Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Prose parisienne de Noël – Votis Pater annuit

Prose parisienne de Noël - Votis pater annuit 01 Prose parisienne de Noël - Votis pater annuit 02

Depuis le Moyen-Age, Paris chantait comme prose à la messe du jour de Noël le Lætabundus, une séquence médiévale très connue & très répandue dans les différents rits diocésains de l’ancien espace carolingien. Cette séquence Lætabundus figure toujours du reste dans le rit dominicain actuel, lequel dépend largement de l’ancien rit de Paris.

Les conciles de Reims de 1564 & de 1583 – chargés d’appliquer en pratique le concile de Trente en France – avaient demandé la révision des très nombreuses proses médiévales qui ornaient les missels français (certaines possédaient en effet des textes qui n’étaient pas toujours très heureux !). On trouve encore le Lætabundus dans le Missale Parisiense de Mgr de Gondy de 1602. Dans le Missale Parisiense du cardinal de Noailles de 1706, alors qu’un nouveau corpus de proses commence à remplacer les anciennes afin d’obéir aux vœux des conciles de Reims, cette édition maintient pourtant le fameux Lætabundus. Notre prose Votis Pater annuit remplaça définitivement le Lætabundus dans le Missale Parisiense de Mgr de Vintimille de 1755.

La séquence Votis Pater annuit – dont nous ignorons l’auteur – développe en fait le texte et la mélodie d’un noël latin de même incipit plus ancien. Sa gracieuse mélodie du Vème ton – vraisemblablement due au travail de l’Abbé Lebœuf – lui a assuré un grand succès et une large diffusion en France en dehors des limites de l’archidiocèse de Paris. A Paris, la prose était chantée également pendant l’octave de Noël.

En voici le texte & une traduction du XVIIIème siècle :

Votis Pater annuit:
Justum pluunt sidera:
Salvatorem genuit
Intacta puerpera:
Homo Deus nascitur.
Le Père a exaucé nos vœux ; le Juste, comme une pluie salutaire, descend du haut des cieux ; une Vierge, devenue mère, a mis au monde le Sauveur ; l’Homme-Dieu naît parmi nous.
Superum concentibus
Panditur mysterium:
Nos mixti pastoribus
Cingamus præsepium
In quo Christus ponitur.
Les concerts des Anges découvrent ce mystère ineffable : Allons avec les bergers environner la crèche où le Christ est couché.
Tu lumen de lumine
Ante solem funderis:
Tu numen de Numine
Ab æterno gigneris,
Patri par progenies.
Divin Jésus, lumière de la lumière, vous êtes produit avant le soleil ; Dieu de Dieu, vous êtes engendré de toute éternité, Fils égal en tout à votre Père.
Tantus es ! et superis,
Quæ te premit caritas,
Sedibus delaberis:
Ut surgat infirmitas
Infirmus humi jaces.
Grand par essence, votre immense charité vous presse à descendre du ciel : afin de relever notre faiblesse, vous devenez faible, & vous vous couchez par terre.
Quæ nocens debueram
Innocens exequeris:
Tu legi quam spreveram,
Legifer subjiceris:
Sic doces justitiam !
Innocent, vous payez la peine de mes crimes ; législateur, vous vous assujétissez à la loi que j’ai méprisée : c’est ainsi que vous enseignez la justice.
Cœlum cui regia,
Stabulum non respuis;
Qui donas imperia,
Servi formam induis:
Sic teris superbiam.
Le ciel est votre palais, & vous ne refusez pas une étable ; vous donnez les empires, & vous prenez la forme d’esclave : c’est ainsi que vous confondez l’orgueil.
Nobis ultro similem
Te præbes in omnibus:
Debilibus debilem,
Mortalem mortalibus:
His trahis nos vinculis !
Vous vous rendez en tout semblable à nous ; faible avec les faibles, mortel avec les mortels : c’est par ces liens que vous nous attirez à vous.
Cum ægris confunderis,
Morbi labem nesciens;
Pro peccato pateris
Peccatum non faciens:
Hoc uno dissimilis.
Exempt de la contagion commune, vous ne laissez pas de vous confondre avec ceux qui en sont infectés : incapable de péché, vous souffrez pour le péché ; c’est la seule différence qu’il y a entre vous et nous.
Summe Pater, Filium
Qui mittis ad hominem,
Gratiæ principium,
Salutis originem,
Da Jesum cognoscere.
Père souverain, qui envoyez votre Fils aux hommes, faites-nous connaître Jésus, comme l’auteur de la grâce, comme le principe & la source du salut.
Cujus igne cœlitus
Caritas accenditur,
Ades, alme Spiritus:
Qui pro nobis nascitur,
Da Jesum diligere. Amen. Alleluia.
Esprit Saint, qui allumez la charité par le feu céleste dont vous brûlez, venez, & faites-nous aimer Jésus qui naît pour nous. Ainsi soit-il.