Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Enregistrement : sainte messe du Mercredi des Cendres

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Imposition des Cendres - Missel romain - manuscrit napolitain vers 1370.
Imposition des Cendres – Missel romain – manuscrit napolitain vers 1370.

Enregistrement : sainte messe du Mercredi des Cendres

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Imposition des Cendres - Pontifical de Guillaume Durand - Avignon circa 1357

Marc-Antoine Charpentier – Pour la feste de l’Epiphanie (H. 395)

Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de la musique de Marie de Lorraine, duchesse de Guise, du Dauphin, fils de Louis XIV, des Jésuites & de la Sainte Chapelle.
Pour la feste de l’Epiphanie (H. 395).
3 voix mixtes (SSB), 2 dessus instrumentaux & basse continue.
12 pages.

Ce motet pour la fête de l’Epiphanie (6 janvier) a sans doute été composé pour la messe du Dauphin, lorsque Charpentier était maître de sa chapelle ; l’effectif – à deux dessus & une basse chantante, accompagnés par deux dessus instrumentaux & une basse continue – est en effet caractéristique des moyens dont disposait le compositeur pour la messe basse quotidienne du fils de Louis XIV.

Le texte du motet met en musique l’évangile de la fête de l’Epiphanie : Matthieu II, 1-12, avec quelques rares aménagements textuels pour en renforcer la dramaturgie.

En voici le texte et une traduction :

Cum natus esset Jesus in Béthleem Judæ in diebus Heródis Regis, ecce Magi ab Oriénte venérunt Jerosólymam, dicéntes :

Lorsque fut né Jésus à Bethléem de Judée aux jours du roi Hérode, voici que des Mages d’Orient vinrent à Jérusalem, disant :
Ubi est qui natus est Rex Judæórum, ubi est, ubi est ? Vídimus enim stellam ejus ab Oriénte & venímus adoráre eum. Ubi est qui natus est Rex Judæórum, ubi est, ubi est ? Quis dicet nobis ubi est ? Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Où est-il ? Où est-il ? Nous avons vu en effet son étoile en Orient & nous sommes venus l’adorer. Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?Qui nous dira où il est ?
Audiens autem Heródes rex valde turbátus est. Et cóngregans Príncipes Sacerdótum, & Scribas pópuli, sciscitabátur ab eis ubi Christus nascerétur. At illi dixérunt : in Béthleem Judæ. Et clam vocátis Magis, sic eos interrogábat : Et le roi Hérode en ayant été averti fut grandement troublé. Et rassemblant les princes des prêtres & les scribes du peuple, il s’enquit d’eux du lieu où le Christ devait naître. Et ils lui dirent : « En Bethléem de Judée ». Puis ayant en secret fait appeler les Mages, il les interrogea :
« Quod signum vidístis super natum regem ? » « Quel signe avez-vous vu au-dessus du roi qui est né ? »
« Stellam vídimus fulgéntem, cujus splendor illúminat mundum. Inde quid inferéndum, hoc signum magni regis est. » “Nous avons vu son étoile se mettre à briller, sa splendeur illumine le monde. De là nous avons déduit que c’est le signe d’un grand roi.”
« Ite, ite in Béthleem et cum invenéritis púerum, renuntiáte mihi, ut ego véniens adórem illum. » «  Allez, allez à Bethléem et quand vous aurez trouvé l’enfant, faites-le moi savoir, afin que moi aussi je vienne l’adorer ».
Qui cum audissent regem, abiérunt. Et ecce stella, quam víderant in Oriénte, antecedébat eos, usque dum véniens staret supra ubi erat puer. Ayant entendu le roi, ils s’en allèrent. Et voici que l’étoile, qu’ils avaient vue en Orient, les précédait, jusqu’à ce qu’elle vînt s’arrêter au-dessus du lieu où était l’enfant.
Et intrántes domum invenérunt púerum cum matre ejus, & procidéntes adoravérunt eum. Et entrant dans la maison, ils trouvèrent l’enfant avec sa mère, & se prosternant, ils l’adorèrent.

L’œuvre est écrite en ré mineur, qui est classifié comme “grave & dévot” dans le tableau des énergies des modes de Charpentier. Après un court prélude des dessus instrumentaux, les trois chanteurs alternent successivement récits & chœurs.

L’œuvre peut être comparée au motet pour la Circoncision (In Cicumcisione Domini H. 316).

Nous vous offrons aussi, outre la partition générale, une partie séparée pour les deux dessus instrumentaux.

Les premières mesures de cette partition :

Marc-Antoine Charpentier - Pour la feste de l'Epiphanie H 395

 
Cliquer sur ce lien pour ouvrir & télécharger la partition générale en fichier PDF – Re mineur (ton originel)
Cliquer sur ce lien pour ouvrir & télécharger la partition des deux dessus instrumentaux en fichier PDF – Re mineur (ton originel)
 

Programme de la messe de minuit

Saint-Eugène, le mardi 24 décembre 2014, veillée à 23h30 puis grand’messe de minuit.

C’est pourquoi, mes bien-aimés, rendons grâces à Dieu le Père, par son Fils, dans le Saint-Esprit : de ce que, “nous ayant aimés dans son infinie charité, il a eu pitié de nous, et comme nous étions morts par les péchés, il nous a vivifiés tous en Jésus-Christ”, afin que nous fussions en lui une nouvelle créature et un ouvrage nouveau. “Dépouillons donc le vieil homme avec ses œuvres” ; et, admis à participer à la naissance du Christ, renonçons aux œuvres de la chair. Reconnais, ô Chrétien, ta dignité, et, “devenu participant de la nature divine”, garde-toi de retomber, par une conduite indigne de cette grandeur, dans ta bassesse première. Souviens-toi de quel chef et de quel corps tu es membre. N’oublie jamais, “qu’arraché à la puissance des ténèbres”, tu as été transporté à la lumière et au royaume de Dieu.
Sermon de saint Léon, pape, VIème leçon des vigiles nocturnes de Noël, au second nocturne.

PASTORALE DE NOEL DE REYNALDO HAHN

“Pastorale de Noël ou mistère de la Nativité de Nostre Saulveur Jhésus-Crist traicté selon les Sainctes Euvangiles. Et devez savoir que Maistre Arnoul Gréban, notable bachelier en théologie le composa à la requeste d’aucuns de Paris, en laquelle ville il fut paraprès souventes fois représenté. Et le dict Mistere a ésté réduict et adapté pour le temps présent en l’an de graace 1901, en tout esprit de piété des doctes lettres, par Messires Léonel de la Tourasse et Gailly de Taurines, et fut adjoutée la très soeve et dévote musique de Messire Reynaldo Hahn.”
(Frontispice de l’édition de 1901).

  • N°1 – Prélude
  • N°2 – Ier tableau : Nazareth – Chœur des anges
  • N°3 – Intermede – Depart de Notre-Dame et de Saint-Joseph pour Bethléem
  • N°4 – IInd tableau : Bethleem
  • N°5 – Mélodrame – Prière de Notre Dame
  • N°9 – IIIème tableau : Les Bergers – Air d’Aloris, avec chœur
  • N°10 – Mélodrame – Le sommeil des Bergers – Récit de l’Ange Gabriel
  • N°11 – Chœur & Depart des Bergers
  • N°12 – Les Rois Mages
  • N°12bis – Chœur d’Anges
  • N°13 – Arrivée des Bergers
  • N°14 – L’Adoration des Berger
  • N°15 – Chœur final

A MINUIT – PROCESSION A LA CRECHE

MESSE DE MINUIT

  • Introït – Dominus dixit ad me (ton ii.)
  • Kyrie de la Messe de Minuit pour Noël (H. 9) de Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704) maître de la musique de la Sainte Chapelle
    Kyrie sur le vieux noël « Joseph est bien marié »
    Christe sur le vieux noël “Or nous dites Marie
    Kyrie sur le vieux noël « Une jeune pucelle de noble cœur »
  • Gloria de la Messe de Minuit pour Noël (H. 9) de Marc-Antoine Charpentier
    Laudamus te sur le vieux noël « Tous les bourgeois de Chastre »
    Quoniam tu solus sanctus sur le vieux noël « Où s’en vont ces gays bergers »
  • Graduel – Tecum principium (ton ii.)
  • Alleluia – Dominus dixit ad me (ton viii.)
  • Credo III
  • Et incarnatus : de la Messe de Minuit pour Noël de Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de la musique de Marie de Lorraine, duchesse de Guise, du Dauphin, fils de Louis XIV et de la Sainte Chapelle
  • Offertoire – Lætentur cœli (ton iv.)
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Tollite hostias, chœur final de l’Oratorio de Noël de Camille Saint-Saëns (1835 † 1921), organiste de La Madeleine
  • Après la Consécration : O salutaris sur le vieux noël « A la venue de Noël » – Henri de Villiers
  • Pendant la communion : Adeste fideles – cantique du XVIIIème siècle, harmonisation de Nicolas Vardon
  • Communion – In splendoribus sanctorum (ton vi.)
  • Ite missa est VIII
  • Au dernier Evangile : Alma Redemptoris Mater
  • Procession de sortie : Il est né le divin enfant – Noël du XIXème siècle, sur une sonnerie du XVIIIème siècle – harmonisation de Maxime Kovalevsky (1903 † 1988), maître de chapelle à Paris

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Enregistrement : sainte messe de la fête du Christ-Roi

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Viva Cristo Rey

Enregistrement : sainte messe de la fête de l’Assomption

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L'Assomption par Juan Martin Cabezalero - Musée du Prado, Madrid (XVIIème siècle)

La réforme de la Semaine Sainte de 1955 – 3ème partie – L’office des Ténèbres

Dans ce troisième volet de notre étude sur la réforme de la Semaine Sainte de 1955, nous envisagerons l’office des Ténèbres et les changements substantiels qu’il a reçu.

Articles précédents :

Office des Ténèbres - gravure de Picard

Synopsis de la cérémonie dans le bréviaire de saint Pie V & dans celui de saint Pie X

On donne le nom d’Office des Ténèbres à l’office nocturne des trois derniers jours de la Semaine Sainte.

Dès les temps apostoliques, on voit les premiers chrétiens passer certaines nuits en prière, en particulier celles entre le samedi & le dimanche, & celles des fêtes. Dans le rit romain, depuis les temps antiques, cette longue prière de veille nocturne (pannychis) s’est organisée en 2 parties principales qui pouvaient être réunies ou disjointes, l’office de la nuit proprement dit (les nocturnes) et l’office du matin, lequel se chantait très tôt, au point du jour, lorsque la nuit cédait aux premières lueurs du soleil.

Le terme de matines ne désignait initialement que l’office du matin, mais l’usage de chanter celui-ci à la suite des nocturnes a fini par désigner l’ensemble de la vigile de toute la nuit, tandis qu’on s’est mis à désigner l’office du matin par le nom d’une de ses parties : les laudes.

L’Office des Ténèbres est donc l’office des matines & laudes du Triduum pascal. Il contient de nombreux archaïsmes. En raison de la sainteté de ces 3 jours de l’année liturgique, les ajouts qui se firent au cours des âges à l’office divin épargnèrent les offices de Ténèbres, qui restèrent dans leur état le plus primitif : cet office ne comporte pas de versets d’introduction, pas d’invitatoire, pas d’hymnes, ni de petites doxologies (le Gloria Patri passe pour avoir été introduit à Rome dans l’office divin par le Pape saint Damase Ier (366 † 384)). Cette disposition toute antique – remontant vraisemblablement au moins au VIème siècle – a été notablement respectée par les moines d’Occident à la suite de saint Benoît : jusqu’aux réformes des années 1970, les bénédictins interrompaient le cours de leur office propre pour suivre la disposition de l’office romain pour les trois derniers jours de la Semaine Sainte.

Chandelier de Ténèbres au séminaire de l'Institut du Christ-Roi à Gricigliano en 2012Une cérémonie toute particulière marque le chant des offices des Ténèbres et contribue à conférer à celui-ci un caractère inhabituel : un grand chandelier – appelé triangle ou herse – est placé dans le chœur côté épître et porte 15 cierges de cire jaune[1]. Après la reprise de chacune des antiennes de l’office (il y en a 15), on éteint un à un chacun des cierges, sauf le 15ème, qui symbolise le Christ, peu à peu délaissé par ses disciples (les 12 apôtres, Marie Madeleine & Marie de Cléophas)[2] : à la reprise de l’ultime antienne, celle du cantique de Zacharie Benedictus, ce dernier cierge est placé sur l’autel le temps du chant de l’antienne, puis provisoirement caché derrière l’autel pour les ultimes prières : le Christus factus est, le Miserere et l’oraison finale Respice, de sorte que toute cette fin de l’office est célébrée dans l’obscurité totale (les six cierges de l’autel, qui encadrent la croix, ont été éteints lors des six derniers versets du cantique Benedictus). Une fois l’office terminé, le cierge symbolisant le Christ est replacé, toujours allumé, sur le chandelier de Ténèbres.

Le Pape saint Grégoire le Grand, divinement inspiré par le Saint-Esprit, dicte le texte de l'Antiphonaire. Antiphonaire de Hartker, vers l'an 1000Le répertoire des antiennes & des répons de ces trois jours est déjà attesté dans les plus anciens témoins manuscrits que nous ayons de l’office divin du rit romain (et ce répertoire leur est certainement bien antérieur) : l’Antiphonaire de Compiègne (datant des environs de l’an 870) ou l’Antiphonaire de Hartker (le plus ancien manuscrit complet noté, écrit à Saint-Gall vers l’an 1000). C’est ce même répertoire que nous retrouvons dans le Bréviaire de saint Pie V, publié en 1568.

Si selon les lieux, l’usage existait au cours de l’année de dissocier le chant des matines de celui des laudes ou de les associer, l’office des Ténèbres a toujours été chanté en joignant matines à laudes, en un seul office. Cet office est censé durer toute la nuit, commençant le soir et s’achevant très tôt au petit matin. L’usage général était de le dire de ce fait la veille, un usage qui s’observe très communément dans les différents rits orientaux, où la vigile nocturne est chantée toute l’année en paroisse la veille au soir. Il s’agit là ni plus ni moins que l’antique conception du nycthémère[3] qui voulait que le jour liturgique commence la veille au soir, se conformant en cela à l’Ecriture : “Il y eut un soir, il y eut un matin, ce fut le premier jour” (Genèse 1, 5). De la sorte, on chantait donc les Ténèbres du Jeudi Saint au soir du Mercredi Saint, celles du Vendredi Saint au soir du Jeudi Saint et celles du Samedi Saint au soir du Vendredi Saint.

Commencement de la première lamentation de François Couperin pour les Ténèbres du premier jour (celles du Jeudi Saint, chantées au soir du Mercredi Saint).L’office des Ténèbres comprend 3 nocturnes et les laudes, comme aux jours de fête. Chaque nocturne comporte 3 psaumes avec antiennes, un verset, 3 leçons suivies chacune par un répons. Au premier nocturne, les leçons de Ténèbres sont tirées des Lamentations du prophète Jérémie, sur une mélodie particulière justement célèbre. Les plus grands compositeurs de musique sacrée d’Occident ont rivalisé pour laisser de très nombreux chefs d’œuvres sur le texte admirable de ces 9 leçons de Jérémie, ainsi que les 27 répons et même certains des psaumes de l’office des Ténèbres (le premier psaume était ainsi chanté en musique à la Cour de Versailles[4], le dernier de chaque premier nocturne fut mis en musique par Marc-Antoine Charpentier pour la Sainte-Chapelle[5], nous reviendrons plus loin sur le chant du Miserere final) ainsi que le Benedictus final (il était le plus souvent chanté en musique à la Chapelle royale de Versailles[6]) : le prolixe répertoire musical qui a été composé au cours des siècles pour les 3 offices des Ténèbres est un vrai joyau de toute la culture européenne.

Les laudes suivent alors, avec des psaumes chantés sous 5 antiennes, un verset, et le cantique de Zacharie, le Benedictus, chanté avec son antienne.[7]

Graduel Christus factus est pro nobis - graduel allemand de 1420Puis le chœur chante l’une des pièces les plus fameuses du répertoire grégorien, le Christus factus est, qui est aussi le graduel de la messe du Jeudi Saint. Aux Ténèbres du Jeudi Saint, le Christus factus est est chanté jusqu’aux mots “usque ad mortem” ; à celles du Vendredi Saint, on le prolonge jusqu’aux paroles “mortem autem Crucis” et à celles du Samedi Saint il est enfin chanté en entier (le même Christus factus est est aussi récité recto-tono à la fin de toutes les autres heures du Triduum pascal, avec les mêmes dispositions)[8]. Cette progression journalière dans le chant du texte rend compte de la marche du Christ en sa passion vers sa mort et son exaltation. Ce chant s’élève majestueusement tandis que toute l’église est plongé dans l’obscurité.

Gregorio Allegri tenant en main la partition de son célèbre MiserereAprès ce chant, on récite en silence la Prière du Seigneur puis, toujours dans l’obscurité totale, on chante recto-tono le psaume 50 Miserere mei DeusMalgré la rubrique indiquant le recto-tono, ce psaume fut chanté à partir du XVIème siècle dans des polyphonies somptueuses à plusieurs chœurs. Il semblerait que ce soient les chantres de la Chapelle Sixtine à Rome qui lancèrent cette pratique du Miserere final en faux-bourdon, plus précisément aux Ténèbres du Mercredi Saint 1519, si l’on en croit une note de Paris de Grassis, maître des cérémonies du Pape Léon X. Parmi les Miserere en usage à la Chapelle Sixtine, le plus fameux est sans conteste celui composé par Gregorio Allegri, un Romain entré au collège des chantres papaux en 1629. Son Miserere fut donné aux trois Ténèbres papales, puis conjointement avec ceux composés par Alessandro Scarlatti ou par Felice Anerio, qui furent donnés le Jeudi Saint. Ces deux derniers furent éclipsés par le Miserere composé en 1714 par Tommaso Bai, un Bolonais devenu maître de chapelle de Saint-Pierre. Sous Pie VII, on adjoignit un troisième Miserere, composé par Baini, et depuis 1821, la tradition s’instaura de donner aux Ténèbres papales dans la Sixtine les Miserere de Baini, Bai & Allegri à la fin des Ténèbres des Jeudi, Vendredi & Samedi Saint.

La Chapelle Sixtine au VaticanEtant chantés dans l’obscurité, les Miserere de la Chapelle Sixtine devaient être su par cœur par les chanteurs. Aussi les partitions étaient inexistantes, ormis une copie manuscrite à l’attention du maître de chapelle. Reproduire la partition de celui d’Allegri, le plus célèbre, fut même puni d’excommunication ! Cette exécution par cœur permit sans doute aux chantres de la Chapelle Sixtine de développer avec aisance une tradition orale des abbellimenti particulièrement raffinée & fleurie. Ces ornementations de style oral étaient pratiquées couramment à Rome par ailleurs au moins dès l’époque baroque.

En France, à la chapelle royale de Versailles, on chantait aussi le Miserere en faux-bourdon à la fin des Ténèbres ; on sait qu’on y donna aussi le Miserere en musique du Vénitien Antonio Biffi[9]. Par ailleurs Michel-Richard de Lalande & Sébastien de Brossard laissèrent aussi des Miserere en faux-bourdon pour l’office des Ténèbres. Nous avons publié sur ce site celui écrit par Guillaume-Gabriel Nivers pour les Damoiselles de Saint-Cyr.

Après le Miserere l’oraison finale Respice est récitée recto-tono, en abaissant la voix d’une tierce à la fin. Cette oraison Respice, quæsumus, Domine, super hanc familiam tuam, est en fait l’Oratio super populum de la messe du Mercredi Saint (c’est une pratique ancienne de reprendre l’oraison sur le peuple qui conclut les messes de Carême à l’office de vêpres qui les suivent). Du reste, l’oraison Respice est la seule dite à tous les offices du Triduum, depuis vêpres du Mercredi Saint à none du Samedi Saint, elle contribue à l’unité & à l’identité liturgique forte de ces trois jours. En voici son texte & sa traduction :

Réspice, quæsumus Dómine, super hanc famíliam tuam, pro qua Dóminus noster Jesus Christus non dubitávit mánibus tradi nocéntium, et crucis subíre torméntum.

Nous vous prions, Seigneur, de regarder en pitié votre famille, pour laquelle notre Seigneur Jésus-Christ n’a point refusé de se livrer entre les mains des méchants, & de souffrir le supplice de la croix.

Pendant tout le Triduum, la conclusion de cette oraison est dite en silence par le célébrant, de ce fait elle n’est pas suivie d’un Amen des fidèles. Aux Ténèbres, après l’oraison Respice, après une brève pause, tous font du bruit en frappant sa stalle ou son livre, afin de représenter le tremblement de terre et la confusion de la Création devant la mort de son Créateur. Le tremblement s’étant arrêté, le 15ème chandelier, qui symbolise le Christ lumière du Monde, dont la splendeur de la gloire qui sans s’éteindre fut éclipsée dans sa passion et sa mort, est enfin ramené de derrière l’autel et replacé en haut du chandelier, image de la lumineuse victoire de notre Sauveur sur les ténèbres de la mort par sa résurrection.[10]

Synopsis de la cérémonie dans la réforme de 1955

La réforme de 1955 n’a guère touché au texte des Ténèbres. On notera la suppression de la récitation mentale du Pater, de l’Ave et du Credo au début de l’office (cette récitation mentale introduit un moment de concentration & de recueillement avant le chant de l’office). L’oraison Respice est remplacée le samedi par une autre oraison, Concede, rompant l’unité liturgique des trois jours du Triduum que nous avons évoquée.

La rubrique de l’Officium Hebdomadæ Sanctæ de 1955 prohibe la coutume pourtant pluri-séculaire (et universelle puisque couramment pratiquée dans les rits orientaux, et logique dans la conception judéo-chrétienne du jour qui va du soir au soir) d’anticiper les offices de la nuit au soir du jour précédant : les offices de Ténèbres devront désormais être célébrés le matin. Une exception dans cette interdiction est toutefois ménagée pour les Ténèbres du Jeudi Saint dans les églises qui célèbrent la messe chrismale le matin de ce jour.

Nous reparlerons dans un prochain article de la problématique générale des horaires des offices dans la réforme de 1955. Bornons-nous d’enregistrer la perte du sens traditionnel du jour chrétien au profit d’une conception calendaire moderne. Surtout, la célébration de ces longs offices le matin va avoir deux effets négatifs : d’une part leur désaffection générale dans les paroisses par les fidèles (et en premier lieu par les chanteurs, empêchés de chanter ces offices en raison de leurs occupations professionnelles) mais surtout la fin de tout le très beau symbolisme des Ténèbres elles-mêmes : l’extinction des lumières que nous avons décrite représente la passion, la mort et la résurrection du Christ : quel intérêt symbolique en effet d’éteindre progressivement les cierges quand l’église est inondée par la lueur du jour ?

La fin de la cérémonie a été modifiée : le psaume Miserere final, qui était chanté dans l’obscurité totale, ce qui n’était pas sans produire un effet certain dans le cœur des fidèles, est supprimé (il l’est aussi à toutes les petites heures du Triduum).

Mgr Gromier regrette cette suppression :

Ce psaume pouvait rester après laudes ou vêpres seulement ou même au chœur seulement, ou même facultatif seulement. Les pastoraux auraient lus avec profit ce que le cardinal Wisemann, premier archevêque de Westminster, écrivit sur le chant de ce psaume à l’office des ténèbres dans la chapelle papale.[11]

Il n’est plus fait mention dans les rubriques de 1955 du bruit symbolisant le tremblement de terre à la mort du Christ qui se faisait à la fin de l’office. En 1956, une réponse de la Sacré Congrégation des Rites indiqua que, puisque la rubrique était devenue muette sur la question, il fallait tenir le tremblement comme supprimé. Dans l’édition de 1961 du Bréviaire, la dernière avant les réformes post-conciliaires, non seulement le tremblement n’est plus mentionné, mais de plus il n’est plus fait mention que l’on cache le 15ème cierge derrière l’autel : rappelons que ce beau geste symbolisait parfaitement la kénose du Christ, sa mise en Croix (lorsqu’on pose le cierge sur l’autel pendant la reprise de l’antienne du Benedictus), son ensevelissement au tombeau (dont l’autel est une figure) puis sa résurrection le 3ème jour lorsque le cierge est sorti de derrière l’autel et replacé au sommet du chandelier à 15 branches.

La réforme de la Semaine Sainte sous Pie XII n’a pas profondément bouleversé les textes liturgiques des matines et laudes des Ténèbres. Néanmoins, les modifications de détails qui y ont été apportées ont pourtant suffit à détruire le symbolisme bouleversant de ces offices. Ces modifications vont contribuer à la décadence générale de cet office vénérable, quasiment oublié désormais dans les paroisses. Cette désaffection a entraîné l’oubli de pans entiers de la culture occidentale, par la perte du riche patrimoine musical associé au chant des Ténèbres : leçons, répons & Miserere sont devenues désormais au mieux de simples œuvres de concert.

*
Plan

Présentation générale
1ère partie – Le dimanche des Rameaux
2nde partie – Les Lundi Saint, Mardi Saint & du Mercredi Saint
3ème partie – L’office des Ténèbres
4ème partie – Les autres heures de l’office divin durant le Triduum
5ème partie – La messe du Jeudi Saint & le Mandatum
6ème partie – La messe des Présanctifiés le Vendredi Saint
7ème partie – La vigile pascale
8ème partie – L’office divin du jour de Pâques
9ème partie – Les horaires des offices durant la Semaine Sainte
10ème partie – Les lectures bibliques de la Semaine Sainte
11ème partie – La Vigile de la Pentecôte
12ème partie – La réforme de 1955 & la réforme post-conciliaire – Conclusions générales

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Notes

Notes :    (↵ reviens au texte)

  1. Une tradition – plutôt romaine & plutôt récente – veut que le 15ème cierge, qui représente le Christ, soit de cire blanche. En France, cet usage est inconnu, et l’on conserve l’usage plus ancien des 15 cierges de cire jaune.
  2. L’explication allégorique des 12 Apôtres et des deux Marie est postérieure. A vrai dire, il y a 15 cierges parce qu’il y a 15 antiennes. Au Moyen-Age a coexisté une tradition d’un chandelier de Ténèbres à 13 cierges, mais cette tradition est manifestement une réinterprétation afin de coller plus symboliquement au Christ et à ses 12 Apôtres ; elle complique les moments auxquels chacun des cierges doit être éteint. La tradition du chandelier à 13 cierges fut en usage à Paris comme l’atteste le cérémonial parisien de Martin Sonnet de 1662 : De Matutinis Tenebrarum, Feria quarta, quinta & sexta maioris Hebdomadæ, chapitre XI, § 2, page 337. Le cérémonial parisien du cardinal de Noailles de 1703 décrit lui des Ténèbres avec un chandelier à 15 branches : De officio Tenebrarum tridui ante Pascha, chapitre VIII, § 1, p. 152.
  3. Nycthémère : mot formé de la composition des mots grecs νύξ, νυκτός (nýx, nyktós), « nuit », & ἡμέρα (hêméra), « jour ». Il désigne une période de vingt-quatre heures correspondant à la succession d’une nuit et d’un jour Il s’agit bien là de la conception antique et liturgique du jour chrétien, héritée des Hébreux.
  4. Le journal de Dangeau (I, p. 157) l’atteste : “Jeudi Saint 19 [avril 1685], à Versailles : […] à Ténèbre, le roi entendit pour la première fois le Quare fremuerunt de Lully, qui fut fort loué.” Le Quare fremuerunt, psaume 2, est le premier psaume des Ténèbres du Vendredi Saint, chantées donc au soir du Jeudi Saint.
  5. Il s’agit des compositions suivantes de Marc-Antoine Charpentier :
    • Psalmus David 70us/ 3e psaume du 1er nocturne du Mercredi saint “In te Domine speravi” H.228 pour 5 vx, ch. à 5, cordes (4), bc, XII (1699)
    • Psalmus David 26us/ 3e psaume du 1er nocturne du Jeudi saint “Dominus illuminatio mea” H.229 pour 5 vx, ch. à 5, cordes (4), bc, XII (1699)
    • Psalmus David 15us/ 3e psaume du 1er nocturne du Vendredi saint “Conserva me Domine” H.230 pour 4 vx, ch. à 5, cordes (4), bc, XII (1699)

    Ces trois compositions admirables pour l’office des Ténèbres furent parmi les dernières œuvres laissées par Charpentier, parvenu au sommet de son art.

  6. Cf. Alexandre Maral, La Chapelle royale de Versailles sous Louis XIV. Cérémonial, liturgie et musique. Mardaga, 2010, p. 165.
  7. La réforme du Bréviaire opérée par saint Pie X a modifié les laudes de toute l’année ; la structure traditionnelle antique de cet office – héritée de la synagogue – faisait que tous les jours de l’année se chantaient les psaumes du matin (psaumes 62 et 66 sous une même antienne) et les psaumes des laudes (psaumes 148-149-150 sous une même antienne). Par volonté d’éviter la répétition, le Bréviaire moderne a déstructuré cette répartition, traditionnelle pourtant dans tous les rits orientaux & occidentaux anciens.
  8. Le chant du graduel Christus factus est a pris la place, lors des simplifications de l’office romain opérées durant l’exil de la papauté en Avignon, d’une litanie très curieuse et très ancienne – elle est attestée dans l’Antiphonaire de Compiègne -, dans laquelle on chantait, entre plusieurs versets, le même texte Christus factus est sur une autre mélodie. Cette antique litanie avait été conservée par la plupart des rits diocésains français, en particulier celui de Paris.
  9. Alexandre Maral, op. cit., p. 165.
  10. Dom Géranger :

    Nous sommes dans les jours où la gloire du Fils de Dieu est éclipsée sous les ignominies de sa Passion. Il était « la lumière du monde », puissant en œuvres et en paroles, accueilli naguère par les acclamations de tout un peuple ; maintenant le voilà déchu de toutes ses grandeurs, « l’homme de douleurs, un lépreux », dit Isaïe ; « un ver de terre, et non un homme », dit le Roi-Prophète ; « un sujet de scandale pour ses disciples », dit-il lui-même. Chacun s’éloigne de lui : Pierre même nie l’avoir connu. Cet abandon, cette défection presque générale sont figurés par l’extinction successive des cierges sur le chandelier triangulaire, même jusque sur l’autel. Cependant la lumière méconnue de notre Christ n’est pas éteinte, quoiqu’elle ne lance plus ses feux, et que les ombres se soient épaissies autour d’elle. On pose un moment le cierge mystérieux sur l’autel. Il est là comme le Rédempteur sur le Calvaire, où il souffre et meurt. Pour exprimer la sépulture de Jésus, on cache le cierge derrière l’autel ; sa lumière ne parait plus. Alors un bruit confus se fait entendre dans le sanctuaire, que l’absence de ce dernier flambeau a plongé dans l’obscurité. Ce bruit, joint aux ténèbres, exprime les convulsions de la nature, au moment où le Sauveur ayant expiré sur la croix, la terre trembla, les rochers se fendirent, les sépulcres furent ouverts. Mais tout à coup le cierge reparaît sans avoir rien perdu de sa lumière ; le bruit cesse, et chacun rend hommage au vainqueur de la mort.

  11. On peut lire les impressions du cardinal Wiseman en ligne : Four lectures on the offices and ceremonies of Holy Week as performed in the Papal chapels. Delivered in Rome, in the Lent of MDCCCXXXVII. Londres, 1839. 214 pages. La description du chant du Miserere final occupe à lui seul les pages 85 à 90 :

    I hardly think that once or twice hearing the Misereres of Allegri and Bai can impress the feelings which I have feebly endeavoured to describe. Perhaps, however, what I have said, may prepare yours minds for them, and induce you to assist at it.

Programme du Mercredi des Cendres

Saint-Eugène, le mercredi 13 février 2013, messe de 19h (répétition pour les choristes à 18h30).

> Catéchisme sur le Mercredi des Cendres

Avant l’époque de saint Grégoire le Grand (fin du VIème siècle), le jeûne du Carême ne commençait qu’au lendemain du Ier dimanche de Carême, comme cela est toujours le cas dans la liturgie ambrosienne, ou similaire encore dans la liturgie byzantine (mais celle-ci commence le Carême plus tôt et ne jeûne pas les samedis). Afin d’obtenir un compte plein de 40 jours de jeûne, saint Grégoire ajouta quatre jours de jeûne avant le Ier dimanche. Le Mercredi des Cendres est devenu depuis le premier jour de Carême dans le rit romain (les livres liturgiques antiques le désignent souvent sous le titre d’“in capite jejunii”), mais l’ancienne disposition a laissé quelques traces : ainsi, à l’office, on reste toujours dans l’ordonnance de la Septuagésime, et les hymnes du Carême ne commencent-elles qu’au premières vêpres du Ier dimanche.

Dans les premiers temps du christianisme, l’évêque en ce jour expulsait de l’église les pénitents qui devaient expier pour des fautes graves (principalement meurtre, adultère et apostasie). Les pénitents publics assistaient aux offices de l’extérieur de l’église, depuis le narthex (comme cela se voit toujours fréquemment dans les églises d’Ethiopie) et ne pouvaient rentrer dans l’église qu’une fois leur pénitence accomplie. La réconciliation des pénitents publics était effectuée par l’évêque le Jeudi Saint. Lorsque la discipline de la pénitence publique disparut avant le XIème siècle, on en retint cependant certains éléments, dont l’imposition des cendres qui leur était faite au début du Carême. Ce geste liturgique marque parfaitement le désir de tout chrétien de revêtir les armes de la pénitence & du jeûne au début du Carême, tout en se souvenant de sa condition :

Meménto, homo, quia pulvis es, et in púlverem revertéris.
Souviens-toi, homme, que tu es poussière, et que tu retourneras en poussière.

La cérémonie de l’imposition des cendres, qui avait lieu autrefois de façon autonome entre sexte et none, finit par être jointe à la messe de ce jour qui se célèbre après none (la messe est suivie des vêpres, après lesquelles dans le rit romain, le jeûne est rompu). Traditionnellement, la cendre dont on se sert est réalisée par la combustion des rameaux bénis l’année précédente. Le prêtre impose les cendres en forme de croix sur le front des fidèles – sur la tonsure ou sur le sommet de la tête pour les clercs – tandis que le chœur chante deux antiennes Immutemur in habitu et Inter vestibulum, ainsi qu’un répons, Emendemus in melius.

La messe de ce jour comporte deux particularités que l’on retrouve tout au long du Carême : avant l’évangile se chante le trait du IInd ton, comme tous les lundis, mercredis et vendredis de Carême ; après la post-communion, comme à toutes les féries de Carême, le prêtre récite une oraison supplémentaire sur les fidèles inclinés : cette oraison est en réalité une prière de bénédiction très ancienne, elle se faisait également à l’office divin et le restant de l’année, à chaque fois que l’on renvoyait le peuple. Encore présente dans la plupart des rits orientaux ou occidentaux, l’oraison super populum ne s’est maintenue dans le rit romain que pour les féries de Carême.

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Marc-Antoine Charpentier – Judith (H. 391) : chœur Peccavimus Domine

Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de la musique de Marie de Lorraine, duchesse de Guise, du Dauphin, fils de Louis XIV, des Jésuites & de la Sainte Chapelle.
Chœur des fils d’Israël : Peccavimus Domine, extrait de l’histoire sacrée Judith (H. 391).
4 voix (SATB) & basse continue.
3 pages.

Ce chœur peu connu de Charpentier et qui conviendra aux temps de pénitence est extrait de son oratorio, ou – pour reprendre sa terminologie – son histoire sacrée “Judith sive Bethulia liberata”, vaste fresque biblique utilisant 7 solistes, chœur à 4 voix & orchestre (2 flûtes, 2 violons & basse continue).

Le ton de la mineur (« tendre & plaintif » selon le tableau des énergie des modes de Charpentier) utilisé pour ce chœur rend admirablement les gémissements des fils d’Israël gémissant devant l’invasion des troupes assyriennes & le siège de Béthulie par Holopherne. Les changements de mesure de la partition (mesures 20-24 et 28-32) ne sont pas tant à notre sens des ruptures rythmiques (la battue restant la même) mais de lumineux changements dans l’expression harmonique dès que le texte évoque la bonté de Dieu. Voici le texte de ce chœur :

Peccávimus, Dómine, peccávimus, injúste égimus, iniquitátem fécimus. Sed tu, quia pius es, miserére nostri. Nous avons péché, Seigneur, nous avons péché, nous avons commis ce qui était injuste, nous avons fait l’iniquité. Mais toi, parce que tu es bon, aie pitié de nous.

Les premières mesures de cette partition :

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Programme du Mercredi des Cendres

> Catéchisme sur le Mercredi des Cendres

Saint-Eugène, le mercredi 17 février 2010, messe de 19h (répétition pour les choristes à 18h30).

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