Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Programme du IInd dimanche après Pâques – Dimanche du Bon Pasteur

Saint-Eugène, le dimanche 14 avril 2024, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Ce second dimanche de Pâques est aussi appelé dimanche de Misericordia (du 1er mot de l’introït) ou – le plus souvent – sous le nom populaire de dimanche du Bon Pasteur, en raison de l’évangile qui y est lu (Jean X, 11-16) et qui est repris par le second Alleluia et l’antienne de communion du jour :

Ego sum pastor bonus : et cognósco meas et cognóscunt me meæ. Je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent.

Dès l’antiquité, à Rome, la messe stationnale du pape a lieu en ce jour à Saint-Pierre du Vatican, auprès de la tombe du Prince des Apôtres qui a été le premier pasteur du peuple chrétien après Notre Seigneur, que saint Pierre précisément appelle, dans l’épître qui est lue ce jour à la messe :

Pastórem et epíscopum animárum vestrárum, Le Pasteur et l’Evêque de vos âmes.

La dévotion à Jésus Rédempteur sous les traits du Bon Pasteur pénétra de bonne heure dans le cœur des premiers fidèles. Abercius, dans son inscription funéraire, parle du Bon Pasteur qui, de ses yeux toujours vigilants, regarde son troupeau. A la fin de l’âge apostolique, Hermas donne précisément le nom du Pasteur à son écrit apocalyptique sur la pénitence, sujet alors si discuté. A Rome, l’église située sur le Viminal, près de laquelle les Pontifes fixent leur résidence temporaire, est dédiée au bon Pasteur, dont l’image, au dire de Tertullien, ornait les calices et les coupes eucharistiques. La représentation du bon Pasteur est si familière aux peintres et aux sculpteurs des catacombes que nous la trouvons reproduite à profusion dans les arcosolia et sur les sarcophages. Bien plus, à une époque où le spiritualisme de l’art chrétien antique avait encore en horreur les statues, on fait une exception en faveur de celle du bon Pasteur, dont plusieurs exemplaires importants nous ont été conservés.
Bienheureux cardinal Schuster, archevêque de Milan, in Liber Sacramentorum.

Vous avez entendu, mes très chers frères, dans la lecture du saint Évangile, un enseignement qui vous concerne ; vous y avez appris aussi à quelle épreuve nous sommes mis, (nous, vos pasteurs). Celui qui est bon, non par une grâce accidentelle, mais par l’essence de sa nature, vous dit : “Moi je suis le bon pasteur.” Et nous donnant le modèle de cette même bonté à imiter, il ajoute : “Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis.” Il a fait ce qu’il a enseigné ; il nous a donné l’exemple de ce qu’il a commandé. Le bon pasteur a donné sa vie pour ses brebis, afin de convertir, dans notre sacrement, son corps et son sang, et d’en rassasier tous ceux qu’il avait rachetés.
Homélie de saint Grégoire, pape, VIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

A la sainte messe :

IIndes vêpres du second dimanche après Pâques. Au salut du Très-Saint Sacrement :

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Télécharger le livret du propre des IIndes vêpres et du salut du dimanche du IInd dimanche après Pâques.

Programme du IVème dimanche de Carême – Saint Jean Climaque – ton 4

L'Echelle sainte de saint Jean ClimaqueParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 14 avril 2024 du calendrier grégorien – 1er avril 2024 du calendrier julien, office de matines de la Résurrection à 9h.

Dimanche du ton VIII de l’Octoèque. Le concile local de Laodicée supposé tenu vers 364 (mais qui pourrait être plus ancien que le Concile de Nicée car il parle encore des Montaniens mais pas des Ariens), dans son 51ème canon, ordonnait de ne pas célébrer la mémoire des martyrs pendant la sainte Quarantaine, mais de commémorer leur fête les samedis et dimanches, jours qui n’appartiennent pas aux jours de jeûne & de pénitence. Dans l’esprit de ce canon, le rit byzantin continue de célébrer les samedis & dimanches pendant le Carême certains saints importants dont la mémoire tombe systématiquement pendant la sainte Quarantaine. C’est le cas de celle de saint Jean Climaque, dont la fête tombe le 30 mars. A partir du XIVème siècle, sous l’influence des moines hésychastes, le IVème dimanche de Carême fit mémoire de saint Jean Climaque, moine syrien du VIème siècle au monastère de Sainte-Catherine du Sinaï & auteur spirituel célèbre pour son ouvrage, l’Echelle sainte, ou les degrés pour monter au ciel. Dans cet ouvrage, saint Jean le Sinaïte marque en 30 chapitres les 30 degrés pour progresser dans la vie spirituelle, du renoncement à la paix de l’âme, à l’image de l’échelle de Jacob qui allait de la terre au ciel. Le mot échelle se dit κλῖμαξ / klimax en grec, d’où le surnom attribué au saint. On l’appelle également saint Jean de l’Echelle (Иоанна Лествичника).

L’Echelle sainte de saint Jean Climaque est lue aux petites heures de l’office divin byzantin pendant le Carême.

Voici que, malgré mon ignorance profonde, malgré les ténèbres épaisses que mes passions répandent sur mon esprit, malgré enfin les ombres de la mort de mon corps, j’ai la témérité et la hardiesse de parler du ciel terrestre. Or si les étoiles sont le superbe ornement du firmament, les vertus sont celui de la tranquillité du coeur. C’est pour cette raison que je pense et dis que la paix ou la tranquillité de l’âme n’est rien d’autre sur la terre qu’un véritable ciel dans lequel une âme qui le possède, ne considère plus les ruses et la méchanceté des démons que comme des jeux et de vains amusements.
Saint Jean Climaque, L’Echelle Sainte, XXIXème degré, 1 – Du ciel terrestre, c’est-à-dire de la paix de l’âme, qui la rend semblable à Dieu en la perfectionnant et en lui procurant la résurrection avant la résurrection générale.

Par les prières de notre saint Père Jean Climaque, Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de nous.

A matines

Versets du matin, ton 2
1. Tropaire du dimanche, ton 4 : Ayant appris de l’Ange la prédication lumineuse de la Résurrection, * et le terme de l’ancestrale condamnation, * les femmes disciples du Seigneur * dirent, pleines de fierté, aux Apôtres : * “Renversée est la mort ! * Le Christ Dieu est ressuscité, ** donnant au monde sa grande miséricorde !” (deux fois)
2. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
3. Tropaire du Triode (du Vénérable Père Jean Climaque), ton 1 : Habitant du désert tel un ange dans ton corps, * tu fis des miracles, ô Jean, notre père théophore ; * par le jeûne, les veilles et la prière, tu as reçu des dons célestes ; * tu guéris les malades et les âmes * de ceux qui accourent vers toi avec foi. * Gloire à celui qui t’a donné la force, * gloire à celui qui t’a couronné, ** gloire à celui qui par toi accomplit pour tous des guérisons.
4. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
5. Théotokion, ton 1 : O Vierge, alors que Gabriel t’annonçait : “Réjouis-toi”, * à sa voix le Maître de toutes choses s’incarnait en toi, l’Arche sainte, * comme l’avait annoncé le juste David ; * tu es apparue plus vaste que les cieux, * toi qui as porté ton Créateur. * Gloire à celui qui a fait sa demeure en toi, ** gloire à celui qui est sorti de toi, * gloire à celui qui nous a libéré par ton enfantement.

Tropaires de la Résurrection, ton 5

Hypakoï du dimanche, ton 4
Accourues les premières, * les femmes myrrhophores portèrent aux apôtres * l’annonce de ta merveilleuse résurrection, ô Christ, * car Tu es ressuscité en tant que Dieu, ** accordant au monde la grande miséricorde.

Prokimen
Du dimanche, ton 4 :
℟. Lève-toi, Seigneur, viens à notre aide, * et délivre-nous à cause de ton Nom (Psaume XLII, 27).
℣. Dieu, nous avons entendu de nos oreilles, et nos pères nous ont raconté (Psaume XLIII, 2).

Ier évangile de la Résurrection : Matthieu (§ 116) XXVIII, 16-20.
Allez donc, et instruisez tous les peuples, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.

Chant de la Résurrection. Psaume 50. Stichères du Psaume 50 “Ouvre-moi les portes de la pénitence”, ton 8.

Canon

CCanon de la Résurrection & de la Mère de Dieu, ton 4 (6 tropaires), du Triode (4 tropaires) & du saint (4 tropaires). Catavasies de la Mère de Dieu.

Après la 3ème ode : Kondakion du Triode (du Vénérable Père Jean Climaque), ton 4 : En vérité, le Seigneur t’a placé au sommet de l’abstinence, * comme un astre fixe qui éclaire les confins de l’univers, ** ô Jean notre guide et notre père.

Après la 6ème ode : Kondakion du dimanche, ton 4 : Mon sauveur & mon libérateur, * au sortir du tombeau * a libéré et ressuscité tous les habitants de la terre, car il est Dieu. * Il a brisé les portes des enfers, ** et lui le Maître, il est ressuscité le troisième jour.

A la 9ème ode : chant du Magnificat.

Les Laudes, ton 4

Grande doxologie
Tropaire du dimanche (pair), ton 4

Conclusion des matines

Télécharger le livret des choristes pour ce dimanche.

Deux Annonciations anglaises, du roman au gothique

Ces deux miniatures que nous vous présentons aujourd’hui représentent l’Annonciation, c’est-à-dire l’annonce par l’ange Gabriel à la Vierge Marie qu’elle concevrait un fils, lequel serait le Sauveur du monde est normalement célébrée chaque année le 25 mars, soit bien logiquement neuf mois avant Noël. Cependant, cette année 2024, le 25 mars coïncide avec le Lundi Saint. L’Eglise latine reporte alors la célébration de la fête de l’Annonciation après la Quinzaine pascale (Semaine Sainte & Octave de Pâques), soit donc ce lundi 8 avril 2024, lendemain du dimanche in Albis.

Ces deux Annonciations sont extraites de deux manuscrits médiévaux anglais, qui ont la particularité d’illustrer la bascule entre l’univers roman et l’univers gothique : deux univers qui ne se traduisent pas uniquement par des techniques architecturales différentes mais également par des évolutions sensibles dans tous les arts picturaux et décoratifs.

Annonciations anglaises - Psautier anglais c. 1225
Annonciation – Psautier anglais c. 1225

Cette première de nos deux Annonciations est tirée d’un psautier anglais, probablement londonien, datable des alentours de l’an 1225. Il est conservé au sein de la collection réunie par J.P. Morgan sous la côte Pierpont Morgan Library MS G.25.

L’Archange Gabriel, nimbé de bleu comme la Vierge, tient une branche de palmier dans la main gauche et tandis que sa main droite tient un phylactère où s’inscrit sa salutation : AVE MARIA GRACIA PLENA (Luc I, 28). La Vierge élève sa main droite et tient un livre de prière dans sa main gauche, alors que la colombe du Saint-Esprit descend sur elle. La scène est peinte sur fond d’or dans un magnifique cadre architectural figurant la maison de la Vierge à Nazareth, dont on remarquera la forme romane des arcs.

Annonciations anglaises - Psautier anglais c. 1320
Annonciation – Psautier anglais c. 1320

Le psautier de Peterborough date quant à lui du début du XIVème siècle – soit un peu moins d’un siècle après le précédent manuscrit – et semble avoir été commandé à l’origine par un laïc, Olivier de Wisset, avant d’être acquis dans les années 1320 par Hughes de Stukeley, prieur de l’abbaye de Peterborough. Ce manuscrit qui appartient à l’âge gothique s’ouvre sur une série de miniatures pleine page particulièrement spectaculaires, illustrant des scènes de la vie de la Vierge Marie et du Christ. Ce manuscrit est conservée sous la côte MS 53 de la Parker Library de Cambridge. Notre Annonciation se trouve au folio 7 v°.

On notera les grandes similitudes entre nos deux Annonciations, mais également quelques dissemblances, dont vous aurez remarqué la principale : la maison de la Vierge connait désormais une architecture à arc brisé caractéristique de l’époque gothique. Le Saint-Esprit et le rameau de Gabriel sont absents, mais une plante figure sans doute l’Arbre de Jessé, dont la Vierge est issue. On remarquera aussi la différence de traitement des attitudes des deux protagonistes : raides car hiératiques dans la première miniature romane, celles-ci connaissent désormais le mouvement, si caractéristique de la statuaire gothique. Les traits des visages gagnent également en humanité.

Programme de l’Annonciation

Saint-Eugène, le dimanche 7 avril 2024, premières vêpres à 17h45, le lundi 8 avril 2024, messe solennelle de 19h.

> Catéchisme sur l’Annonciation.

Lors donc, bien-aimés frères, qu’arrivent les temps, marqués d’avance pour la rédemption des hommes, notre Seigneur Jésus-Christ descend du ciel et vient ici-bas, sans quitter la gloire de son Père : c’est un prodige nouveau que sa génération, un prodige nouveau que sa nativité. Prodige nouveau : lui qui est invisible de sa nature, il s’est rendu visible dans la nôtre ; lui qui est immense et insaisissable, il a voulu être saisi et limité ; lui qui subsiste ayant les siècles, il a commencé d’être au cours des siècles ; lui, souverain maître de l’univers, il a voilé l’éclat de sa majesté et revêtu la forme d’un esclave ; lui, Dieu impassible et immortel, il n’a point dédaigné de se faire homme passible, de s’assujettir aux lois de la mortalité !”
Homélie de saint Léon, pape, VIème leçon des vigiles nocturnes de cette fête, au troisième nocturne.

Cette année, l’Annonciation tombant durant la Semaine Sainte, la fête est reportée au lundi après l’Octave de Pâques.

Ières vêpres de l’Annonciation, avec mémoire du dimanche in Albis, octave de Pâques. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : Ego sum Alpha et Omega – Grande Antienne du Ier pour le Temps pascal, extraite des anciens processionnaux parisiens
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Mittit ad Virginem – prose de l’Annonciation de Pierre Abailard (XIIème s.) du VIème ton
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro du VIème ton, pour le Temps pascal.
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo (“Moderne”) du Vème ton
  • Chant d’action de grâces pascal : Regina cœli, jubila – cantique à la Sainte Vierge pour le temps pascal, tradition germanique (musique de R. Alberus, 1569)

A la sainte messe :

  • Procession d’entrée : Ave maris stella – hymne des fêtes de la Sainte-Vierge, à Vêpres, ton dit “des Pèlerinages”, en alternance avec le ton de Notre-Dame des Victoires
  • Henri de Villiers – Réponses polyphoniques aux récitatifs liturgiques de la sainte messe
  • Kyrie IV – Cunctipotens Genitor Deus
  • Gloria IV
  • Epître : Isaïe VII, 10-15 : Voici que la Vierge concevra, & elle enfantera un fils, & on lui donnera pour nom Emmanuel.
  • Evangile : Luc I, 26-38 : Et voici que tu concevras dans ton sein & que tu enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus.
  • Credo III
  • Sanctus : de la Missa secunda de Hans Leo Hassler von Roseneck (1564 † 1612), organiste de la cathédrale d’Augsbourg et archimusicien de la cité de Nuremberg
  • A l’élévation : Benedictus de la Missa secunda de Hans Leo Hassler
  • Agnus Dei : de la Missa secunda de Hans Leo Hassler
  • Pendant la communion : Ave Maria – Tomás Luis de Victoria (1540 † 1611), maître de chapelle de l’impératrice Marie
  • Ite missa est IV
  • Au dernier Evangile : Regina cœli – mise en polyphonie d’après Charles de Courbes (1622)
  • Procession de sortie : Regina cœli, jubila – cantique à la Sainte Vierge pour le temps pascal, tradition germanique (musique de R. Alberus, 1569)

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L’incrédulité de Thomas – Psautier de Saint-Alban

L'incrédulité de Thomas - Psautier de Saint-Alban
L’incrédulité de Thomas – Psautier de Saint-Alban (XIIème s.).

Le Psautier de Saint-Alban constitue un remarquable chef d’œuvre de l’art de la miniature en Angleterre au XIIème siècle. Il a été peint et écrit dans la fameuse abbaye de Saint-Alban, construite au VIIIème siècle par le roi saxon Offa II de Mercie comme sanctuaire pour abriter les reliques de saint Alban, premier martyr anglais au IVème siècle, martyrisé lors de la persécution de Dioclétien. Cette abbaye constitua l’un des foyers majeurs de la culture anglaise au Moyen-Age. Supprimée lors de la Réforme, elle est devenue depuis cathédrale anglicane.

Ce qui est remarquable avec ce psautier, c’est que l’on connait à la fois l’artiste qui l’a commencé – le sous-diacre Roger d’Aubigny († avant 1118), moine de Saint-Alban devenu ermite à Markyate -, son commanditaire – l’Abbé Geoffroy de Gorham (abbé de Saint-Alban de 1119 à 1146) – et sa destinataire – Christina de Markyate (c. 1098 † c. 1155-1166), prieure de Markyate, nonne et mystique, disciple de l’ermite Roger.

L’incrédulité de Thomas est représentée à la page 52 du psautier de Saint-Alban. La miniature fait partie d’une série de miniatures pleines pages qui forme les pages 17 à 56 du manuscrit et constitue une sorte de Vita Christi. L’épisode est décrit par l’évangile de saint Jean au chapitre XX, 24-29 :

Or Thomas, l’un des douze apôtres, appelé Didyme, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans le trou des clous, et ma main dans son côté, je ne croirai point. Huit jours après, les disciples étant encore dans le même lieu, et Thomas avec eux, Jésus vint, les portes étant fermées, et il se tint au milieu d’eux, et leur dit : La paix soit avec vous ! Il dit ensuite à Thomas : Porte ici ton doigt, et considère mes mains ; approche aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois point incrédule, mais fidèle. Thomas répondit, et lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu ! Jésus lui dit : Tu as cru, Thomas, parce que tu as vu : heureux ceux qui ont cru sans avoir vu !

Le Christ se tient au centre de la scène de la miniature. Sa figure est plus grande que celle des autres protagoniste. Le Christ montre à ses disciples ses mains et ses pieds transpercés par les clous. Par une ouverture de son vêtement, il laisse aussi voir la plaie de son côté, dans laquelle Thomas met son doigt. Cette disposition centrale de la composition pourrait se rapprocher d’autres exemples provenant de l’Italie méridionale.

L'incrédulité de Thomas - apparition du Christ ressuscité à ses Apôtres

La miniature de l’incrédulité de Thomas suit directement – et logiquement – la scène de l’apparition du Christ à sainte Marie Madeleine dans le jardin. En revanche la scène suivante rompt la logique des épisodes de la vie du Christ, puisqu’elle présente en une page plusieurs épisodes de la vie de saint Martin de Tours.

L'incrédulité de Thomas et la Vie de saint Martin - pages 52 et 53 du Psautier de Saint-Alban
L’incrédulité de Thomas et la Vie de saint Martin – pages 52 et 53 du Psautier de Saint-Alban

Le manuscrit du Psautier de Saint-Alban a dû être emporté en Allemagne par un bénédictin anglais fuyant les persécutions protestantes, il s’est retrouvé en effet en Basse-Saxe dans l’Abbaye de Lamspringe, refondé vers 1640 par des bénédictins anglais exilés. Une annotation dans le manuscrit indique qu’il se trouve dans ce monastère en 1657 et qu’il appartient alors au frère Benoit, qui pourrait être Robert Meering, moine venu d’Angleterre. Après la sécularisation des monastères allemands par Napoléon en 1803, le manuscrit a été transféré à l’église paroissiale Saint-Gothard d’Hildesheim à 20 km de l’Abbaye de Lamspringe. Il est actuellement conservé par la bibliothèque de la cathédrale d’Hildesheim, mais demeure très étudié par les universitaires britanniques.

Retrouvez le Psautier de Saint-Alban en ligne.

Programme du Ier dimanche après Pâques – Dimanche in albis ou de Quasimodo

L'apparition du Christ ressuscité à saint Thomas par RubensSaint-Eugène, le dimanche 7 avril 2024, grand’messe de 11h. Premières vêpres de l’Annonciation & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

La solennité pascale se termine par la fête de ce jour ; c’est pourquoi les néophytes changent aujourd’hui de vêtements, de telle sorte cependant que leur cœur garde toujours la blancheur de la robe qu’ils quittent. Puisque c’est le temps pascal, c’est-à-dire un temps d’indulgence et de pardon, notre premier devoir est, en cette sainte journée, comme il l’a été pendant toutes les autres de la même solennité, de ne pas permettre que la relâche accordée au corps ternisse la pureté de l’âme. Abstenons-nous de toute mollesse, de toute intempérance, de toute licence. Veillons à nous délasser avec modération, et à garder une sainte pureté, afin d’obtenir par cette pureté d’âme ce que nous n’acquérons pas en ce moment par l’abstinence corporelle.
Sermon de saint Augustin, évêque, IVème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

A la sainte messe :

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Les Pèlerins d’Emmaüs – 2 miniatures tirées de la Vita Christi de Corbie du XIIème siècle

Les Pèlerins d'Emmaüs - Vita Christi de Corbie - XIIème siècle
Les Pèlerins d’Emmaüs : “Reste avec nous, car déjà le soir tombe”.

Le récit évangélique des Pèlerins d’Emmaüs figure dans l’évangile de saint Luc au chapitre XXIV, 13-35 et se déroule au soir de Pâques :

Ce même jour, deux des disciples de Jésus faisaient route vers un village du nom d’Emmaüs, distant de Jérusalem de soixante stades. Et ils conversaient entre eux de tout ce qui était arrivé. Et il advint, comme ils conversaient et discutaient ensemble : Jésus en personne s’approcha, et il faisait route avec eux ; mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Et il leurs dit : “Quels sont donc ces propos que vous échangez en marchant et qui vous font tristes ?”. Et lui répondant, l’un d’eux, nommé Cléophas, lui dit : “Tu es bien le seul qui, de passage à Jérusalem, ne sache pas ce qui s’y est passé ces jours-ci !”. Il leur dit : “Quoi ?”. Et ils lui dirent : “Ce qui concerne Jésus de Nazareth, qui fut un prophète puissant en œuvres et en parole devant Dieu et tout le peuple ; et comment nos grands prêtres et nos chefs l’ont livré pour être condamné à mort et l’ont crucifié. Quant à nous, nous espérions que ce serait lui qui rachèterait Israël ; mais, en plus de tout cela, on est au troisième jour depuis que cela s’est passé. Mais quelques femmes, des nôtres, nous ont jetés dans la stupeur : étant allées de grand matin au sépulcre, et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire même qu’elles avaient vu une apparition d’anges qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns des nôtres sont allés au tombeau et ont trouvé les choses tout comme les femmes avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu !”. Et lui leur dit : “O cœurs sans intelligence, lents à croire à tout ce qu’ont annoncé les Prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrit cela pour entrer dans sa gloire ?”. Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur interpréta, dans toutes les Ecritures, ce qui le concernait. Ils approchèrent du bourg où ils se rendaient, et lui feignit de se rendre plus loin. Mais ils le forcèrent, disant : “Reste avec nous, car on est au soir et déjà le jour est sur son déclin.” Et il entra avec eux. Et il advint, comme il était à table avec eux, qu’il prit le pain, le bénit et le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent ; et il disparut de leur vue. Et ils se dirent l’un à l’autre : “Est-ce que notre cœur n’était pas brûlant en nous, lorsqu’il nous parlait sur le chemin, tandis qu’il nous dévoilait les Ecritures ?” Sur l’heure même, ils partirent et retournèrent à Jérusalem ; et ils trouvèrent réunis les Onze et leurs compagnons, qui disaient : “En vérité le Seigneur est ressuscité, et il est apparu à Simon.” Et eux de raconter ce qui s’était passé en chemin, et comment ils l’avaient reconnu à la fraction du pain.

Les Pèlerins d'Emmaüs - Vita Christi de Corbie - XIIème siècle
Les Pèlerins d’Emmaüs : Ils reconnurent le Seigneur dans la fraction du pain.

Ces deux miniatures que nous vous présentons en ce soir de Pâques sont extraites d’un manuscrit ne contenant que des miniatures pleines pages – une Vita Christi – qui pourraient avoir initialement orné un livre liturgique – un psautier ou un évangéliaire -, avant d’avoir été réunies en recueil. Une thèse possible serait aussi d’y voir un recueil d’avant-projets pour la réalisation d’un ensemble de vitraux, car le style des personnages (les grands yeux et les draperies) peut être rapprochés en effet des vitraux du XIIème siècle qui nous sont parvenus. On note également une grande parenté avec les tout premiers émaux limousins du XIIème siècle.

Ces miniatures romanes sont en effet datées des années 1175 et sont actuellement conservées à New-York à la Bibliothèque de la collection Morgan, sous la côte M. 44 (J. Pierpont Morgan (1837 † 1913) en avait fait l’acquisition en 1902 avec un ensemble de manuscrits de la collection Bennett). Les deux miniatures par lesquelles l’artiste a représenté l’épisode des Pèlerins d’Emmaüs constituent les recto et verso du 13ème feuillet de cette Vita Christi.

Ce manuscrit comporte un total de 30 miniatures qui constituent un cycle néo-testamentaire commençant par l’Annonciation pour s’achever par le Couronnement de la Vierge au ciel.

Ces miniatures, de par leur style, pourraient avoir été réalisées initialement à la fameuse abbaye de Saint-Martial de Limoges, avant d’être conservées à Corbie en Picardie. Les peintures ont été réalisées sur un fond d’or. Notez le costume de pèlerins, caractérisé par le chapeau et le bourdon, que portent le Christ, Cléophas et l’autre disciple. Les jambes des voyageurs sont bandées mais ils vont pieds nus.

Ces miniatures témoignent de la qualité impressionnante atteint par l’école française de miniature dans la seconde moitié du XIIème siècle.

Programme du dimanche de Pâques et de son octave

Saint-Eugène, le dimanche 31 mars 2024, grand’messe de 11h, avec quatuor de cuivres. Vêpres stationnales du saint jour de Pâques avec processions aux fonts baptismaux à 17h.

Il faut remarquer de plus pourquoi l’Ange fut aperçu assis à droite. Que signifie la gauche, sinon la vie présente ? Que désigne la droite, sinon la vie éternelle ? De là vient qu’il est écrit dans le Cantique des cantiques : “Sa main gauche est sous ma tête et sa main droite m’embrassera.” Comme notre Rédempteur avait déjà dépassé la vie présente qui est corruptible, c’est avec raison que l’Ange ayant mission d’annoncer son entrée dans la vie éternelle, se montrait assis à droite. Il apparut couvert d’une robe blanche, parce qu’il venait proclamer la joie de notre grande fête. La blancheur de son vêtement exprime en effet la splendeur de notre solennité. L’appellerons-nous nôtre ou sienne ? Disons mieux : cette solennité est sienne et elle est nôtre. Car si la résurrection de notre Rédempteur a été notre bonheur, en ce qu’elle nous a ramenés à l’immortalité ; elle a fait aussi la joie des Anges, puisque, en nous rappelant au Ciel, elle complète leur nombre.
Homélie de saint Grégoire le Grand, pape, IInde leçon des vigiles nocturnes du jour de Pâques, au nocturne.

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Christus resurgens ex mortuisSaint-Eugène, le dimanche 31 mars 2024, vêpres stationales du saint jour de Pâques avec processions aux fonts baptismaux à 17h.

LA OU IL Y A DES FONTS BAPTISMAUX.
(D’après l’Ancien Ordre Romain).

Les secondes vêpres de la solennité pascale dans le propre de Paris possèdent un caractère très particulier : après une première partie au chœur, le clergé et les fidèles vont en procession aux fonts baptismaux, qui sont encensés puis reviennent en marquant une station devant le crucifix de la nef. Comme la cérémonie comporte le chant de trois Magnificat, elle fut appelée aussi “Vêpres triples”.

Loin d’être d’origine parisienne, cette cérémonie est romaine et remonte aux premiers temps de l’Eglise. Elle est décrite par les anciens Ordines Romani des VIIème – XIème siècles, qui les désignent sous le nom de vêpres triples : le pape commençait cet office dans Saint-Jean-de-Latran, la cathédrale de Rome, puis on allait en procession au baptistère du Latran et on terminait l’office à Saint-André de la Croix, monastère annexé à la basilique du Latran. La même cérémonie s’observait toute l’octave de Pâques jusqu’au dimanche in Albis inclusivement.

Au cours de cette cérémonie se chantaient de nombreux Alleluia, dont les versets étaient alternativement en grec ou en latin. La présence de ces chants et le témoignage de saint Grégoire le Grand laissent entendre que cette cérémonie a été importée à Rome du temps du pape saint Damase (366 – 384) par saint Jérôme, à l’imitation de ce qui se pratiquait alors à Jérusalem dans la basilique de la Résurrection (le « Saint Sépulcre »). A Jérusalem, les vêpres du soir de Pâques et de son octave commençaient dans la basilique, puis allaient pareillement aux fonts baptismaux et se terminaient dans la chapelle élevée sur le lieu même du Golgotha. Les catéchumènes baptisés dans la nuit de Pâques faisaient cette procession avec les aubes blanches qu’on leur avait remises au baptême, et l’évêque de Jérusalem leur faisait chaque jour la catéchèse pour leur expliquer le sens des mystères qu’ils avaient reçus (on possède ainsi les Catéchèses mystagogiques de saint Cyrille de Jérusalem pour ces cérémonies). De là vient le nom que l’on donne à toute l’octave de Pâques, in Albis. L’usage parisien en conserve le souvenir en faisant porter aux chantres de cet office non des chapes comme à l’ordinaire, mais des aubes parées.

L’exil de la papauté à Avignon entraîna au XIVème siècle la disparition de ce vénérable office basilical, l’office romain se contentant dès lors de reprendre les antiennes des laudes de Pâques pour les vêpres. Toutefois, la plupart des diocèses de France et de Rhénanie continuèrent à observer cette vénérable tradition, qui fut incluse dans les différents propres diocésains du XIXème et XXème siècles.

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Après les vêpres stationnales : au salut du Très-Saint Sacrement :

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Messe solennelle du Lundi de Pâques, in Albis – plain-chant & orgue à 11h

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Messe du Mardi de Pâques, in Albis – plain-chant & orgue à 19h

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Messe du Mercredi in Albis – plain-chant & orgue à 19h

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Messe du Jeudi in Albis – plain-chant & orgue à 19h

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Messe du Vendredi in Albis – plain-chant & orgue à 19h

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Messe du Samedi in Albis – plain-chant & orgue à 9h30

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Programme du IInd dimanche de Carême – mémoire de saint Grégoire Palamas – ton 2

Saint Grégoire Palamas, archevêque de Thessalonique - fresque du Monastère de Dyonisiou par le maître Tsortsi Fuca - XVIème siècleParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 31 mars 2024 du calendrier grégorien – 18 mars 2024 du calendrier julien, office de matines de la Résurrection à 9h.

Dimanche du ton II de l’Octoèque. En ce second dimanche de Carême, le rit byzantin commémore depuis l’an 1368 (année de sa canonisation) saint Grégoire Palamas, archevêque de Thessalonique (1296 † 1359).

Saint Grégoire Palamas a développé une théologie mystique qui insiste sur les voies de l’union de l’homme avec Dieu, conduisant à la divinisation de l’homme par le don de la grâce de Dieu, approfondissant par le moyen des techniques de l’hésychasme, de la prière permanente du cœur, ce que disait déjà au IInd siècle saint Irénée du mystère de l’Incarnation et du Salut (“Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu”).

Puisque le Fils de Dieu, dans son incomparable amour pour les hommes, ne s’est pas borné à unir son Hypostase divine à notre nature, en endossant un corps animé et une âme douée d’intelligence, pour apparaître sur terre et vivre avec les hommes, mais puisqu’il s’unit, ô miracle d’une incomparable surabondance, aux hypostases humaines elles-mêmes, en se confondant lui-même avec chacun des fidèles par la communion à son saint Corps, puisqu’il devient un seul corps avec nous et fait de nous un temple de la Divinité tout entière, car dans le Corps même du Christ habite corporellement toute la plénitude de la Divinité, comment n’illuminerait-il pas ceux qui communient dignement au rayon divin de son Corps qui est en nous, en éclairant leur âme comme il illumina les corps mêmes des disciples sur le Thabor ? Car alors ce corps, source de la lumière de la grâce, n’était pas encore uni à nos corps : il illuminait du dehors ceux qui en approchaient dignement et envoyaient l’illumination à l’âme par l’intermédiaire des yeux sensibles ; mais aujourd’hui, puisqu’il est confondu avec nous et existe en nous, il illumine l’âme justement de l’intérieur.”
Saint Grégoire Palamas, Triades 1, 3, 38.

A matines

Versets du matin, ton 2
1. Tropaire du dimanche, ton 2 : Lorsque tu descendis jusqu’en la mort, * ô Vie immortelle, * l’Enfer fut tué par la splendeur de ta divinité. * Lorsque tu relevas les morts des bas-fonds, * toutes les vertus célestes te clamèrent : ** Donateur de vie, Christ Dieu, gloire à toi ! (deux fois)
2. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
3. Tropaire de saint Grégoire Palamas, ton 8 : Lumière de l’Orthodoxie & docteur de l’Eglise dont tu fus le ferme appui, * ornement des saints moines & rempart invincible des théologiens, * saint Grégoire thaumaturge, gloire de Thessalonique & de la grâce le héraut, ** intercède auprès de Dieu afin qu’il sauve nos âmes.
4. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
5. Théotokion, ton 8 : Toi qui pour nous es né d’une vierge et as enduré la Croix, ô Très-Bon, * qui par la mort as dépouillé la mort, * et, en tant que Dieu, as manifesté la Résurrection, * ne dédaigne pas ceux que Tu as créés de ta main, * montre ton amour pour les hommes, ô Miséricordieux. * Accueille l’intercession de celle qui t’a enfanté, la Mère de Dieu, ** et sauve un peuple désespéré, ô notre Sauveur.

Tropaires eulogétaires de la Résurrection, ton 5

Hypakoï du dimanche, ton 2
Après ta passion, ô Christ Dieu, * les femmes venues à ton sépulcre pour embaumer ton corps * virent les anges dans le tombeau * et furent frappés de stupeur ; * car elles entendirent d’eux cette parole : * Le Seigneur est ressuscité, ** en accordant au mon-de la grande miséricorde.

Prokimen
Du dimanche, ton 2 :
℟. Eveille-toi, Seigneur mon Dieu, selon le précepte que Tu as prescrit, * et l’assemblée des peuples t’entourera (Psaume VII, 7).
℣. Seigneur mon Dieu, en toi j’ai mis mon espérance, sauve-moi. (Psaume VII, 8).

Xème évangile de la Résurrection.

Chant de la Résurrection. Psaume 50. Stichères du Psaume 50 “Ouvre-moi les portes de la pénitence”, ton 8.

Canon

Canon de la Résurrection, ton 2 (4 tropaires), du Triode (du Fils Prodigue, 4 tropaires), œuvre de saint Joseph l’Hymnographe (816 † 886) & de saint Grégoire Palamas. Catavasies de la Mère de Dieu.

Après la 3ème ode :
Kondakion du Triode, ton 4 : Maintenant est venu le temps de nous mettre à l’œuvre, * le jugement est proche ; * hâtons-nous donc de jeûner, * offrons avec nos aumônes nos larmes. * Nos péchés sont plus nombreux que les grains de sable de la mer, * mais efface-les, Créateur de toutes choses, ** afin que nous recevions les couronnes incorruptibles.

Après la 6ème ode :Kondakion de saint Grégoire Palamas, ton 8 : Organe sacré & divin de la sagesse, * porte-voix éclatant & harmonieux de la théologie, * nous te chantons, Grégoire aux divines parles. * Soumettant l’intelligence à l’Intelligence première, * conduis vers Elle notre intelligence, Père, pour que nous te clamions : ** Réjouis-toi, prédicateur de la grâce.

A la 9ème ode : chant du Magnificat.

Les Laudes, ton 2

Grande doxologie
Tropaire du dimanche (pair)

Conclusion des matines

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Programme de la Vigile pascale

Vigile pascale - gravures de PicardSaint-Eugène, le Samedi Saint 30 mars 2024, vigile pascale de 15h.
Répétition pour les choristes à 10h30. Atelier de décoration des œufs de Pâques à 13h.

A l’heure de None (trois heures de l’après-midi), l’Évêque se rend avec tout le clergé à l’Église, et c’est à ce moment que commence la Veille du Samedi saint.”
Dom Guéranger, l’Année liturgique.

Conçu de nouveau dans l’eau fécondée par le Saint-Esprit, le fils d’Adam, né pour la mort, renaît à la vie par le Christ. Hâtons-nous donc de rompre notre jeûne solennel ; car le Christ notre Pâque a été immolé. Non seulement nous sommes conviés au festin du corps de l’Agneau, mais nous devons encore nous enivrer de son sang. Ce breuvage n’est point imputé à crime pour ceux qui le boivent, mais il est en eux le principe du salut. Nourrissons-nous aussi de celui qui est l’Azyme ; car l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole de Dieu. Le Christ est le pain descendu du ciel, bien supérieur à celui qui pleuvait du ciel dans la manne, et dont Israël fit son festin pour mourir ensuite. Celui dont ce corps sacré est l’aliment devient possesseur de l’éternelle vie.

Les choses anciennes ont disparu, tout est devenu nouveau : le couteau de la circoncision mosaïque est émoussé, et le rude tranchant de la pierre employée par Josué est hors d’usage. C’est au front et non en secret, que le peuple du Christ reçoit sa marque glorieuse ; c’est par un bain et non par une blessure, par le Chrême et non par le sang.

Il convient donc, en ce soir de la résurrection de notre Seigneur et Sauveur, d’allumer un flambeau dont la blancheur flatte les regards, dont le parfum réjouisse l’odorat, dont l’éclat illumine, dont la matière ne cause pas de dégoût, dont la flamme n’exhale pas une noire fumée. Quoi, en effet, de plus convenable, de plus joyeux, que de célébrer les veilles de la nuit en l’honneur de celui qui est la fleur de Jessé, avec des torches dont la matière est empruntée aux fleurs ? La Sagesse a chanté, parlant d’elle-même : Je suis la fleur des champs et le lis des vallons. La cire n’est point une sueur arrachée au pin par le feu ; elle n’est point une larme enlevée au cèdre par les coups répétés de la hache ; sa source est mystérieuse et virginale ; et si elle éprouve une transformation, c’est en prenant la blancheur de la neige. Devenue liquide par la fusion, sa surface est unie comme le papyrus ; pareille à l’âme innocente, aucune division ne vient la briser, et sa substance, toujours pure, descend en ruisseaux pour devenir l’aliment de la flamme.”

Extrait de la liturgie du Samedi Saint dans le rit ambrosien.

Pour en savoir plus sur la liturgie du Samedi Saint (Vigile pascale) et son horaire antique après None (15h de l’après-midi).

A la vigile pascale :

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