóminus vobíscum. ℣. Le Seigneur soit avec vous.
℟. Et cum spíritu tuo. ℟. Et avec votre esprit.

Si l’officiant n’est pas au moins diacre, il dit recto tono :

℣. Dómine, exáudi oratiónem meam. ℣. Seigneur, exaucez ma prière.
℟. Et clamor meus ad te véniat. ℟. Et que mon cri parvienne jusqu’à vous.

L’officiant chante l’oraison du dimanche recto tono.

Orémus. – Preces pópuli tui, quæsumus, Dómine, cleménter exáudi : ut, qui juste pro peccátis nostris afflígimur, pro tui nóminis glória misericórditer liberémur. Prions. – Aux prières de votre peuple, Seigneur, montrez-vous favorable ; et, pour votre gloire, faites que nous soyons libérés, par miséricorde, de ce que, en justice, nous souffrons pour nos péchés.
Per Dóminum nostrum Jesum Christum Fílium tuum, qui tecum vivit & regnat in unitáte Spiritus sancti Deus : per ómnia sæcula sæculórum. Par notre Seigneur Jésus-Christ votre Fils, qui avec vous vit et règne en l’unité du Saint Esprit, Dieu pour tous les siècles des siècles.
℟. Amen. ℟. Amen.

Télécharger le propre de ce dimanche à vêpres.

Sources : Antiphonaire de Notre-Dame de Paris (c. 1300) – F-Pn lat. 15181 – Cantus ID: 0003873. (Intonation, cf. Martin Sonnet, Directorium chori Parisiensi, 1656 – Magnificat : Psalterium Parisiense de 1494 (Sainte-Geneviève OEXV 805 Rés.).

Rit parisien – Antienne de Magnificat Dedit pater pænitenti filio – Ières vêpres du IIIème dimanche de Carême

Ant. Le père donna au fils pénitent sa première robe & un anneau ; et lui remettant des souliers, il célébra un grand festin ; nous avons retrouvé notre première robe au baptême & l’anneau qui est le sceau de la foi. (cf. Luc, xv)

Source : Antiphonaire de Notre-Dame de Paris (c. 1300) – F-Pn lat. 15181 – Cantus ID: 0002136. (Intonation, cf. Martin Sonnet, Directorium chori Parisiensi, 1656).

Comme l’antienne de la psalmodie de ce jour, l’antienne de Magnificat parisienne reprend l’évangile du fils prodigue (Luc 15, 11-32), lequel vient d’être chanté à la messe du samedi dans la seconde semaine de Carême ; ladite messe se célèbre traditionnellement entre l’heure de none et celle de vêpres, comme tous les jours de jeûne.

A elle seule, avec son texte d’une admirable concision, cette antienne est une excellente herméneutique et un parfait résumé de la parabole du fils prodigue.

Rit parisien – Antienne de Magnificat Ecce nunc tempus acceptabile – Ières vêpres du Ier dimanche de Carême

Ant. Voici maintenant le temps favorable ; voici maintenant le jour du salut. En ces jours donc, agissons comme des ministres de Dieu, dans les veilles, dans les jeûnes, & par une charité sincère. (2 Corinthiens, vi, 2 ;4-6)

Source : Antiphonaire de Notre-Dame de Paris (c. 1300) – F-Pn lat. 15181 – Cantus ID: 0002532. (Intonation, cf. Martin Sonnet, Directorium chori Parisiensi, 1656).

Cette magnifique antienne de Magnificat est tirée de l’épître chantée à la messe de ce premier dimanche de Carême. Elle inaugure parfaitement l’office quadragésimal. Paris la place aux premières vêpres, alors que le Bréviaire romain la place aux secondes vêpres de ce dimanche. Le chant parisien comporte ici un triton sur la finale de Exhibeamus nos, qui pourrait nous paraître bien surprenant. Peut-être faut-il voir là la permanence de certains archaïsmes musicaux, qui n’étaient pas rares dans les pièces anciennes du VIIème ton s’appuyant sur fa, comme c’est aussi le cas ici dans cette antienne du VIIIème ton pour la relance suivante Sicut Dei ministros. Notez du reste la belle terminaison en fa de cette psalmodie du VIIIème mode. Ce n’est que postérieurement aux travaux de Guy d’Arezzo que la chasse aux tritons a été ouverte visant à leur élimination progressive du répertoire ecclésiastique.

Claudin de Sermisy – Magnificat octavi toni

Claudin de Sermisy (1490 † 1562), sous-maître de la Chapelle royale, chanoine de la Sainte-Chapelle, de Notre-Dame-de-La-Rotonde de Rouen & de Sainte-Catherine de Troyes.
Magnificat octavi toni
5 voix mixtes (SATBB).
6 pages – 8ème ton (mode de sol).

Magníficat *
ánima mea Dóminum.
Mon âme magnifie le Seigneur.
Et exsultavit spíritus meus *
in Deo salutári meo.
Et mon esprit est rempli de joie en Dieu mon Sauveur.
Quia respéxit humilitátem ancíllæ suæ : *
ecce enim ex hoc beátam me dicent omnes generatiónes.
Parce qu’il a regardé la bassesse de sa servante ; car désormais toute la postérité m’appellera bienheureuse.
Quia fecit mihi magna qui potens est : *
et sanctum nomen ejus.
Parce que celui qui est tout-puissant a fait en moi de grandes choses ; et son nom est saint.
Et misericórdia ejus a progénie in progénies *
timéntibus eum.
Et sa miséricorde se répand de race en race sur ceux qui le craignent.
Fecit poténtiam in bráchio suo : *
dispérsit supérbos mente cordis sui.
Il a déployé la force de son bras : il a détruit les desseins que les superbes méditaient en leur cœur.
Depósuit poténtes de sede, *
et exaltávit húmiles.
Il a renversé les grands de leur trône ; & il a élevé les humbles & les petits.
Esurientes implévit bonis : *
et dívites dimísit inánes.
Il a comblé de biens ceux qui souffraient la faim ; & il a privé de tout les riches.
Suscépit Israel púerum suum, *
recordátus misericórdiæ suæ.
Il a pris la défense d’Israël son serviteur, se ressouvenant de sa miséricorde.
Sicut locútus est ad patres nostros, *
Abraham et sémini ejus in sæcula.
Ainsi qu’il l’a promis à nos Pères, à Abraham, & à sa postérité pour toujours.
Glória Patri, et Fílio, *
et Spirítui Sancto.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint Esprit,
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, *
et in sæcula sæculórum. Amen.
Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.

Surtout connu de nos jours par son abondante production de chansons françaises profanes, Claudin de Sermisy a laissé également une production de musique sacrée de grande qualité.

Ce Magnificat du 8ème ton est le dernier d’une série complète de 8 Magnificat sur les 8 tons d’Eglise. Sermisy alterne les versets selon deux formes : les versets impairs sont en faux-bourdon, les pairs en musique. Il y aura donc avantage à donner cet œuvre à deux chœurs séparés.

Voici l’organisation des versets pairs en musique :

  • Et exultavit : choeur à 4.
  • Quia fecit : en trio.
  • Fecit potentiam : chœur à 4.
  • Esurientes : chœur à 4.
  • Sicut locutus est : duo en canon.
  • Sicut erat in principio : grand chœur conclusif à 5 parties (avec une Quinta pars entre le Tenor & le Bassus).

Les premières mesures de cette partition :

Magnificat du VIIIème ton de Claudin de Sermisy

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Anonyme, Magnificat sur le ton royal

Magnificat sur le ton royal
Anonyme
, tradition de Notre-Dame de Paris.
4 voix mixtes (SATB).
3 pages – Sol Majeur.

Magníficat *
ánima mea Dóminum.
Mon âme magnifie le Seigneur.
Et exsultavit spíritus meus *
in Deo salutári meo.
Et mon esprit est rempli de joie en Dieu mon Sauveur.
Quia respéxit humilitátem ancíllæ suæ : *
ecce enim ex hoc beátam me dicent omnes generatiónes.
Parce qu’il a regardé la bassesse de sa servante ; car désormais toute la postérité m’appellera bienheureuse.
Quia fecit mihi magna qui potens est : *
et sanctum nomen ejus.
Parce que celui qui est tout-puissant a fait en moi de grandes choses ; et son nom est saint.
Et misericórdia ejus a progénie in progénies *
timéntibus eum.
Et sa miséricorde se répand de race en race sur ceux qui le craignent.
Fecit poténtiam in bráchio suo : *
dispérsit supérbos mente cordis sui.
Il a déployé la force de son bras : il a détruit les desseins que les superbes méditaient en leur cœur.
Depósuit poténtes de sede, *
et exaltávit húmiles.
Il a renversé les grands de leur trône ; & il a élevé les humbles & les petits.
Esurientes implévit bonis : *
et dívites dimísit inánes.
Il a comblé de biens ceux qui souffraient la faim ; & il a privé de tout les riches.
Suscépit Israel púerum suum, *
recordátus misericórdiæ suæ.
Il a pris la défense d’Israël son serviteur, se ressouvenant de sa miséricorde.
Sicut locútus est ad patres nostros, *
Abraham et sémini ejus in sæcula.
Ainsi qu’il l’a promis à nos Pères, à Abraham, & à sa postérité pour toujours.
Glória Patri, et Fílio, *
et Spirítui Sancto.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint Esprit,
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, *
et in sæcula sæculórum. Amen.
Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.

On a longtemps pensé que le ton royal était dû au roi Louis XIII, dont on savait les talents de musicien & de compositeur (Louis XIII est mort entouré de ses musiciens qui chantaient les psaumes en motets qu’il avait écrits). J’ai pourtant retrouvé ce ton de psalmodie, que la tradition appelle “ton royal”, dans un petit manuel de processions de la Ligue du temps d’Henri III. Il est donc plus ancien à Paris que les tons dits “oratoriens” desquels il se rapproche (avec le changement de corde de récitation à l’hémistiche). Il est possible en tout cas que ce ton fut employé lors de la première procession du vœu de Louis XIII, un manuel de jésuites postérieur de quelques années appelle ce ton “les grâces du Roi”.

Le ton royal correspond assez bien au VIème ton du plain-chant ordinaire. Nous le donnons ici avec le fameux faux-bourdon traditionnel de Notre-Dame de Paris (transcrit tant pour les notes que pour le rythme qui conserve les anciennes habitudes de déclamations accentuées des psaumes latins).

Les premières mesures de cette partition :
Magnificat sur le VIème ton ton royal

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Magnificat sur le VIème ton royal
 

Et voici une transcription de ce plain-chant traditionnel que nous avons réalisée : selon les usages traditionnels du plain-chant français, les valeurs des longues/brèves sont rendus par les grandes virgas/losangées.

Magnificat royal - plain-chant traditionnel français